Je t'aime comme une fenêtre
Je t'aime comme on sortirait de l'isoloir par une fenêtre
Je t'aime comme on ne vote pas pour le pire ni pour le moins pire ni pour le pire du moins
Je t'aime comme on pourrait voter pour le meilleur
Je t'aime comme on pourrait avoir le meilleur sans voter
Je t'aime comme je m'en foutais de voter pour des gens qui obtenaient 0,78 pour cent des suffrages exprimés mais c'était il y a longtemps et qu'on pensait qu'on pouvait avoir le meilleur sans voter mais qu'on votait quand même, par goût du paradoxe
Je t'aime comme un paradoxe
Je t'aime comme une marge d'erreur
Je t'aime comme une télévision qu'on éteint à 20h tous les cinq ans
Je t'aime comme on répond n'importe quoi à un sondage d'opinion politique
Je t'aime comme on fait un sondage d'opinion politique, c'est-à-dire n'importe comment
Je t'aime comme une dette publique, c'est-à-dire beaucoup
Je t'aime comme une banque centrale et ta générosité est sans limite
Je t'aime comme l'Union Européenne si elle était aussi africaine, américaine et asiatique, un peu Pacifique aussi, sans oublier les pôles
Je t'aime comme le Pôle sud
Je vote pour le Pôle sud
Pour un Pôle sud d'une blancheur éclatante
Museum of Modern Art, New York
Sur un papier d'une blancheur éclatante
Et, Seigneur, peu importe que tu n'existes pas
Mais délivre nous du mal
Et du pire
Et aussi du moins pire
Je t'aime comme un soupir sortant de l'isoloir, immaculé, dans une enveloppe bleu ciel
Je t'aime comme une page blanche sur laquelle on écrira quelque chose plus tard
Comme on sort d'un isoloir
Comme on ouvre une fenêtre
Je t'aime comme une fenêtre.
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