Le conseiller général, l'arbre et le débat démocratique
31/10/2014
30/10/2014
29/10/2014
The cat's meow : Queen of the fakes
Gillian Welch / David Rawlings - Time (The Revelator), 2001
Mis en ligne par evanthebarbarian
Darling, remember when you come to me
I'm the pretender and I, what I'm supposed to be
But who could know if I'm a traitor
Time's the Revelator
They caught the Katy and left me a mule to ride
The Fortune Lady came along, she walked beside
But every word seemed to date her
Time's the Revelator, the Revelator
Up in the morning, up and on the ride
Drive into Corning and all the spindles whine
And every day is getting straighter
Time's the Revelator, the Revelator
Leaving the valley, fucking out of sight
I'll go back to Cali where I can sleep out every night
And watch the waves and move the fader
Time's the Revelator, the Revelator
Queen of the fakes and imitators
Time's the Revelator
"She caught the Katy and left me a mule to ride" est une citation d'une chanson de Taj Mahal (1968). Katy, c'est le MKT, le chemin de fer Missouri-Kansas-Texas.
28/10/2014
Portrait craché : Fleetwood-Walker
Via Art contrarian
Voir les portraits de femmes par Fleetwood-Walker
27/10/2014
Ciel... Major Tom
David Bowie - Space Oddity, chanté par Chris Hadfield sur l'ISS
Mis en ligne par David Bowiefans
M. Chat - Je sais que tout le monde a déjà posté ça, mais c'est juste pour le plaisir...
Mme Chat - Il ne faut pas bouder son plaisir, il est rare par les temps qui courent.
M. Chat - Mon colonel préféré...
Mme Chat (vaguement inquiète) - Tu en as d'autres ?
M. Chat (il réfléchit) - ...euh, non... Ah si, celui-là, d'ailleurs il y a un rapport - tu savais que le premier homme sur la Lune était un civil ?
Mme Chat - Armstrong ?
M. Chat - Il avait quitté l'armée en 52. Je rêve d'un monde où les militaires n'auraient que ça pour vocation...
Mme Chat - Ça quoi ?
M. Chat - Le karaoké en orbite basse (il fredonne)
Mme Chat - Armstrong ?
M. Chat - Il avait quitté l'armée en 52. Je rêve d'un monde où les militaires n'auraient que ça pour vocation...
Mme Chat - Ça quoi ?
M. Chat - Le karaoké en orbite basse (il fredonne)
Here am I floating
round my tin can
Far above the Moon
Planet Earth is blue
26/10/2014
25/10/2014
Ciel... histoire vraie du signifiant
Daniel van Benthuysen - Based on a True Story / D'après une histoire vraie
Huile sur toile
Collection privée
Via Daniel van Benthuysen
DU SIGNIFIANT
Le premier mot, c'était "la nuée", le second, "la nuée" encore, le troisième, le quatrième etc., c'était "la nuée" ou "le ciel" ou "l'air", on ne savait trop.
Mais déjà le septième se déchirait, s'effaçait, ne se distinguait plus du déchirement, de l'effacement d'autres plus bas, d'autres à l'infini, d'autres cendre, d'autres presque une poudre, blanche, qu'on remuait, vainement, dans ce grand sac de toile grossière, ce qui restait du langage.
Yves Bonnefoy - Rue Traversière et autres récits en rêve, Mercure de France éd., 1987
24/10/2014
Les occupations solitaires : le requin
Huile sur toile
Via Bo Bartlett
Et pendant ce temps-là...
"There was the time a man threatened to kill the bartender, and when the cops arrived, they let him go, arguing, “Well, he’s driving a company truck…” : Cold as hell ou le voyage de Laura Gottesdiener au pays du Fracking, via l'excellent blog de Juan Cole...
23/10/2014
Americana : Matt Weber
Matt Weber - Slow night at Coney
©Matt Weber 2014
Via New York Street Photography by Matt Weber
Matt Weber - New York People's Climate March 2014
©Matt Weber 2014
Via New York Street Photography by Matt Weber
Matt Weber photographie depuis vingt-cinq ans une ville où il a exercé la noble profession de chauffeur de taxicab. On peut voir son site, acheter ses photos ou son premier livre, feuilleter son second livre, et voir le documentaire qui lui est consacré :
Dan Wechsler - More than the rainbow, 2014, trailer
Mis en ligne par First Run Features
22/10/2014
21/10/2014
Ayons congé : faisons les fous
Eau-forte
Via Assaf Kintzer
20/10/2014
19/10/2014
18/10/2014
Cadrans solaires, sobriquets collectifs et blues paysans
Quota ? Forte tua
Quelle heure est-il ? Peut-être la tienne
Fantur plures, norunt pauci
Ils sont nombreux à parler, mais peu ont cherché à savoir
Les bavards, les caqueteurs, les babilleurs :
parlier, charraïre, lengut, barjacaïre, batanaïre, japaïre, coumédian, couplimentous, peïrot, salamandrin...
Les menteurs, trompeurs, gens de mauvaise foi : malo-fé, bancoroutié, mésourguié, rénégat, trichaïre, estafièr...
Non, les inuits n'ont pas cent mots pour désigner la neige, mais chaque village de mon pays a une grande richesse, ces cent mots pour désigner les fainéants, bavards, songe-creux, imbéciles et escrocs du village d'à côté... (1)
Daniel Loddo (La Talvèra) & Claude Sicre (Fabulous Trobadors) - Batèstas & cantariás
Mis en ligne par NEon liquide
(1) Pour plus d'exemples, voir André Bernardy, Les sobriquets collectifs, Gard et pays de Langue d'Oc, Ateliers Henri Peladan éd.,1962; rééd. Lacour, 1990.
17/10/2014
16/10/2014
Les vacances du bestiaire : Salvator Rosa
"...Ce fut sous cette influence qu’il composa deux grands tableaux qui mirent toute la ville de Rome en émoi. L’un d’eux représentait l’instabilité des choses terrestres, et la figure principale, où le peintre avait personnifié l’inconstance sous l’emblème d’une profession honteuse, ressemblait évidemment à la maîtresse connue d’un cardinal. Le sujet du second tableau était la Fortune occupée à partager ses lots précieux ; mais sa main faisait pleuvoir les chapeaux de cardinaux, les mitres épiscopales, les pièces d’or et tous les insignes d’honneur, sur des ânes bâtés, sur d’ineptes moutons, et d’autres vils animaux, tandis que des hommes de l’aspect le plus noble, et couverts de haillons, attendaient vainement la moindre largesse. Salvator n’avait pris conseil que du dépit et d’une ironique amertume, et les têtes de ces animaux offraient la ressemblance de plusieurs personnages haut placés.
On peut s’imaginer quel redoublement de haine suscita sa hardiesse et quelles violences se déchainèrent contre lui. Dame Catterina le prévint, en pleurant, qu’elle s’était aperçu qu’à la tombée de la nuit des gens suspects rôdaient aux abords de la maison, et paraissaient épier chacun de ses pas..."
E. T. A. Hoffmann - Signor Formica, 1821, chap. VI
trad. Henry Egmont.
Salvator Rosa (1615-1673) avait en commun avec Spinoza le fait d'être un admirateur de Masaniello, et même d'avoir fait son portrait. Un peu moins de deux siècles plus tard, Salvator Rosa fut aussi le héros de Signor Formica.
De Salvator Rosa, déjà, ici. Et là, également, à propos de Masaniello et son possible portrait par Spinoza. Enfin, sur la fameuse Compagnia della morte, à ma connaissance l'unique occurrence historique d'une organisation de lutte armée formée exclusivement d'artistes peintres, voir ici et là.
14/10/2014
Duos : Djurović/Hirsch
13/10/2014
L'art de la chute : Tullio Crali
Tullio Crali - Prima che si apra il paracadute / Avant que le parachute s'ouvre, 1939
Huile sur panneau
Casa Cavazzini, Museo d’Arte Moderna e Contemporanea, Udine
© 2014 Artists Rights Society (ARS), New York/SIAE, Rome
Photo: Claudio Marcon, Udine, Civici Musei e Gallerie di Storia e Arte
Via Art Blart
...et pendant ce temps là...
...un tumblr recensant des ebooks en accès/téléchargement gratuit chez leurs éditeurs (en anglais, orientation cultural studies) : Lasca's bookshelf.
12/10/2014
11/10/2014
10/10/2014
09/10/2014
L'art de la lecture : ayons congé (Degas, encore)
Edgar Degas - Danseuse, pendant le repos, ca 1879-80
Pastel
Collection privée
Source
Le Pastel est dédié à Duranty (à mon ami Duranty, Degas, en bas à droite) et fut offert par Degas lors d'une vente en faveur de sa veuve.
Selon Charles Millard, suivi par Michael Pantazzi (1), le modèle était peut-être Marie Van Goethem, la petite danseuse de quatorze ans.
Marie Geneviève Van Goethem était la seconde des trois filles d'un tailleur belge et d'une blanchisseuse, toutes entrées en classe de ballet à l'Opéra de Paris. Louise-Joséphine, la cadette, y poursuivra sa carrière. L'aînée, Antoinette, fut condamnée à la prison pour un vol de 700 francs dans une taverne. Selon certains, Marie aurait été exclue de l'Opéra pour absences répétées, selon d'autres elle aurait continué d'y danser jusqu'en 1914. La seule trace qu'on ait d'elle est un article du journal L'événement en date du 10 février 1882, intitulé Paris la nuit, le ballet de l'Opéra :
"Mlle Van Goeuthen - Quinze ans (2). A une sœur figurante et une autre à l'école de danse. - Pose chez les peintres. - Va par conséquent à la brasserie des Martyrs et au Rat Mort."
C'est sur cet article que se fondent les allégations de prostitution qu'on trouve ici ou là dans les biographies de Marie Van Goethem. Autant le Rat Mort (probablement fréquenté par Degas) que la Brasserie des Martyrs étaient des cafés d'artistes, le Rat Mort ayant en outre une réputation de lieu de rendez-vous lesbien.
Le Rat Mort
John Grand-Quarteret - Raphaël et Gambrinus, ou l'art dans la brasserie, Westhausser éd. Paris, 1886
Ainsi passe et s'efface la petite danseuse, son journal à la main dans le froid matin d'hiver d'un atelier, attendant les six ou dix francs que valaient quatre heures de pose et loin de s'imaginer qu'on la vendrait, un jour, pour treize millions de livres.
(1) Degas, éd. Réunion des musées nationaux, 1988, n°215 p.330.
(2) Marie Van Goethem était née le 18 février 1874, mais trichait peut-être sur son âge auprès des habitués du Rat Mort. En tout état de cause son aînée était trop âgée, sa cadette trop jeune pour correspondre à cet article.
08/10/2014
07/10/2014
06/10/2014
L'art de la rixe : les rêves du cœur
Livre de Lancelot del Lac ou Lancelot en prose, ca 1300, Vol 1 f122r
Tel était le roi Claudas. C'était le plus inquiet, le plus secret et le plus retors prince du monde, le moins généreux aussi : jamais il ne fit un cadeau que lorsqu'il n'y avait pas moyen d'agir autrement. Ses façons étaient fières; il était de haute taille, le visage large et foncé, les sourcils velus, les yeux noirs et écartés, le nez court, retroussé, la barbe et les cheveux mi-noirs, mi-roux, le cou gros, la bouche grande, les dents blanches et coupantes, d'ailleurs aussi bien fait des épaules, des pieds et de tout le corps qu'on pouvait le souhaiter.
Il se levait et mangeait de grand matin, ne jouait guère aux échecs, aux tables et autres jeux de prud'hommes, mais il aimait d'aller à la chasse et de voler en rivière, au faucon plutôt qu'à l'autour. Il partait ainsi pour chasser deux ou trois jours, toujours à l'improviste. Il ne chevauchait guère que sur de grands chevaux de bataille, même en voyage, ou tout au moins faisait-il mener un destrier auprès de lui, aussi bien en paix qu'en guerre. Son caractère était ensemble bon et mauvais. Ce qu'il préférait, c'était un prud'homme qui fût pauvre : jamais il ne crut qu'un riche pût être prud'homme. Il détestait ceux qui avaient plus de puissance que lui et n'aimait que ses inférieurs. Il allait volontiers à l'église, mais ne faisait aux indigents que de petites aumônes. Et il ne fut jamais amoureux qu'une fois dans sa vie :
— C'est, disait-il, que le cœur d'un chevalier qui aime désire sans cesse de surpasser tout le monde, mais nul corps, pour valeureux qu'il soit, ne pourrait accomplir sans mourir les rêves du cœur. Certes, si la force du corps était capable de réaliser ce que souhaite le cœur, j’aimerais d'amour toute ma vie, et je passerais en prouesse tous les prud'hommes. Car je sais bien que nul ne peut être tout à fait preux s'il n'aime très loyalement, et je me connais assez pour savoir que j'aimerais plus loyalement que tous les amoureux.
Ainsi parlait Claudas dans le privé, et il disait vrai car, au temps de ses amours, il avait été loué en maintes terres pour sa chevalerie.
Jacques Boulenger - Les Romans de la Table Ronde, nouvellement rédigés - Les Enfances de Lancelot VI,
Claudas de la Terre Déserte, Librairie Plon, 1922
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