Félix Mendelssohn - Romance sans paroles en Ré majeur, dédiée à Mlle Lise Cristiani op.109, pour violoncelle et piano, 1845
Jacqueline du Pré, violoncelle
Jacqueline du Pré, violoncelle
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...pique de violoncelle...
Ceux qui s'intéressent aux grandes voyageuses comme Lise Cristiani feront bien des découvertes chez Françoise Lapeyre.
C'est vers le milieu du XIXème siècle que l'invention de la...
...pique de violoncelle...
...permit aux femmes de briller sur cet instrument sans être gênées par les robes d'époque. La première virtuose à bénéficier de cette amélioration fut Lise Cristiani.
C'est à Leipzig, à l'occasion d'un concert qu'elle y donna en 1845, que Mendelssohn fit sa connaissance. Il lui dédia cette Romance sans paroles, qui ne fut connue et publiée qu'après sa mort.
Lise Cristiani fut très probablement la première violoncelliste à pénétrer au Kamtchatka, au cours d'un long voyage...
...qui la mena donner ses concerts de Saint-Pétersbourg à Irkoutsk, puis à la Léna, jusqu'à Iakoutsk, Okhotsk et Pétropavlovsk.
Le Tour du Monde, VII, 1863, p. 397
Revenue épuisée à Moscou elle se découvre atteinte de la tuberculose, ce qui ne l'empêche pas de repartir pour l'Ukraine, puis le Caucase, toujours accompagnée de son violoncelle Stravidarius et du vieux pianiste qui la chaperonne. Sur le chemin du retour elle n'a pas encore vingt-six ans quand elle meurt du choléra à Novotcherkassk, chez les cosaques du Don.
De sa correspondance, on a tiré un récit de ses voyages à la première personne, publié en 1863 dans la revue Le Tour du Monde. On peut le lire ici sur Gallica ou là chez François Collin.
"
Partie à la fin de décembre 1848 et revenue à Kasan au commencement de
janvier 1850, mon voyage a duré un an et vingt-cinq jours environ. J'ai
parcouru plus de dix-huit mille verstes de route, un peu plus de cinq
mille lieues de France; j'ai visité quinze villes de la Sibérie, dont
les principales sont Ekaterinenbourg, Tobolsk, Omsk, Tomsk, Irkoutsk,
Kiachta, sur la frontière chinoise, Yakoutsk, Okhotsk, Petropaulowski et
Ayane, aux bouches de l'Amour, villes toutes nouvellement fondées. J'ai
traversé plus de quatre cents cours d'eau petits, moyens et grands ,
dont les plus considérables sont l'Oural, l'Irtish, le Ienisseï, la
Léna, l'Aldan, l'Amour, à son embouchure. J'ai fait tout ce chemin en
brishka, en traîneau, en charrette, en litière, tantôt traînée par des
chevaux, tantôt par des rennes, tantôt par des chiens; quelquefois à
pied, et plus souvent à cheval, surtout dans le trajet d'Iakoutsk à
Okhotsk. J'ai aussi navigué pendant plusieurs centaines de lieues sur
des fleuves qui avaient six ou sept cents lieues de cours, et, pendant
plus de cinquante jours, sur l'océan Pacifique. J'ai reçu l'hospitalité
parmi les Kalmouks, les Kirghis, les Cosaques, les Ostiaks, les Chinois,
les Toungouses, les Yakoutes, les Bouriates, les Kamtschadales, les
sauvages du Shagalien, etc., etc. Je me suis fait entendre en des lieux
où jamais artiste n'était encore parvenu. J'ai donné en tout environ
quarante concerts publics, sans compter les soirées particulières et les
occasions que j'ai pu trouver de faire de la musique pour mon propre
plaisir. "
" Tel est le bilan de ma téméraire entreprise. Pierre qui roule n'amasse
pas de mousse, dit un vieux proverbe; j'ai vérifié par moi-même
l'exactitude de ce dicton. J'ai la mort dans l'âme .... je suis heureuse
comme un galet en pleine tempête .... mes douleurs croissent; mes
forces diminuent; que devenir donc? J'ai tout essayé, même de ce damné
pays où chaque buisson cache une embuscade; mais je n'ai pas de chance,
et au lieu de la balle que j'y cherchais, je n'ai attrapé que des
bonbons enlevés à Schamyl dans une escarmouche! N'est-ce pas du
guignon?... "
Ill. pour Le Tour du Monde
via François Collin
Ceux qui s'intéressent aux grandes voyageuses comme Lise Cristiani feront bien des découvertes chez Françoise Lapeyre.
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