09/11/2025

La semaine de la photo (6) : le temps des saucisses-frites


Ed van der Elsken - Vali Myers et une amie, 1954
 

 

Vali Myers, qui croisa beaucoup de monde bien connu (1) dans ses vies ultérieures, photographiée ici dans Love on the left bank avec quelqu'un qu'on ne connaît pas trop. Les hasards du temps des saucisses-frites :


"C’étaient des enfants déracinés venus de tous les coins d’Europe. Beaucoup n’avaient ni toit, ni parents, ni papiers. Pour les flics, leur statut légal, c’était celui de “vagabonds”. C’est pourquoi ils finissaient tous par se retrouver à la Santé. On vivait dans la rue, les cafés, comme une bande de chiens bâtards. On avait notre hiérarchie, nos codes bien à nous. Les étudiants, les gens qui travaillaient en étaient exclus. Quant aux quelques touristes qui venaient reluquer les "existentialistes”, il était permis de les rouler. On se débrouillait toujours pour avoir du gros vin et du hasch d’Algérie. On partageait tout."

Vali Myers, citée par Jean-Michel Mension, La Tribu, 1998

  

Un temps bien décrit, aussi,  par Jaenada dans son joli livre sur Kaki, dont Vali Myers est un personnage secondaire mais récurrent.

 

De van der Elsken, déjà.

En souvenir de Jean-Michel Mension, par là.

 

 

(1) Pour les amateurs de sérendipité Patti Smith (2) est un lien accidentel entre ce billet et celui du 7 novembre. Dans les années 70 Vali Myers a tatoué Patti Smith, laquelle a récemment préfacé une nouvelle édition remaniée du Mont analogue de René Daumal.

(2) Ah, Patti Smith et la sérendipité...

 

 

 

 

 

 

 

  

 

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