30/10/2015

Ayons congé : en 68 déjà, ce problème de chemise...


Publicité pour le Club 15, Le Monde du 13 Mars 1968
Dessin par Avoine
Via In the Mood for Portnawak





Vieilles maisons, vieux papiers : je me souviens, mais autrement, ici ou .










29/10/2015

Ciel... sans penser à la note d'hôtel laissée en ville


John Taylor Arms - Loop the Loop, 1920
Aquatinte
Source



"Car ils n’ont pas besoin d’argent; ce n’est pas après l’argent qu’ils courent, pas plus qu’après la gloire, parce que la gloire, ça ne peut durer que jusqu’à la course suivante, c’est-à-dire peut-être pas même jusqu’au lendemain. Et ils n’ont pas besoin d’argent sauf de temps en temps quand ils entrent en contact avec l’espèce humaine, comme dans un hôtel pour dormir ou manger de temps en temps ou encore pour acheter un pantalon ou une jupe afin de tenir la police à distance. Parce que l'argent, ce n'est pas ce qui est dur à gagner : ce n'est pas l'argent qui est là-haut à quatorze pieds et demi du sol dans un virage à la verticale autour d'un pilier d'acier à la vitesse de deux ou trois cents milles à l'heure dans un sacré moucheron d'une précision de montre suisse, dont la vitesse maxima n'est pas déterminée par un chiffre sur un petit cadran mais par le moment où vous grillez le moteur ou celui où le moteur se détache des ailes et du train d'atterrissage. Un virage autour du dernier pylône sur le bout de l'aile dont la toile tremble comme une jeune épousée, à bord d'une de ces cages à poules de quatre mille dollars bonne tout au plus pour cinquante heures de vol si l'une d'elles a jamais duré aussi longtemps, et cinq avions en course et le premier prix d'au moins deux cent-trente huit dollars et cinquante-deux cents, moins les pénalités, les droits d'engagement, les commissions et les pourboires. Et tous les autres, femmes, enfants, mécanos, planté sur l'aire à regarder, comme si on les avait dérobés à la vitrine d'un magasin est habillés de combinaisons kaki maculées de graisse, sans même penser à la note d'hôtel laissée en ville ni à l'endroit où on ira manger si on ne gagne pas ni comment on va aller au prochain meeting si le moteur fond et s'écoule par le tuyau d'échappement. Et Shumann n'est même pas propriétaire de son avion."
William Faulkner - Soirée dans New Valois, in Pylône, 1935
Traduction française de R.-N. Raimbault et G.L. Rousselet revue par François Pitavy.

28/10/2015

Ronde de nuit : Brett Amory


Brett Amory - Waiting #92, 2011
Huile sur panneau de bois
Via Brett Amory

27/10/2015

Louons maintenant les modèles : Cynthia


Cynthia Brown posant pour Raphael Soyer


Raphael Soyer - Cynthia, 1971



 Détail



Vingt-trois ans plus tôt, Cynthia Brown figurait déjà dans un portrait de groupe, My friends in the studio (1948, Butler Institute of American Art) qu'on peut voir ici dans une médiocre reproduction en couleurs et là, un peu mieux, en noir et blanc; Cynthia Brown y est le premier personnage à partir de la gauche.  

26/10/2015

Signes et prodiges : des rapports entre le nationalisme, le bonheur et les bateaux de pêche


"Les espagnols sont heureux d'avoir leur propre état. Ils nous aideront sûrement à avoir aussi notre propre état pour avoir autant de bonheur qu'eux."
Inscription murale en catalan, au coin de Carrer Riera de Sant Vicenç et de Carrer de l'Horta Vella, Cadaquès, 24/10/2015.



Felicitat / Bonheur
Bateaux de pêche, rade de Port Lligat, 24/10/2015

25/10/2015

L'art de la rue (et du quai)


Félix Vallotton - Arrivée de bateaux, Dieppe, 1903
Huile sur toile

24/10/2015

Regarde la route : Tuymans / Lui Liu


Luc Tuymans - Frank, 2003 
Huile sur toile



Lui Liu - Midnight ride, 2010 
Huile sur toile
Via Boum!Bang!

22/10/2015

L'art de la chute : Albert Londe



Albert Londe - Instantané dans les jardins de l'hôpital de la Salpêtrière, 1888
Tirage sur papier albuminé

21/10/2015

Le bar du coin : Demuth


Charles Demuth - Men at Bar, 1912 
Aquarelle
Via Babylon Baroque

20/10/2015

Duos : en papier mâché


Jean-Jules Chasse-Pot - Deux roux, 2003 
Papier mâché
Via amare-habeo

19/10/2015

L'art de la rue : Cotman


John Sell Cotman (1782-1842) - French Beggars / Mendiants français, date inconnue
Eau-forte




Et de Cotman, déjà.

18/10/2015

Les aventures de Mme Chat : débusquer le jazz éthiopien


Mme Chat va au concert


Mme Chat - Il est où, le concert ?
M. Chat - Patience et tendons l'oreille...


Ce soir là, c'était Ethioda

Mme Chat - Mais Akalé Wubé,  c'est très bien aussi
M. Chat - Oui, très très bien...
Mme Chat - très très très...
M. Chat - Il n' y a plus rien à boire ?
Mme Chat - Où ça ?
M. Chat - C'est bien ce que je disais...






Akalé Wubé - Mata
Mis en ligne par Oliver Degabriele

17/10/2015

Une semaine Hirsch : société du spectacle


Joseph Hirsch - Painted Man, 1963 
Lithographie
Source



Chez Hirsch, comme chez Luks d'ailleurs, les clowns ne sont ni gais ni tristes. Ils nous observent avec un certain recul, avec perplexité aussi et, peut-être, une pointe de commisération.




Joseph Hirsch - Clowns and the news, 1942
Lithographie




Parfois, ils lisent les nouvelles, on sent qu'ils s'inquiètent - auraient-ils raison de s'inquiéter ?

16/10/2015

Une semaine Hirsch : cinq fois deux


Joseph Hirsch - The Confidence, 1944 
Lithographie
Source




Joseph Hirsch - Woman listening




Joseph Hirsch - Dreamers, 1971
Lithographie




Joseph Hirsch - Charmer and Child, 1974-1975
Huile et polymère sur toile




Joseph Hirsch - Man with Sprite, ca 1950
Huile sur toile






15/10/2015

Une semaine Hirsch : le théâtre des opérations



Joseph Hirsch - The Naked Man / L'homme nu, 1959-1962 
Huile sur toile
Smithsonian American Art Museum



Il faut un certain temps avant que l'on remarque la couleur des vêtements que porte l'Homme nu, le livret qu'il tient à la main et, autour de son cou, l'étiquette faite de ce carton brun tellement américain - uniforme, livret militaire et premier matricule. L'Homme nu, pas encore soldat mais déjà plus civil, attend devant la chaise vide d'un quelconque bureaucrate fourrier qu'on veuille bien noter son nom. Au sol, des flèches rouges balisent le parcours qui mène, le cas échéant, au théâtre des opérations.

Quand Hirsch commence ce tableau, la guerre de Corée n'est finie que depuis six ans, mais depuis quatre années déjà les Etat-Unis envoient leurs conseillers militaires au Viêt-Nam. Quand il le termine les militaires états-uniens y sont au nombre de 15.000. Deux ans plus tard, l'incident du Golfe du Tonkin donnera le signal de l'intervention massive, y compris au sol et draftees inclus (1). L'Homme nu est le soldat potentiel d'une guerre pas si froide que ça.



Joseph Hirsch - Hero, ca 1939-1940
Huile sur toile 


Revenu, lui, depuis longtemps du théâtre des opérations, voici le plus banal des héros. C'est le dernier lundi de Mai, Memorial Day, en 1939 ou 1940. Un ancien de la guerre de 1917-1918 a revêtu son vieil uniforme pour vendre des coquelicots au bord du cortège, au profit des vétérans handicapés. Les coquelicots, on le sait depuis les massacres napoléoniens, sont les fleurs qui poussent le mieux sur les champs dévastés par les batailles. La borne d'incendie vient à la fois souligner l'immobilité et suggérer l'avertissement : en 1939-40, le feu est à venir. 

Et quand Hirsch part lui-même pour le théâtre des opération, devenant War Artist après Pearl Harbor, il ne peint pas de scènes guerrières mais pour l'essentiel des infirmiers, des anesthésies, des transports de blessés (2).




Joseph Hirsch - Transportation, Latest Mode, 1943
Huile, aquarelle et tempéra sur Papier




Joseph Hirsch  - High Visibility Wrap




Pourtant son dessin le plus connu (après sa couverture pour Mort d'un commis-voyageur) reste cette affiche pour l'emprunt de guerre. Mais son point de vue définitif, en ce qui concerne le retour du théâtre des opérations, est à mon avis ce Mémorial dont j'ignore la date.



Joseph Hirsch - Memorial 
Huile sur toile




(1) Les draftees sont les conscrits non-volontaires, à distinguer des volunteers. Parmi ces derniers on peut aussi isoler les pure volunteers des draft-induced volunteers qui se portaient volontaires, par exemple, pour éviter d'être envoyés d'office dans l'infanterie. On estime que les draftees ont représenté 25% des troupes servant au Viêt-Nam, et 30% des morts au combat.

(2) On peut en avoir un aperçu dans les planches 116 à 124 du recueil Men Without Guns, 1945.


Dans ce billet est cachée une photographie prise par Larry Burrows (1926-1971). On peut entendre et voir Larry Burrows ici. Et voir ses photos .

14/10/2015

Une semaine Hirsch : l'art de la fenêtre


Joseph Hirsch - Window in spring / Fenêtre au printemps, 1948 
Huile sur toile
Source




Joseph Hirsch - Window on Nice / Fenêtre sur Nice, 1978

13/10/2015

Une semaine Hirsch : l'art de la chute


Joseph Hirsch - Monument, 1963  
Lithographie
Source



Monument statufie un homme à terre, un homme qui est tombé mais qui va peut-être se relever - tout étant dans ce peut-être figé dans la pierre.

Hirsch, né en 1910 à Philadelphie, étudia auprès de George Luks, un des Huit ou, plus précisément un des cinq d'entre les huit qui formèrent l'Ashcan School. A la suite de Luks, et comme tous ceux qui ont subi l'influence des cinq, Hirsch est classé dans ce qu'on appelle le social realism états-unien des années 30 et 40. Il travaille pour la WPA pendant la grande crise, puis comme War artist pendant la seconde guerre.

Hirsch ne dessine pas de combattants héroïques, mais les presque-vaincus, les survivants, ceux qui serrent dans leur poing un morceau de dignité. De Luks il a appris cet équilibre si particulier entre le réalisme des personnages et la stylisation des attitudes, cette sensibilité faite de recul, cette absence de pathos et de déclamation jusque dans les scènes les plus brutales.



Joseph Hirsch - Survivor / Survivant, 1954
Lithographie


Et de Luks, encore, il a hérité les clowns - mais ceci est une autre histoire.




De Joseph Hirsch déjà, ici, et encore .

Et de George Luks, ici, et aussi .




Et pendant ce temps-là...

12/10/2015

Une semaine Hirsch : l'art de la rixe (2)


Joseph Hirsch - Hercules killing the Hydra / Hercule tuant l'Hydre, ca 1937
Huile sur toile
Smithsonian American Art Museum

11/10/2015

Une semaine Hirsch : l'art de la rixe (1)


Joseph Hirsch - Deux hommes en train de se battre
Fusain
Source

10/10/2015

Ciel... Constantin Iouon


Constantin Fiodorovitch Iouon - Новая планета / Nouvelle planète, 1921
Tempéra sur carton
Galerie Trétyakov, Moscou
Via Artsoch



De Constantin Iouon, déjà.


Et pendant ce temps-là...
"Est-ce qu'il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr(à 4'54" puis 5'35")...

08/10/2015

Transports en commun : Art Werger


Art Werger- The Guardians / Les gardiens, 1994 
Manière noire



D'Art Werger, ailleurs. Voir le site de l'artiste.

07/10/2015

Célébration : au bar et à la cuisine


Chantal Akerman (6 juin 1950 - 5 octobre 2015) - Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles, 1976
Mis en ligne par arcilsota



Chantal Akerman - Toute une nuit, 1982
Mis en ligne par agroure12

06/10/2015

Autrement dit (2)


Susana Rinaldi - Ballade pour ma mort (Balada para mi muerte) (Piazzola/Ferrer), 1979
Adaptation française: Silvia Baron Supervielle
Mis en ligne par Leschanteuses Echevelées


Astor Piazzola (musique) Horacio Ferrer (paroles) - Balada para mi muerte
Chant : Josè Angel Trelles
Mis en ligne par Alejocorrea3000


Moriré en Buenos Aires, será de madrugada,
guardaré mansamente las cosas de vivir,
mi pequeña poesía de adioses y de balas,
mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín.

Me pondré por los hombros, de abrigo, toda el alba,
mi penúltimo whisky quedará sin beber,
llegará, tangamente, mi muerte enamorada,
yo estaré muerto, en punto, cuando sean las seis.

Hoy que Dios me deja de soñar,
a mi olvido iré por Santa Fe,
sé que en nuestra esquina vos ya estás
toda de tristeza, hasta los pies.
Abrazame fuerte que por dentro
me oigo muertes, viejas muertes,
agrediendo lo que amé.
Alma mía, vamos yendo,
llega el día, no llorés.

Moriré en Buenos Aires, será de madrugada,
que es la hora en que mueren los que saben morir.
Flotará en mi silencio la mufa perfumada
de aquel verso que nunca yo te supe decir.
Andaré tantas cuadras y allá en la plaza Francia,
como sombras fugadas de un cansado ballet,
repitiendo tu nombre por una calle blanca,
se me irán los recuerdos en puntitas de pie.
Moriré en Buenos Aires, será de madrugada,
guardaré mansamente las cosas de vivir,
mi pequeña poesía de adioses y de balas,
mi tabaco, mi tango, mi puñado de esplín.
Me pondré por los hombros, de abrigo, toda el alba,
mi penúltimo whisky quedará sin beber,
llegará, tangamente, mi muerte enamorada,
yo estaré muerto, en punto, cuando sean las seis,
cuando sean las seis, ¡cuando sean las seis!

05/10/2015

Autrement dit (1)


Sapho - Avec le temps (Léo Ferré), version arabe (de l'album Ferré Flamenco, 2006)
Vicente Almaraz, guitare flamenca
Mis en ligne par triafata

04/10/2015

L'art au travail : Károly Ferenczy, encore


Károly Ferenczy - Archéologie, 1896 
Tempéra sur toile
Galerie Nationale Hongroise, Budapest
Via Fine arts in Hungary

03/10/2015

L'art de la lecture : Károly Ferenczy


Károly Ferenczy - Le mur rouge, 1910 
Huile sur toile
Collection privée
Via Fine arts in Hungary

02/10/2015

Vancouver (2) : I'm walking out of your dream


Sophie Zelmani - Dreamer, 1999 (de l'album Time to Kill)
Mis en ligne par Fatima Cruz Rangel




Dreamer, dreamer 
I'm walking out of your dream 
(...)
Dreamer, dreamer 
I'm walking out, while you go on