En remerciant Nemfrog
31/10/2025
Le greffe : plein jour
30/10/2025
Un peintre au paradis, des écossais sous pseudonymes, de la soupe indienne et pourquoi pas du western ?
Jetons de bronze de l'Ambrose's tavern, n.d.
29/10/2025
28/10/2025
Poésie illustrée : destinataire illisible
Tant de virées
dans des villes inconnues
m’épuisent
Je n’ai guère de patience
pour ce genre de tourisme
S’insinuer dans la vie des autres
S’empiffrer de hamburgers frites
tremper sa moustache dans la mousse des chopes
puis se laver les mains en se pinçant le nez
tout dégoutant quel intérêt
À part ça : tant que m’émeut
le déhanchement des femmes
je vieillis au milieu des gargouilles
à têtes de monstres fabuleux
Sûr que j’évite le passé
péniblement et méthodiquement
Le temps passé
(je n’y peux rien)
visiblement m’évite
péniblement et méthodiquement
J’écris une carte postale
représentant un vautour – destinataire illisible
27/10/2025
26/10/2025
Du divin et du Kitsch
25/10/2025
Querelle des images et retours de mémoire
À propos d'iconoclasme, deux publicités gratuites : d'abord pour Le sablier, les souvenirs d'Ekaterina Olitskaïa (1899-1974) tout récemment réédités par les Éditions du bout de la ville : l'immense traversée des camps soviétiques de 1925 à 1956, des Solovki à la Kolyma.
Et puis pour ceux de Vera Broido (1907-2004), Fille de la révolution, chez Allia - depuis l'enfance en déportation sibérienne à la fuite hors d'URSS en 1920, à travers la ligne de front soviéto-polonaise, et la suite...
Un parallèle : chez l'une la persécution des SR, la mémoire des camps, chez l'autre celle de l'exil, du côté des menchéviks tout aussi pourchassés.
Et un paradoxe : à quel point, et souvent plus que d'autres littératures, celles des camps et de l'exil témoignent en faveur de l'humanité.
24/10/2025
L'art au travail : trop moderne pour la guerre moderne
23/10/2025
22/10/2025
Dans tes rêves : le bestiaire
Je rêve de chiens, dit M. Chat, je me souviens que ça me frigorifiait d'en parler, sur ce divan inconfortable - j'aurais pu dire comme le poète
Raymond Queneau - Journal, Gallimard éd. 1996, entrée du 27 juin 1949
(1) Raymond Queneau - Chêne et chien, 1937.
Et pendant ce temps-là...
...les lecteurs de Christa Wolf (pour Le ciel partagé) et amateurs de cinéma (est-)allemand peuvent voir sur ARTE quatre films de Konrad Wolf.
21/10/2025
20/10/2025
Le silence des papiers
19/10/2025
18/10/2025
Un trou de mémoire à Chelsea
Paul Fordyce Maitland - Cheyne Walk in Sunshine, 1888
Elle allait maintenant prendre un taxi pour se rendre à Highgate. Mais tout à coup l’idée lui vint qu’elle ne se rappelait plus l’adresse. Ce contretemps se dressa tel un barrage en travers d’un puissant courant de désir. Elle fouilla désespérément dans sa mémoire à la recherche de cette adresse, d’abord en se représentant la maison, puis en essayant de retrouver le souvenir des mots qu’elle avait tracés au moins une fois sur une enveloppe. Plus elle insistait, plus ces mots lui échappaient. Y avait-il « Orchard » dans le nom de la maison, ou « Hill » dans celui de la rue ? Elle renonça. Jamais, depuis l’enfance, elle n’avait ressenti un tel vide, une telle désolation. Affluèrent aussitôt à son esprit, comme si elle sortait d’un rêve, toutes les conséquences de son incompréhensible indolence. Elle imagina le visage de Ralph au moment où il repartirait de chez elle sans un mot d’explication, persuadé que c’était elle qui lui refusait sa porte, et lui signifiait brutalement qu’elle n’avait pas envie de le voir. Elle le vit tourner les talons devant sa porte ; mais il était beaucoup plus facile de l’imaginer ensuite arpentant les rues au hasard et pendant Dieu sait combien de temps que de se figurer qu’il rentrerait directement à Highgate. Peut-être ferait-il une nouvelle tentative pour la rencontrer dans Cheyne Walk ?
17/10/2025
De l'ombre
16/10/2025
15/10/2025
Voir Londres, et penser à Gaza
Ginner travaille ici sur le Blitz en war artist, mais à partir du pittoresque des ruines, comme Eliot Hodgkin par exemple.
14/10/2025
Intérieur/extérieur : le papier peint du Conquérant
13/10/2025
Préface à la vie d'écrivain
12/10/2025
Autour de la table de Joseph Roth
Joseph Roth au café Le Tournon
Au Café
À Joseph Roth In Memoriam
J’ai vu Joseph Roth au café
Il buvait un whisky puis une oxygénée
L’oxygénée ? Quel est donc ce breuvage ?
On devient courageux dit-il après l’avoir bu
Il passe son verre que le garçon venait de préparer
À Michel Matveev qui en but une modeste gorgée
Puis il me passa son verre
Pour que je goûte paternel pour me faire plaisir
Et pour me prêter une fois avec quoi il se tue
Pour moi ce fut un goût frais glacé net un peu âpre
Pour lui le long poison le chemin
Il venait de me présenter son breuvage
Oh ! non pas de me faire entrer dans sa terrible chambre
Mais de me montrer la panoplie de sa mort
Et de la caresser devant moi sans forfanterie
En homme fidèle à la mort et qui chaque jour la prépare
Par une sorte d’honnête et propre coquetterie
Le finale est là il ne reste plus à un homme que la coquetterie
Et la liberté un stoïcisme triste et sans sursaut
Une parfaite profondeur grave et surhumaine
Surhumaine par le calme et surhumaine par le pacte mortel
Le corps de Roth le foie de Roth son cœur
Se serrent et se sont rangés autrement
Autour du ruisseau d’alcool qui le traverse
Et le ronge. C’est un homme petit
Mince un officier d’élégance profonde
Et dont chaque fibre visible et invisible est fine
Plus fine plus fine encore affinée par le vent
De visages et de lumières caressant son visage
Chez lui est fixée sa moustache
Pâle blonde à petits poils usés
Comme celle d’un masque de carton chez lui sont fixées de modestes rides
Chez lui est fixée une flamme
Une courte et large incandescente
Plus large que son corps flamme de plaine
Qui brûle surtout ici à ce corps
Mais quand je l’ai quitté
Avec mes amis avec ma femme
Avec un peu de bonheur forcément
J’ai vu l’intérieur de ses yeux bleus
La détresse autrichienne
La détresse la détresse humaine
Qui me demandait pardon
Qui me demandait de rester là.
Le soir, nous discutons de la chose à la table de Roth. L’écrivain est assis, comme d’habitude, à la table d’angle, face au bar où s’empilent les bouteilles ; légèrement penché sur une feuille de papier et un verre d’eau. Seuls les initiés savent que le verre contient du slivovitz, son eau de vie de prune serbe.
À toute phrase un peu longue qu’écrit Roth succède une gorgée ; le verre se vide aussi lentement mais sûrement que la feuille de papier se couvre de sa fine écriture calligraphiée. Jour et nuit il travaille ainsi. Il vient d’achever son nouveau roman La Crypte des Capucins, qui fait suite à sa brillante Marche de Radetzky ; dans la courtoisie légendaire de Roth survit la tradition autrichienne, et il ne manque pas une occasion de mentionner qu’il a servi comme officier dans l’armée impériale pendant la Première Guerre mondiale. J’ai fait sa connaissance lors de ses séjours à Vienne. Jusqu’en 1933, il a vécu en Allemagne, puis il a élu domicile à Paris.
Comme toujours quand une dame arrive à sa table, il se lève avec une certaine solennité ; on remarque à peine qu’il titube légèrement. Il s’incline si bas sur votre main que la pointe de sa moustache blonde, humide et rêche, vous en caresse le dos. Le regard légèrement voilé de ses yeux bleus ne fait que vous effleurer, puis un ample geste du bras vous convie à sa table. Son ami d’enfance, l’écrivain Soma Morgenstern, lui aussi originaire de Galicie, en est un des piliers, ainsi qu’une belle femme noire qui le suit comme son ombre dans son exil.
Elle se nomme Manga Bell et était l’épouse d’un chef ou d’un roi du Cameroun français. On dit de lui qu’il attend toujours son retour, et des Camerounais de Paris qu’ils plient le genou devant elle chaque fois que, d’aventure, ils la rencontrent. (...)
À la table de Roth, Manga est tout simplement l’une des nôtres. Seule, elle aurait pu rentrer dans son pays, mais elle a choisi de rester avec Roth et avec nous. Sa seule parure, le plus souvent, est la rose rouge que l’écrivain lui offre chaque matin. Elle se fane ainsi lentement et sans bruit parmi nous.
Roth quitte fort peu sa table, mais ça ne l’empêche pas d’être en relation avec la terre entière. Il est au courant de ce qui se passe dans les coulisses et correspond activement avec des personnalités aussi diverses qu’Otto von Habsbourg, exilé en Belgique, et Thomas Mann, réfugié, lui, aux États-Unis. Quand l’heure avance, Roth aime à se déclarer monarchiste, ce que nul de ses compagnons, qu’ils soient de gauche ou de droite, ne prend mal – ou même au sérieux. Nous ne savons pas très bien où le situer politiquement. En général il s’en tient à son verre et laisse causer les autres, se contentant d’un acquiescement bienveillant et distrait. De temps à autre cependant, il lance un mot dans la conversation. Qui, toujours, porte.
(Autrichienne, elle vient de recevoir, à son hôtel parisien, un bulletin de vote et l'invitation à participer au plébiscite de légalisation de l'Anschluss
"Es-tu pour la RÉUNIFICATION DE L’AUTRICHE ET DU REICH ALLEMAND accomplie le 13 mars, et pour la liste de notre Führer ADOLF HITLER ? "
Avec une invitation à prendre un bus au Consulat d'Allemagne, pour aller voter Outre-Rhin...)
C’est à peine s’il jette un coup d’œil sur mon bulletin de vote. Je l’interroge impatiemment : « Faut-il y aller, pour voter contre ?
– Vous pouvez toujours essayer », répond-il.
Ça me rappelle le SS de la gare de l’Ouest, à Vienne. Dans le même temps Roth griffonne sur une feuille, mais voici qu’au lieu d’écrire, il dessine – une multitude de petites croix, alignées comme dans les cimetières militaires. Qu’il barre ensuite chacune de deux petits traits – ce qui en fait des croix gammées.
« Le résultat du plébiscite est sans doute déjà sous presse », ajoute-t-il en froissant son dessin.
Il le lance dans le grand cendrier métallique de notre table et y met le feu avec l’allumette de sa cigarette. Seule un peu de cendre subsiste des petites croix.
Le résultat est sans doute déjà sous presse… En me retrouvant à l’aube dans les rues de Paris endormi, pour la première fois je me réjouis d’avoir quitté Vienne.
Hertha Pauli - La déchirure du temps, trad. Elisabeth Landes, Liana levi éd. 2024
Joseph Roth, l'auteur de La marche de Radetzky et de La légende du saint Buveur, quitte l'Allemagne le 30 janvier 1933, jour où Hitler est nommé chancelier du Reich. Jusqu'à sa mort il aura le plus souvent pour domicile des hôtels de la rue de Tournon, et pour table habituelle celle qui est ornée d'une citation
dans le café Le Tournon, au 18 de la rue.
C'est à la terrasse de ce même café qu'il s'effondre le 23 mai 1939, tombant les bras ouverts sur sa table - le matin même, il venait d'apprendre par le journal qu'Ernst Toller s'était pendu à New York (1). Il est amené à l'Hôpital Necker où, dans les conditions de l'hospice pour indigents, il semble avoir été mal soigné (2). Il y meurt quatre jours plus tard.
J'ai déjà parlé de Pierre Morhange (1901-1972). Au café est daté de 1937, année probable de la rencontre, mais l'exergue in memoriam plaide pour une (ré)écriture plus tardive. À ma connaissance le poème n'a été publié pour la première fois en recueil que dans Le blessé (Au Colporteur éd., 1951).
Hertha Pauli (1906-1973, Vienne-New York), actrice, écrivaine et agent littéraire, figure de la résistance intellectuelle autrichienne au nazisme, s'exile en 1938 à Paris et suit, en même temps que Walter Mehring, le parcours-calvaire des exilés anti-nazis à travers la France, vers Marseille jusqu'au bureau de Varian Fry, et de là aux États-Unis. Son livre, Der Riss der Zeit geht durch mein Herz est un des classiques de l'exil austro-allemand. Il a été traduit deux fois en français, la première fois par Jeanne-Marie Gaillard-Paquet (Presses de la Cité, 1972) - j'ai déjà cité là cette traduction - et la seconde par Elisabeth Landes (Liana Levi éd. 2024). C'est cette dernière version que vous pouvez lire ci-dessus.
La vie d'Andrea Manga Bell est en soi un roman, et d'ailleurs Lea Singer (de son vrai nom Eva Gesine Baur) en a tiré :
Le père d'Andrea vient d'une famille de musiciens Trinidadiens (3). Pianiste, il s'installe en Allemagne en 1867 avec son frère Nicasio, violoncelliste. Tous deux étudient au conservatoire de Leipzig et connaissent ensuite une carrière musicale avec des tournées en Europe et aux Etats-Unis, souvent en trio avec leur père José Julian Jiménez, afro-cubain, qui les avait précédés en Europe. José Manuel Jiménez Berroa épouse en 1897 Margareta Sophie Emma Filter, une allemande de Hambourg qui avait des ancêtres huguenots et venait d'une famille de négociants en café - oui, toujours les denrées coloniales.
C'est donc à Hambourg qu'Andrea Minna Emma Jiménez naît le 27 janvier 1902. Elle épouse en 1919, selon le rite protestant, Alexander Ndumbe Duala Manga Bell. Il est le petit-fils de King Bell, "roi des Doualas" de la dynastie Manga Bell et signataire du traité qui posa les bases de la domination coloniale allemande au Kamerun. Le fils de King Bell (et père d'Alexander), Rudolf Manga Bell, sera un leader de la résistance (pacifique) des Doualas aux colonisateurs allemands, qui le condamneront à mort et le pendront en 1914. À l'inverse, son fils Alexander Manga Bell, le mari d'Andrea, sera toute sa vie un servant du colonialisme après le passage du Cameroun sous mandat français (4). De 1902 à 1918 il reçoit en Allemagne une éducation aristocratique. En 1919 il a 22 ans quand il épouse Andrea Jiménez qui en a alors 17. Ils ont deux enfants mais à partir d'octobre 1920 ils vivent séparés. En 1921 Andrea Manga Bell confie ses enfants à sa mère à Hambourg et trouve du travail à Berlin comme rédactrice dans le magazine...
En août 1929, elle rencontre Joseph Roth et devient sa compagne (5), ils emménagent avec leurs enfants dans un appartement partagé. Pendant ces années elle cuisine pour Roth, elle le finance, tape son courrier et ses manuscrits. Selon ses dires (6) les articles politiques de Roth sont discutés et élaborés avec elle - on peut donc penser qu'elle a eu une influence directe sur son travail.
En 1933, elle suit Roth en France, car elle est menacée à la fois en tant que métisse, collaboratrice et secrétaire de Roth - par ailleurs elle n'est pas la bienvenue au Cameroun car la famille de son mari ne la juge "pas assez noire". Elle se sépare de Roth par la suite vers 1936 pour différents motifs : la jalousie maladive de Roth, son alcoolisme croissant, ainsi que des raisons financières. On continue pourtant de la voir à sa table, au Tournon.
Pendant la guerre elle vit de petits boulots à Paris (elle a une carte d'identité française) puis, dans les années 50 et 60, elle travaille à l'URO (United Restitution Organisation). Mais malgré ses demandes elle ne touchera elle-même aucune compensation au titre du préjudice professionnel, car on considère qu'elle a quitté l'Allemagne "de son plein gré". Et, bien que beaucoup pensent qu'elle a hérité des droits d'auteur de Roth, il n'en est rien : il n'a laissé aucun testament.
Peut-être fréquentait-elle encore Le Tournon, et peut-être est-ce là qu'elle rencontra James Baldwin. "Jimmy Baldwin était un ami proche, il venait manger chez moi presque tous les jours, je lui ai prêté de l'argent provenant de ma Caisse d'Assurance Maladie locale" (7) En effet des artistes noirs, Baldwin, Richard Wright, Chester Himes et même Duke Ellington étaient des habitués du Tournon.
Elle meurt en 1985 à l'âge de 83 ans, à Paris.
Andrea Manga Bell n'a pas laissé de Mémoires, et le seul ouvrage qui lui ait été consacré est le roman - non traduit en français jusqu'ici - de Lea Singer / Eva Gesine Baur, laquelle a par ailleurs recueilli nombre d'informations biographiques sur AMB et sa famille, éléments qu'on peut retrouver ici (en allemand) et auxquels le présent billet est redevable.
(1) C'est Soma Morgenstern qui donne la description la plus détaillée de cette dernière journée, cf. Fuite et fin de Joseph Roth, Liana Levi éd. 1997.
(2) Selon Le Dr Eduard Broczyner, un ami d'enfance depuis le Kindergarten de sa ville natale de Brody - cité par David Bronsen, Joseph Roth, Eine Biographie, 1993 Verlag Kiepenheuer & Witsch, Cologne, p. 400 - « Roth était en plein délire lors de ma visite et souffrait déjà d'une pneumonie. Il n'a pas répondu à mes questions sur sa santé. Au lieu de cela, il a monologué sur la situation en Allemagne et la guerre imminente. On l'avait privé de tout alcool, ce qui était une erreur impardonnable. Il était regrettable qu'il ait fini à l'hospice, et comme un étranger qui plus est. On n'a même pas recueilli ses antécédents médicaux détaillés. Lorsque je lui ai rendu visite deux jours plus tard – je n'habitais pas à Paris, mais à Lagny, à 30 kilomètres de Paris – j'ai immédiatement parlé au professeur Fissinger et lui ai fait remarquer que le patient était un alcoolique sévère et qu'il fallait lui donner de l'alcool immédiatement et fréquemment. On lui en a donné, sinon les médecins ne lui ont prêté que peu d'attention. Ils étaient seulement étonnés qu'en tant qu'étranger, il parle un français aussi parfait. S'il avait reçu de petites doses d'alcool dès le début, le délirium tremens ne se serait pas développé. Son cœur était faible et ne supportait pas l'excitation du délirium tremens. Il est difficile de savoir si Roth aurait vécu plus longtemps, mais cette maladie n'aurait pas entraîné sa mort s'il avait été traité correctement ».
(3) Il existait de fort liens commerciaux entre Trinidad et l'Allemagne, notamment via des planteurs allemands de sucre, café et tabac installés dans l'île.
(4) Il se rallie aux français après la Première Guerre mondiale, bénéficiant auprès de la population de l'aura de son père. Il fait partie des deux Assemblées Constituantes après la Seconde Guerre et est député MRP du Cameroun à l'Assemblée Nationale de 1946 à 1958. Il se fait en particulier le défenseur de la France contre Ruben Um Nyobè parlant à l'ONU au nom de l'Union des Populations du Cameroun (indépendantiste) en décembre 1952. Le diplomate français Francis Huré, futur ambassadeur au Cameroun, se souvient que Douala Bell l'avait marqué par sa servilité : "Il répétait tout le temps : « Je suis votre nègre de service, alors ne me bousculez pas ! », c’était tout à fait habituel." (cité in Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa, Kamerun! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1871).
(5) Il semble - toujours selon Soma Morgenstern - qu'elle l'ait révélé sexuellement.
(6) Elle l'explique dans une déclaration sur l'honneur faite après la guerre pour obtenir une compensation pour préjudice, reproduite par Eva Gesine Baur dans le dossier biographique qu'elle a réalisé.
(7) Interview à la Südfunk, citée par Eva Gesine Baur.






































