La date proposée par le Musée de Francfort (1912) pour L'homme en train de lire, autoportrait me laisse perplexe compte tenu de ce qu'on lit sur l'épreuve (ou sur la litho ?)...
...et qui paraît bien être 19/11/18, suivie de la citation d'Hamlet (to be or not to be...). En Novembre 1918 Beckmann se relève de la profonde dépression nerveuse qui l'a frappé en 1915 alors qu'il servait comme infirmier militaire (il se refusait à tirer "sur des français ou des russes").
Contexte : la fin Novembre 1918, faut-il le rappeler, est un période spéciale de l'histoire allemande, qui sépare l'armistice du 11 de la réunion du Congrès national des comités d'ouvriers et de soldats (16 décembre) où les Spartakistes sont en minorité - soit une période et un lieu d'oscillation historique majeure pour le XXème siècle.
Max Beckmann - Lesende Frau, 1945
Comparée aux autoportraits introspectifs qui jalonnent sa production, tout particulièrement de 37 à 44, Je verrais bien La femme en train de lire et son bouquet de fleurs comme un signe de libération.
Contexte : Beckmann reste en Allemagne jusqu'en 1937, très exactement jusqu'aux deux expositions nazies de peinture, la Große Deutsche Kunstausstellung (l'art positif national-socialiste) et en parallèle celle des artistes dégénérés où l'on fait figurer ses œuvres, qui sont alors décrochées de tous les autres musées et expositions. Beckmann se réfugie en Hollande d'où il ne réussit pas à s'enfuir pour les États-Unis en 1939. Il y restera, sous la surveillance allemande, jusqu'à la fin de la guerre, échappant de justesse à une remobilisation à l'âge de soixante ans. Il s'installe aux États-Unis en 47 et ne retournera pas en Allemagne.



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