Léon-Paul-Joseph Robert - La Colonne Vendôme renversée, 1871
Huile sur toile
Musée d'art et d'histoire Paul Eluard de Saint-Denis
C'est le 5 mai 1871, cinquantenaire de la mort de Napoléon Bonaparte, que la colonne devait être abattue, conformément au décret pris par la Commune le 12 avril 1871 à la demande de Félix Pyat (1) :
La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument
de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une
affirmation du militarisme, une négation du droit international, une
insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à
l’un des trois grands principes de la République française, la
Fraternité,
Décrète
Article unique : la colonne Vendôme sera démolie.
Mais ce n'est que le 16 mai que les travaux seront engagés, avec succès. Le tableau de Léon-Paul Robert reprend en fait une photographie prise (2) par E. Robert :
On fêtera donc bientôt le bicentenaire de la mort de Napoléon et les cent-cinquante ans de la chute de sa statue.
(2) Et non de Courbet, qui ne fut élu au Conseil que le 16 avril. En revanche, quinze jours plus tard c'est bien Courbet qui insiste :
Le citoyen Courbet demande que l’on exécute le décret de la
Commune sur la démolition de la colonne Vendôme. On pourrait peut-être
laisser le soubassement de ce monument, dont les bas-reliefs ont trait à
l’histoire de la République, on remplacerait la colonne impériale par
un génie représentant la Révolution du 18 mars.
Le citoyen J.-B. Clément insiste pour que la colonne soit entièrement brisée et détruite.
Le citoyen Andrieu dit que la commission exécutive s’occupe de l’exécution du décret. La colonne Vendôme sera démolie dans quelques jours.
Le citoyen Gambon demande que l’on adjoigne le citoyen Courbet aux citoyens chargés des travaux.
Le citoyen Grousset répond que la commission exécutive a confié
ces travaux à deux ingénieurs du plus grand mérite et qu’ils en prennent
toute la responsabilité.
Journal officiel de la Commune, séance du jeudi 27 avril 1871
(2) Cf. Bertrand Tillier, La Commune de Paris révolution sans images ? Champ Vallon éd. 2004, p. 352.
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