It's funny I remember, oh, five or six years ago I'd say
I'd stand right here at this bar with my friends who passed away
And drink three times the wine I can drink today
Yup, I know how it feels to grow old
I know what they're sayin' son
There goes an old frenzy broad again
Well, I may be mad at that but I've seen enough
To make a young man go out his brains
How the hell do they know
What it's like to have a graveyard as a friend?
'Cause that's where they all are boy, all of them
It don't seem likely I'll have those kinds of friends again
I showed you hate, you have to go
But it's been great talkin' to you
And how about see you
The next time you're passin' through
You know it, it's like I sayin'
There's so much goin' on
I don't really think nobody wants to know
But you keep well my friend
And don't give another thought on me
'Cause I'm gonna ignore all the rest
I've got my memories
A l'origine (1970), Talking Old Soldiers est une chanson d'Elton John sur de superbes paroles de Bernie Taupin. Trente-sept ans plus tard, la chanson est reprise par Bettye LaVette sur un texte pas mal modifié - elle fait évidemment allusion à la carrière à éclipse de la chanteuse. Née en 1946 à Muskegon, Michigan, LaVette est un pur produit de Detroit. Premier single en 1962, et vingt ans plus tard premier LP, jamais commercialisé par Atlantic - lâchée dans le désert et sans explications par le label, LaVette ne verra sa carrière redémarrer qu'en 2003 à l'âge de 57 ans.
...Et les chats vont prendre des vacances (1), se rouler dans les vignes, miauler dans la garrigue et dormir, le soir, sur les plages. Bon été à tous et prenez soin de vous, de retour vers la mi-Septembre... (1) Ceux qui s'ennuient peuvent toujours s'adresser à notre succursale, le supplément illustré du soir.
Anatoliy Gankevich - Девушка с веслом / La fille à l'aviron, 1965 Mosaïque Via LYVrus
La Fille à l'aviron, à l'origine, est une statue d'Ivan Shadr - une de ses deux œuvres le plus fameuses, l'autre étant La pierre, arme du prolétariat. Haute de sept mètres, érigée en 1934 dans le parc Gorki, elle symbolisait...
...les vertus sportives de la jeunesse soviétique. Elle devait évoquer quelque chose de plus aux censeurs moscovites, car Shadr fut prié de produire une seconde version de la Fille...
...toujours nue, mais plus classiquement féminine, moins musculeuse, au déhanchement moins suggestif et au sourire moins aguicheur. Shadr, qui voulait continuer à gagner son pain (1), s'exécuta. La première Fille fut expédiée en Ukraine à Lougansk, où elle disparut sans laisser de trace. La seconde fut détruite par un bombardement allemand en 1941. Toujours est-il que s'ensuivit, dans les villes d'URSS, une kyrielle de Filles à l'aviron, de plus en plus froides, de plus en plus vêtues et de plus en plus moches.
Le fait que l'on ait retrouvé une copie de la première Fille dans les caves de la Galerie Trétyakov - et que l'association russe d'aviron l'ait fait réinstaller dans le parc Gorki - tout cela ne change rien à soixante-quinze ans de pruderie, de peur et de bêtise, qui constituent précisément le sujet de la mosaïque d'Anatoliy Gankevich.
Gankevich transpose en mosaïque des genres graphiques très différents mais toujours très normés, qu'il s'agisse de la nature morte de l'âge d'or hollandais, du kitsch soviétique ou de l'estampe japonaise. Le changement de médium (2) est ici au service d'une distance ironique qui n'est jamais aussi évidente que dans la Fille à l'aviron.
(1) Et qui le gagnait fort bien - seize statues de Lénine à lui tout seul.
(2) La rigidité de la mosaïque est probablement aussi une métaphore de celle des genres que Gankevich copie. Mais jouer avec la rigidité ne va pas sans prouesse technique, et Gankevich est un virtuose. Voir également ici.
quelquefois la mémoire est la mer recouvrant toute chose
comme le Déluge. Et l'oubli est la terre ferme qui sauve, comme Ararat.
[…]
Chacun de nous est une digue entre passé et avenir.
Quand il [ou elle] meurt la digue se rompt, et le passé jaillit dans l'avenir.
Et il n'y a ni avant ni après. Tous les temps ne font qu'un
comme notre Dieu : notre temps est un.
Bénie soit la mémoire de la digue.
Yehuda Amichaï - Extraits de "Dans ma vie, sur ma vie" et "Qui se souviendra de ceux qui se souviennent ?" in Open Closed Open, Poems, traduit de l'hébreu en anglais par Chana Bloch et Chana Kronfeld, Harcourt, 2000 (via metaphorformetaphor)
(Les deux poèmes ne figurent pas dans le choix opéré par Michel Eckhard Elial aux éditions de l'éclat et donc, pour la traduction de l'anglais en français, seuls les chats sont à blâmer)
Quatre recueils traduits en français : Anthologie personnelle, aux Ed. Actes Sud, Début fin début, Poèmes de Jérusalem et Les morts de mon père aux Editions de l'éclat.
Les animaux, sauvages ou apprivoisés, ont souvent la part belle dans le Shunga, l'art érotique. Dans ce rouleau on notera en outre la présence d'un fantôme et d'une femme-renard ou kitsune. Mais j'avoue une préférence pour la taupe émerveillée. Qui a dit que les taupes avaient la vue basse ?
Un autre rouleau très connu (mais beaucoup moins guilleret) de Kobayashi Eitaku ici. Et dans le genre Shunga, précédemment.
J'essaie de maintenir cet écart, de conserver cette distance (soit de quarante ans, à peu près), avec les mêmes conventions, et, en plus, un tombeau.
Donc, il y a quarante ans, à peu près, sur les routes. Avec Musaraigne et son chat-dans-un-panier, sous la pluie d'hiver que les phares trouaient, à peine. Dans la R5 que j'ai quasiment bousillée, un peu après (ou un peu avant ?) en m'endormant sur l'autoroute. Bref.
Le chat, ça lui faisait des vacances - en plus, c'était de loin le plus efficace de nous trois. Quand vous visitez des gens à moitié clandestins, parfois un peu paranoïaques, ils se méfient moins quand vous avez un chat dans un panier. A croire que des flics ou des RG avec un chat, c'est rare.
On faisait le tour de comités locaux. Avec des consignes de nos chefs à trois plumes, et dans la poche une espèce de lettre de mission de Daniel.
Daniel Guérin. Quand il s'était agi de trouver une personnalité-non-emprisonnable pour couvrir des activités un peu risquées (les comités de soldats, les insoumis, tout ça) - et sachant qu'on ne pouvait pas tout faire faire à Jean-Sol Partre - les rangs s'étaient subitement éclaircis, j'avais essuyé des refus désolés. Et finalement il restait Daniel, et Pierre bien sûr. Et nous trois qui faisions les petites mains, le chat, Musaraigne, et moi.
Daniel était, depuis longtemps déjà, dans sa phase marxisme libertaire. Oxymore, certes, et pourtant... regardez la Première Internationale, autre oxymore de la même cuvée, avant que les organisations dites révolutionnaires décident qu'on ne progresse qu'en se coupant un bras (1872 on vire les anars, 1919 on vire les socialos, 1938 on vire les staliniens - si ce n'est l'inverse, à coups de piolet - et on se retrouve en 1943 à cinq dans une cave, à New York).
On était les petites mains, on faisait un petit journal définitivement proclamatoire, selon l'habitude du temps...
En septembre 1973, Marcel Bigeard est nommé adjoint du gouverneur militaire de Paris Robert Galley (1) était un ministre gaulliste aujourd'hui oublié, mais à la biographie irradiante et édifiante
...on faisait le tour de comités bizarres pour porter la bonne parole de nos chefs à trois plumes...
Il faut fédérer tout cela disaient-ils, nos chefs anars (dont Daniel) et nos chefs minibolcheviks (2) - il faut faire un grand mouvement antimilitariste de toute la jeunesse...
Cela se comprend, remarquez - imaginez que la génération qui avait fait Mai (sa composante mâle, du moins) se préparait à la caserne, ou y était déjà, ou faisait tout pour ne pas y aller, et/oudéfilaitdans la rue contreune loi débile...
On allait sur les routes mouillées, donc, et par les matins froids. Comme ça plaisait au chat on faisait tourner ça sur le mange-cassette...
Pierre Mac Orlan - Jean de la Providence de Dieu chanté par Juliette Gréco
...et, pendant que je tombais lentement amoureux de Musaraigne, on sonnait aux portes des comités cachés au creux de la verdure ou au profond des villes. C'est comme ça qu'on avait rencontré le GARM de Lyon, et c'est pour cela que vais écrire ici le
Tombeau de Jean-Pierre Lanvin
Jean-Pierre Lanvin naît en 1924 à Dijon dans une famille de chocolatiers (oui, les chocolats Lanvin) - une famille profondément catholique comme on en faisait alors dans la bourgeoisie de province. En 1944 il rejoint le maquis du Morvan, puis le 8ème chasseurs d'Afrique qui vient de libérer Dijon : campagnes en Haute-Saône, dans les Vosges, en Alsace et Forêt-Noire jusqu'au lac de Constance - c'est là qu'il fait l'expérience qui le marque pour toujours.
"ce fut l'absurdité d'une situation : après un combat rapproché (j'étais mitrailleur sur une jeep de reconnaissance), je me suis retrouvé sous la tente d'un hôpital de fortune, assis à côté d'un jeune Allemand que j'avais blessé et qui m'avait blessé. Echange d'un regard... et de cigarettes en guise de calumet de la paix. L'appel des armes, le livre de Psichari que j'avais glissé dans ma musette en partant en guerre, me parut soudain dérisoire. Je revins de guerre avec, dans la même musette, le Pèlerinage aux sources de Lanza del Vasto (...) En permission à Strasbourg, je tombai en arrêt, dans une librairie, sur un poème de Lanza del Vasto :
"Qui se calfeutre et n'aime pas le vent
N'aura pas l'aventure et n'aura pas l'espace,
Ni les pleurs du départ, ni son destin devant,
Celui-là passe et ne sait pas qu'il passe""(3)
De retour à Paris il reprend ses études (il prépare l'Ecole Coloniale) mais son regard sur l'aventure outre-mer a changé. La lecture des Immémoriaux de Segalen lui fait découvrir la vision des vaincus
"Ce n'était plus Christophe Colomb qui avait découvert l'Amérique, c'étaient les Indiens d'Amérique qui avaient découvert Christophe Colomb. Et à quel prix !"
Enfin il rencontre Lanza del Vasto, s'intègre peu à peu à la communauté de l'Arche - ses cantilènes, son apprentissage de la méditation, les commentaires de Lanza sur l'Evangile et le Livre des Morts égyptiens, les fuseaux de laine autour du rouet de Gandhi... Il en animera le groupe lyonnais. Or, quand vient la guerre d'Algérie, l'Arche prend connaissance des dossiers de Robert Barrat sur la torture et décide "qu'une communauté qui ne s'engage pas dans l'action non-violente est un groupe croupion" (4). Jean-Pierre Lanvin participera à toutes ces actions.
A Clichy, dans une baraque en planche, Lanza del Vasto et deux compagnons jeûnent en public 20 jours pendant que le groupe distribue à 150.000 exemplaires, parfois sous les injures et les crachats, l'Appel à la conscience des Français, qu'aucun journal français n'osera citer in extenso. (Rappelons qu'à ce moment le parti socialiste SFIO est au gouvernement, que le PCF lui a voté en mars de l'année précédente les pouvoirs spéciaux pour organiser la répression à sa guise en Algérie, qu'en conséquence la Bataille d'Alger fait rage et que, toujours en conséquence, le (futur) général Aussaresses est au travail.)
Source : Jean-Pierre Lanvin - A Dieu Vat, CDRPC éd.
Puis l'Arche - sous le nom d'Action Civique Non Violente, ACNV, prend l'initiative des marches à la prison : devant les camps d'internement où l'on parquait, sans jugement, les Algériens "suspects" trente volontaires se présentent en se déparant "tous suspects" et demandent à être internés. L'action dure deux mois, aux camps du Larzac (déjà...), de Thol près de Pont d'Ain, au centre de tri de Vincennes, devant le Ministère de l'Intérieur place Beauvau...
Source : Jean-Pierre Lanvin - A Dieu Vat, CDRPC éd.
Cette dernière réunit 1500 personnes. Toutes ces actions sont durement réprimées, les participants soumis à des interrogatoires poussés.
La troisième campagne menée par l'Arche est celle des chantiers : alors que les insoumissions se multiplient, en l'absence de tout statut pour les objecteurs, le groupe ouvre des chantiers de service civil "sauvages" où les réfractaires se trouvent en compagnie de volontaires : ensemble, enchaînés aux monuments publics ou arrêtés la pioche à la main, tous déclinent le même nom. Ces actions précèdent de quelques années la grève de la faim poursuivie par Louis Lecoin pour l'instauration du statut d'objecteur.
La formation de l'ACNV remonte à un camp de la non-violence, à Bollène, en avril 1958, sur deux thèmes : les actions non-violentes des noirs états-uniens (le boycott des bus de Montgomery date de deux ans) et le nucléaire. Marcoule est à deux pas, Lanza del Vasto intervient "C'est bien joli de disserter sur les méthodes gandhiennes, mais ne serait-il pas urgent de faire connaître à 'opinion publique ce qui se trame à quelques kilomètres d'ici : la fabrication de la bombe ?" 82 volontaires se désignent et vont forcer les portes de Marcoule, avant de se faire évacuer par les CRS - la première action anti-nucléaire en France (5).
C'est plus tard, à partir de 1970 à Lyon, que se créera le GARM, Groupe d'Action et de Résistance à la Militarisation, groupe informel autour de Jean-Pierre Lanvin et de quelques autres. Imprévues, ludiques et efficaces, les actions du GARM auront notamment pour objectif la sinistre prison militaire du fort Montluc, où croupissaient insoumis et témoins de Jéhovah - Jean-Pierre Lanvin purgera quelques semaines de prison pour avoir tenté de s'y introduire nuitamment sur une échelle de huit mètres, afin de manifester à l'intérieur de la prison - le motif de la condamnation : "violation de domicile"...
Mais l'autre cible, c'était le Mont-Verdun : des kilomètre de galeries à cent mètres de profondeur, le PC bis de la force de frappe, doublure de celui de Taverny. Douze personnes du GARM réussissent à envahir le chantier dans la nuit du 30 au 31 janvier 1971, puis le groupe organise en juin sur le site même une grande fête anti-militariste et anti-nucléaire (4000 personnes). Mais les travaux avancent, le PC va être opérationnel. Le GARM décide de fêter l'anniversaire de la première occupation, une dizaine de ses membres falsifient des laissez-passer, franchissent sans encombre les postes de garde, traversent les 800 mètres de galerie, la salle informatique centrale, et parviennent au poste de commandement vide (il n'est pas huit heures...), déploient leur banderole, prennent quelques photos (6)...
- l'un d'entre eux ressort pour les transmettre à la presse - puis cassent la croûte en attendant les militaires...
Les militants du GARM seront parmi les premiers à prévenir des dangers du surgénérateur Superphénix de Creys-Malville - 14 personnes vont prélever en mars 1977 60 kilos de documents au siège de la NERSA, la filiale chargé de construire le monstre. Le dénouement sanglant de la seconde manifestation de Malville (7), la trahison du gouvernement de gauche qui laisse poursuivre le chantier en 1981 pèseront bien sûr sur le mouvement. Jean-Pierre Lanvin continue avec Artisans de la Paix à Lyon, puis ce sont les Caravanes de la Paix à Sarajevo, les voyages avec la CIMADE et EquiLibre : Sarajevo, Zagreb, deux tentatives au Kosovo, l'AMFP en Cisjordanie, Gaza plusieurs fois avec EquiLibre... En 1994, après la fête de ses 70 ans, il écrit un beau texte qui commence par ces mots : "je ne crois pas en l'enfer, sinon fabriqué de main d'homme..."
Jean-Pierre Lanvin est mort le 31 décembre 1997. Il n'avait jamais voulu être patron, poste que voulait lui transmettre son père, et il gagnait sa vie comme représentant de commerce des chocolats Lanvin, lui aussi sous la pluie, sur les routes - il en avait fait une complainte :
Le GARM nous avait accueillis avec chaleur et nous avait expliqué tout ce qu'on peut lire plus haut, et plus encore. Le chat, dans son panier, prenait les notes. Quant au Grand Mouvement National, ils avaient poliment éludé, et nous les comprenions bien. Leurs modèles c'était, ç'avait toujours été Gandhi et MLK, et nous ne pouvions leur garantir l'accord de tous les militants - sans parler de nos chefs à trois plumes - sur la Non-Violence Active systématique. La non-violence a ses limites - ainsi en 1960 l'ANCV avait dû arrêter ses marches à la prison, à partir du moment où elle estima que les manifestants, désormais trop nombreux et pas assez formés à la non-violence active, étaient exposés à des risques physiques non maîtrisables. Comme le Cheikh El-Okbi le disait à Robert Barrat : "Un Gandhi était impossible en Algérie... ils nous l'auraient tué !" (9). Mais la violence aussi a ses limites - Malville 1977 en était un exemple. D'autres, nombreux, ont suivi. C'est un débat qui tourne autour d'une aporie ou, pire, d'un indécidable. Mais une chose est sûre : depuis que le monde est monde, les non-violents, eux, peuvent dormir la nuit même quand ils atteignent leurs objectifs (10). Un tombeau disais-je, mais au sens musical du terme : même si ce n'est que sur mon crincrin, avec mon style plutôt lourdingue, je voudrais en faire, comme dit le wikigériâtre, quelque chose de rythme lent et de caractère méditatif, non dénué parfois de fantaisie, à propos de personnes que j'ai croisées, parfois brièvement, parfois peu et parfois pas du tout, mais qui ont marqué le temps qu'ils avaient en commun avec moi. Je prévois d'en faire quatre, et si celui de Jean-Pierre Lanvin est le premier, c'est qu'il nous a aussi précédés en âge. Il était de cette génération qui a connu à la fois la guerre totale européenne, les décolonisations sanglantes et embourbées, la montée des méga-machines nucléaires - il a vu passer et venir les monstres qui nous hantent encore, et il leur a résisté avec ses faibles moyens - et cette faiblesse qui ne manque pas de force, c'est toujours la nôtre, après tout.
De et sur Jean-Pierre Lanvin, on lira le livre que j'ai cité, A Dieu Vat, Carnets de route, 1999, édité par Christiane Lasserre et publié par le CDRP - ouvrage épuisé mais qu'on peut se procurer ici ou là d'occasion. On lira deux articles intéressants, avec des extraits du précédent, ici et là sur Rébellyon.info. Sur l'ACNV, l'article de Travor Quemeneur, déjà donné en lien. L'association Daniel Guérin, c'est ici.
La première internationale revient un peu à la mode, avec ce bouquin, qui ne dispense pas de lire James Guillaume.
Et puis au fait, un tombeau, c'est ceci :
Sylvius Leopold Weiss - Tombeau sur la mort de M. Comte d'Logy Raphaella Smit, guitare
(1) Robert Galley fut un héros militaire de la seconde guerre totale dans le camp français (mais certains héroïsmes ont leur revers, et même si on y répugne il faut parfois écouter le camp d'en face). Il fut le grand architecte du nucléaire français civil et militaire, chargé des études et de la construction des centrales/usines de Marcoule et Pierrelatte. Ensuite directeur de l'IRIA (futur INRIA) et chargé de mettre en oeuvre le plan calcul, il fut aussi un des chauds partisans du Service d'Action Civique dans l'après-mai 68. Il attend encore son/sa biographe, bon courage. (2) Apercevez que nous étions assez unitaires dans notre genre - cela dit, même si nous étions tous trois minibolcheviks, le chat, Musaraigne et moi, on commençait à remarquer que nos chefs à nous étaient plus manipulateurs que ceux des autres...
(3) Jean-Pierre Lanvin, Du chocolat à la résistance non-violente active, p. 16, in A Dieu Vat, Carnets de route, 1999, éd. CDRPC, 187 montée de Choulans, Lyon 69005.
(4) Ibid. p. 21
(5) Ibid. p. 95. La préparation de la bombe française est alors, en principe, secrète. La première expérimentation date de 1960. Le compte-rendu par J.-P. L. de cette occupation est proprement hilarant - rien que pour ces pages je recommande de se procurer ce livre. (6) Yvon Montigné, À l'assaut du Mont-Verdun, ibid. pp. 106-107
(7) 31 Juillet 1977, plusieurs dizaine de manifestants blessés, deux mutilés, un mort, Vital Michalon.
(8) Ibid. p. 343 (9) Cité par Robert Barrat, Un journaliste au cœur de la guerre d'Algérie, Paris, L’Aube, 2001
(10) Une chose me frappe toujours quand je discute avec des gens d'opinion laïque : dites-leur "témoins de Jéhovah" et ils s'emballent. Demandez-leur de citer une catégorie de la population française dont on est sûr qu'elle n'a jamais torturé sous l'uniforme en Algérie, et ils sont étonnés de la réponse. Il faut simplement rappeler qu'entre 1950 et 1992, 7.593 jeunes Témoins de Jéhovah ont été arrêtés, emprisonnés et condamnés pour refus d'obéissance à passer au total 8.383 années en prison, et cela dans le plus grand silence et la parfaite tranquillité de l'opinion publique française. La vie est compliquée, la religion aussi, et la laïcité plus encore.