31/12/2013
30/12/2013
28/12/2013
A une passante : Anquetin
Cliquer ou tapoter pour afficher en entier
Source : Athenaeum
26/12/2013
24/12/2013
22/12/2013
20/12/2013
18/12/2013
Transports en commun : A la Castellana
Darío de Regoyos y Valdés - Vendredi saint en Castille, 1904
Museo de Bellas Artes de Bilbao
Source : Wikimedia Commons
16/12/2013
14/12/2013
Les écrits s'envolent, les paroles restent
Linogravure
Bien avant de se mettre à la linogravure, avant de l'étudier à Londres et à Paris, avant le japonisme, avant la Grosvenor School, avant de rencontrer Claude Flight, Ethel Spowers était la fille du propriétaire d'un journal néo-zélandais - d'où, peut-être, ce thème récurrent dans son œuvre.
Remarquer, à l'arrière-plan, la conversation entre les deux dames à parapluie.
12/12/2013
Une peinture et un souhait
Huile sur toile
Via looking from solitude
"Je vous souhaite, Madame, d'immenses difficultés"
Jean Genet, Lettre à Léonor Fini, 1950
Et pendant ce temps-là...
10/12/2013
Phares, balises et cendres
...où Friedrich Engels aimait à se promener avec son vieux pote, et d'où il prit, par la suite, son dernier envol.
Une publicité gratuite pour le livre de Tristram Hunt...
...et l'histoire de Mary, Lizzy et Friedrich
09/12/2013
Les intérieurs : on se chauffe
collection particulière
Autres salamandres chez Arnaud Divry
06/12/2013
L'œil du faune
Collection Guilhem Jacques
Les monuments aux morts de Lodève et Clermont l'Hérault
La maison-atelier de Paul Dardé sur le Larzac, ici, là et encore là
L'Exposition en cours au Musée de Lodève
04/12/2013
28/11/2013
Célébrations : longévité de la marchandise
Galerie Trétiakov, Moscou
Source
23/11/2013
22/11/2013
20/11/2013
19/11/2013
Autre fanfare
Gilles Grangier - Archimède le clochard, 1959 (d'après une idée de Jean Moncorgé dit Jean Gabin)
Mis en ligne par TamBourMajor59
18/11/2013
Fanfare
Via criminocorpus
Les relégués musiciens du camp de de Saint-Jean du Maroni (Guyane dite française) jouaient le dimanche pour leurs gardiens et le jeudi pour leurs camarades. Suivant les époques ils recevaient un supplément à leur pécule par journée de répétition, ou simplement deux quarts de vin hebdomadaires.
Source de l'image et des informations : Association Meki Wi Libi Na Wan (Vivons Ensemble), œuvrant pour faire connaître
l'histoire de la relégation en Guyane et pour la sauvegarde du
patrimoine pénitentiaire de Saint-Jean.
17/11/2013
L'art de la lecture : Zorn
Huile sur toile
Zorn Collections, Mora, Suède
Source
16/11/2013
30/07/2013
Louons maintenant les modèles : Edward Wolfe
Edward Wolfe - P.C. 77, ca 1927
Tate, Via Peira
Un soir de ces années-là, Edward Wolfe avait oublié ses clefs et essayait de forcer sa propre porte - ce qui alarma le bobby qui faisait sa ronde dans Pimlico. Ils sympathisèrent et, de fil en aiguille, il en résulta ce portrait mis en scène dans l'atelier du peintre.
21/07/2013
Célébrations : rayé au milieu
Daniel Théron, dit Dashiell Hedayat, dit Jack-Alain Léger - Long song for Zelda, 1971
Mis en ligne par madkrull
On ouvre le journal, on allume la radio, on clique par ci-par là, et voici qu'elle vous cligne de l'œil...
Madame Chat - La camarde...
Mis en ligne par madkrull
On ouvre le journal, on allume la radio, on clique par ci-par là, et voici qu'elle vous cligne de l'œil...
Monsieur Chat - La faucheuse...
Madame Chat - La camarde...
(il y a presque cinquante ans de cela, le plus gai et le plus triste d'entre nous, celui qui ne jurait que par Lacan et Dada quand nous nous morfondions dans Althusser, qui arrivait à dessaler les plus harengs-saurs de nos professeurs, cet éclat de mica dans nos tristes thurnes - et qui a vécu neuf vies et demi sur l'extrême bord de ma génération, ce garçon qui avait en lui plus de vie que quarante nous autres - vient de quitter Paris par sa fenêtre, un 17 juillet.)
Madame Chat - Les rangs s'éclaircissent...
Monsieur Chat - ...et se remplissent à la fois. Car ceux que nous avions oubliés et perdus...
Madame Chat - de longue-vue ?...
Monsieur Chat - ...oblitérés, forclos, mis au compte des désaccords, fondus dans la grisaille - se rappellent à nous ainsi, par leur fenêtre enfonçant la porte des regrets, en rouge inscrits infiniment au débit de nos comptes
je suis à la fenêtre
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire
il y a ce disque idiot
qui est rayé au milieu
et les tarots, que je te tire sur ton châle en camaïeux
il y a l'odeur d'encens
et les bougies ont fondu
tout est si vague
le fil des pensées s'est perdu
je ne sais même plus si je pense
je ne sais même plus si je pense
il y une fille que j'aimais
à la fin de la nuit
j'étais à contempler les novas
et les anneaux de saturne
je veux dire
j'étais mon jean vide et mon blouson
qui flottait à un bâton d'os
les os friables de la came
j'étais le singe du travelo
tu te souviens? ....Baldwin
j'étais le singe du travelo
oui j'étais vraiment lui
le cul rose sur le rebord du caniveau
le singe du travelo
et ses petits doigts noir
tu sais qui caressait mon cul comme une plaie ouverte
mon nez je veux dire
mon nez ou s'engouffraient les autos
comme dans un tunnel
mes narines !
avec leur tuyau d'échappement
des nuages d'héroïne
et le cheval vapeur
horse power, horse power
à écouter un vieux jazz
devant un vieux bar
avec du papier de soie coltrée
je veux dire tu vas dans les chiottes ou quelque chose comme ça
et moi, le cul dans le caniveau
et le flottement, indécis
d'un drapeau de trottoir
dont j'étais la hampe
et les étoiles qui tournaient partout
tout autour de ma tête
ma cervelle de came
mes os friables
qui un jour disparaitraient aussi
dans l'eau du caniveau
avec mon reflet
avec mon nez
mon nez brûlé reflété..
je suis celui qui a vu un bulldog débouler
et qui bringuebalait tous les immeubles de la rue de l'angle derrière lui
a l'est de ses traineaux
que tu es beau bulldog!!!
que j'aime ta robe rouquine
wouaw wouaw wah
il a levé sa pine bleue pour pisser
combien je t'aime
et au bout de la laisse, Zelda
un peu vieux me fait-elle
votre procédé
détrompez-vous
c'est toujours efficace avec un chien
ce n'est pas a vous que ce compliment était adressé
vous l'avez cru parce que vous êtes rousse, aussi
c'est pour votre chien que mon cœur bat!
heh je veux dire, je disais ça comme ça
wouaw wouaw wouaw
les chiens wouaw !
les chiens wouaw dans la nuit!
la nuit wouaw!
les chiens wouaw
et toi!? et toi wouaw!
le jour alors se lève
I love you Zelda!
I love you Zelda!
je chantais
je chantais avec le soleil
Zelda!
je suis à la fenêtre
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire
il y a ce disque idiot
qui est rayé au milieu
et les tarots, que je te tire sur ton châle en camaïeux
il y a l'odeur d'encens
et les bougies ont fondu
tout est si vague
le fil des pensées s'est perdu
je ne sais même plus si je pense
je ne sais même plus si je pense
il y une fille que j'aimais
à la fin de la nuit
j'étais à contempler les novas
et les anneaux de saturne
je veux dire
j'étais mon jean vide et mon blouson
qui flottait à un bâton d'os
les os friables de la came
j'étais le singe du travelo
tu te souviens? ....Baldwin
j'étais le singe du travelo
oui j'étais vraiment lui
le cul rose sur le rebord du caniveau
le singe du travelo
et ses petits doigts noir
tu sais qui caressait mon cul comme une plaie ouverte
mon nez je veux dire
mon nez ou s'engouffraient les autos
comme dans un tunnel
mes narines !
avec leur tuyau d'échappement
des nuages d'héroïne
et le cheval vapeur
horse power, horse power
à écouter un vieux jazz
devant un vieux bar
avec du papier de soie coltrée
je veux dire tu vas dans les chiottes ou quelque chose comme ça
et moi, le cul dans le caniveau
et le flottement, indécis
d'un drapeau de trottoir
dont j'étais la hampe
et les étoiles qui tournaient partout
tout autour de ma tête
ma cervelle de came
mes os friables
qui un jour disparaitraient aussi
dans l'eau du caniveau
avec mon reflet
avec mon nez
mon nez brûlé reflété..
je suis celui qui a vu un bulldog débouler
et qui bringuebalait tous les immeubles de la rue de l'angle derrière lui
a l'est de ses traineaux
que tu es beau bulldog!!!
que j'aime ta robe rouquine
wouaw wouaw wah
il a levé sa pine bleue pour pisser
combien je t'aime
et au bout de la laisse, Zelda
un peu vieux me fait-elle
votre procédé
détrompez-vous
c'est toujours efficace avec un chien
ce n'est pas a vous que ce compliment était adressé
vous l'avez cru parce que vous êtes rousse, aussi
c'est pour votre chien que mon cœur bat!
heh je veux dire, je disais ça comme ça
wouaw wouaw wouaw
les chiens wouaw !
les chiens wouaw dans la nuit!
la nuit wouaw!
les chiens wouaw
et toi!? et toi wouaw!
le jour alors se lève
I love you Zelda!
I love you Zelda!
je chantais
je chantais avec le soleil
Zelda!
je suis à la fenêtre
toi tu es dans la baignoire
tes pieds dépassent
je peux les voir dans la glace de l'armoire
13/06/2013
Les vacances du bestiaire : Delcroix
Via tongue depressors
Mme Chat - Bon alors, en attendant qu'est-ce-qu'on fait des cartons qui restent ?
M. Chat (un œil sur l'écran) - Je ne sais pas, je ne sais pas, réfléchissons...
23/04/2013
Déménagement, chasse aux vampires et satire par anticipation
Via cartoonbank
Avertissement : dans les semaines, peut-être même les mois qui viennent, les clignements de l'œil des chats seront plus espacés, aléatoirement distribués - voire carrément sporadiques. En effet...
Mme Chat : J'ai fermé le quinzième carton, mais il y a quelque chose qui bouge à l'intérieur !
M. Chat : Ca fait du bruit ?
Mme Chat : Attends, je colle mon oreille... on dirait de l'anglais...
M. Chat : Kèskesadi ? Ouatdeuzitsé ?
Mme Chat : Ca dit "There is no alternative, I'm coming back" ???
M. Chat : Eloigne-toi de ce carton malheureuse ! C'est la vampirique manifestation de Margaret Thatcher ! Vite, les colliers de gousses d'ail, les balles en argent, le pieu en bois de la trousse d'urgence !!!
...en effet, les chats font leurs cartons, les chats se préparent à déménager, les chats rêvent d'ailleurs, les chats vont partir sous la lune...
...mais allons, puisqu'on parle de vampires et que l'heure est aux célébrations - une petite satire par anticipation (sept ans d'avance sur le thatchérisme !) et un hommage à un immense acteur irlandais...
...mais allons, puisqu'on parle de vampires et que l'heure est aux célébrations - une petite satire par anticipation (sept ans d'avance sur le thatchérisme !) et un hommage à un immense acteur irlandais...
Peter Medak - The Ruling Class (1972) d'après la pièce de Peter Barnes
Peter Seamus Lorcan O'Toole dans le rôle de Jack, schizophrène paranoïaque et 14ème comte de Gurney, faisant son entrée à la Chambre des Lords
Mis en ligne par sonofjah2
Cadeau : la séquence complète, Jack fait un tabac chez les Lords avec un premier discours en faveur de la peine de mort et des châtiments corporels...
Mis en ligne par barambia
Et, pour les amateurs de chasse à courre, encore une scène de The Ruling Class - un des films préférés des chats, rarement diffusé en France mais on peut se le procurer ici...
22/04/2013
21/04/2013
20/04/2013
19/04/2013
Tableaux parisiens : tous les chats sont gentils, mais gris
Quartier de la Mouzaïa - dans les rues endormies tous les chats sont tapis...
...le souvenir lointain des guerres coloniales se mêle à celui tout aussi enfoui des carrières de gypse - auxquelles on doit ici l'interdiction de construire en hauteur...
...mais la Villa où le Progrès s'est arrêté mène à la Place des Fêtes qui, précisément, n'est plus à la fête depuis longtemps...
...et rue de la Fraternité les restaus pour tous ne datent pas d'hier...
...ici les anges se font tout petits même quand ils proclament...
...et seules les statues moissonnent (1).
(Parmi les blogs de promeneurs, certains ont aussi poussé jusqu'à la tranquille Mouzaïa... et les anciens de la Place des Fêtes toute proche relisent encore leur petit journal. Si vous voulez savoir pourquoi la Place des Fêtes ne fait plus la fête, regardez ici et là.)
(1) La Moissonneuse de Léon Deschamps se hâterait-elle tout simplement d'échapper à la gentrification ambiante ? Cours fillette, le Nouveau Monde est derrière toi... même que parfois il ressemble au camarade derrière qui le Vieux Monde galopait, jadis, naguère...
18/04/2013
Tableaux parisiens : peuple toujours bien à plaindre
Il est recommandé de cliquer pour agrandir
Adolphe Willette - Parce Domine Parce Populo Tuo, 1885(peint pour décorer le cabaret du Chat Noir)
Musée du vieux Montmartre
Via cultureundkultur
"Les chats miaulent à l’amour.
Les blanches communiantes sortent de leurs
mansardes : c’est la misère ou la curiosité qui fait tomber leurs
voiles sur la neige dont les toits sont recouverts.
Aussitôt les
pierrots noctambules cherchent à s’emparer de leur innocence par des
moyens diaboliques. De l’Odéon au Moulin de la Galette, les voici
partis pour la chasse aux Mimis Pinsons. C’est avec de l’Or ou de la Poésie qu’ils tendent leurs pièges suivant qu’ils sont riches ou
pauvres, bien qu’également pervers.
Cependant que le vieux moulin moud
des airs d’amour et de pitié. Les ailes emportées de musique tournent
au clair de la lune reflet de la mort.
Voici à présent la revanche de
la fille séduite qui a jeté son bonnet par dessus les moulins. La voilà
qui entraîne, étourdit Pierrot dans un tourbillon de plaisir et de vices
: c’est le Sabbat ! Elle l’a ruiné, rendu fou, et l’accule au
suicide. Les vierges tristes et laides portent son cercueil, tandis que
son âme libérée fera choix d’une étoile…
Parce Domine, Parce Populo tuo…
Le peuple des pierrots est toujours bien à plaindre !"
Commentaire par Willette de son tableau (d'après Pierre de Lagarde & Alfred Fierro, Vie et histoire du XVIIIème arrondissement, Hervas éd., 1988 pp. 96-97).
Parce, Domine, parce populo tuo / Ne in aeternum irascaris nobis / Epargne, Seigneur, épargne ton peuple, ne sois pas éternellement irrité contre lui : antienne du Saint-Sacrement pour le temps de Carême, composée par l'abbé Marbeuf d'après le Psaume 85. Sur Willette et le catholicisme (ben oui, monte là-dessus aussi et tu verras Montmartre), et aussi Léon Bloy, on peut lire ceci.
J'ai toujours adoré ce tableau, dit Monsieur Chat. C'est mon côté Midinette.
16/04/2013
Poésie illustrée : Fruit de saison
Marc-Antoine Girard de Saint-Amant - Le Melon
Benjamin Lazar - récitation à la manière baroque
Benjamin Alard - clavecin
XIIème festival international de musique ancienne, Saint-Pétersbourg, 2009
Benjamin Lazar - récitation à la manière baroque
Benjamin Alard - clavecin
XIIème festival international de musique ancienne, Saint-Pétersbourg, 2009
Mis en ligne par Dmitry Vologdin
LE MELON
Quelle odeur sens-je en cette chambre ?
Quel doux parfum de musc et d’ambre
Me vient le cerveau réjouir
Et tout le cœur épanouir ?
Ha ! bon Dieu ! j’en tombe en extase :
Ces belles fleurs qui dans ce vase
Parent le haut de ce buffet
Feraient-elles bien cet effet ?
A-t-on brûlé de la pastille ?
Quelle odeur sens-je en cette chambre ?
Quel doux parfum de musc et d’ambre
Me vient le cerveau réjouir
Et tout le cœur épanouir ?
Ha ! bon Dieu ! j’en tombe en extase :
Ces belles fleurs qui dans ce vase
Parent le haut de ce buffet
Feraient-elles bien cet effet ?
A-t-on brûlé de la pastille ?
Luis Egidio Meléndez - Nature morte avec melon et poires, XVIIIème s.
Museum of Fine Arts, Boston
N’est-ce point ce vin qui pétille
Dans le cristal, que l’art humain
A fait pour couronner la main,
Et d’où sort, quand on en veut boire,
Un air de framboise à la gloire
Du bon terroir qui l’a porté
Pour notre éternelle santé ?
Dans le cristal, que l’art humain
A fait pour couronner la main,
Et d’où sort, quand on en veut boire,
Un air de framboise à la gloire
Du bon terroir qui l’a porté
Pour notre éternelle santé ?
Non, ce n’est rien d’entre ces choses,
Mon penser, que tu me proposes.
Qu’est-ce donc ? Je l’ai découvert
Dans ce panier rempli de vert :
C’est un Melon, où la nature,
Par une admirable structure,
A voulu graver à l’entour
Mille plaisants chiffres d’amour,
Pour claire marque à tout le monde
Que d’une amitié sans seconde
Elle chérit ce doux manger,
Et que, d’un souci ménager,
Travaillant aux biens de la terre,
Dans ce beau fruit seul elle enserre
Toutes les aimables vertus
Dont les autres sont revêtus.
Baillez-le moi, je vous en prie,
Que j’en commette idolâtrie :
Ô ! quelle odeur ! qu’il est pesant !
Et qu’il me charme en le baisant !
Page, un couteau, que je l’entame ;
Mais qu’auparavant on réclame,
Par des soins au devoir instruits,
Pomone, qui préside aux fruits,
Afin qu’au goût il se rencontre
Aussi bon qu’il a belle montre,
Et qu’on ne trouve point en lui
Le défaut des gens d’aujourd’hui.
George Brookshaw - Silver rock melon, 1812
Notre prière est exaucée,
Elle a reconnu ma pensée :
C’en est fait, le voilà coupé,
Et mon espoir n’est point trompé.
Ô dieux ! que l’éclat qu’il me lance
M’en confirme bien l’excellence !
Qui vit jamais un si beau teint !
Alexandre Masino - Voir naître la nuit, 2010
D’un jaune sanguin il se peint ;
Il est massif jusques au centre,
Il a peu de grains dans le ventre,
Et ce peu-là, je pense encor
Que ce soient autant de grains d’or ;
Il est sec, son écorce est mince ;
Bref, c’est un vrai manger de prince ;
Mais, bien que je ne le sois pas,
J’en ferais pourtant un repas.
Juan Sánchez Cotán - Nature morte avec coing, chou, melon et concombre, ca 1600
San Diego Museum of Art
Via gatochy
Ha ! soutenez-moi, je me pâme !
Ce morceau me chatouille l’âme.
Il rend une douce liqueur
Qui me va confire le cœur ;
Mon appétit se rassasie
De pure et nouvelle ambroisie,
Et mes sens, par le goût séduits,
Au nombre d’un sont tous réduits.
Non, le coco, fruit délectable,
Qui lui tout seul fournit la table
De tous les mets que le désir
Puisse imaginer et choisir,
Ni les baisers d’une maîtresse,
Quand elle-même nous caresse,
Ni ce qu’on tire des roseaux
Que Crête nourrit dans ses eaux,
Ni le cher abricot, que j’aime,
Ni la fraise avecque la crème,
Ni la manne qui vient du ciel,
Ni le pur aliment du miel,
Ni la poire de Tours sacrée,
Ni la verte figue sucrée,
Ni la prune au jus délicat,
Ni même le raisin muscat
(Parole pour moi bien étrange),
Ne sont qu’amertume et que fange
Au prix de ce Melon divin,
Honneur du climat angevin.
Que dis-je d’Anjou ? Je m’abuse :
C’est un fruit du cru de ma Muse,
Un fruit en Parnasse élevé,
De l’eau d’Hippocrène abreuvé,
Mont qui, pour les dieux seuls, rapporte
D’excellents fruits de cette sorte,
Pour être proche du soleil
D’où leur vient leur goût non pareil :
Car il ne serait pas croyable
Qu’un lieu commun, quoique agréable,
Eût pu produire ainsi pour nous
Rien de si bon ni de si doux.
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