31/03/2019

Une semaine de whisky (3) : Cutty Sark (réédition d'un billet du 14/72010)



Nous avions laissé Tam, les yeux rivés sur les sorcière. Et elles ne sont pas bien belles, sauf une...




John Faed - Tam o' Shanter and the witches, détail

There was ae winsome wench and waulie...
Her cutty sark, o' Paisley harn,
That while a lassie she had worn,
In longitude tho' sorely scanty,
It was her best, and she was vauntie.
Ah! little ken'd thy reverend grannie,
That sark she coft for her wee Nannie,
Wi twa pund Scots ('twas a' her riches),
Wad ever grac'd a dance of witches!

Dans le lot s'agitait une belle charmante... 
Sa chemise était courte et tissée en Paisley,
La même qu'elle portait quand elle était gamine,
Mais maintenant d'une longitude insuffisante!
Mais c'était sa meilleure et faisait sa fierté.
Ah! si ta digne grand-mère avait su que la chemisette
Offerte jadis à Nancy, la mignonne fillette,
Payée deux livres d'Ecosse (c'était son bas de laine),
Serait ainsi montrée lors d'un bal de sorcières!
(1)



 En 1869 la sorcière de Burns devint un bateau, puis en 1923 une marque commerciale de whisky qui fit un triomphe au temps de la prohibition, via le Canada et les importations clandestines


A ce stade, Tam ne peut plus se contenir et se démasque en criant "Weel done, Cutty-sark!" "Bravo! Courte-Chemise!"  - les sorcières se ruent à sa poursuite. Il est sauvé par sa jument...



 John Faed - Cutty Sark accrochée à la queue de la jument Meg


...qui y laisse malgré tout sa queue, empoignée par Nancy Cutty-Sark. La morale est sauve, et tirée :

Now, wha this tale o' truth shall read,
Ilk man and mother's son, take heed:
Whene'er to Drink you are inclin'd,
Or Cutty-sarks rin in your mind,
Think...


Eugène Delacroix - Tam o' Shanter, 1849



Vous qui lirez ce conte véritable,
Homme ou enfant, tirez-en la leçon mémorable;
Quand la boisson vous tente un jour de fête,
Quand les chemises courtes vous courent par la tête,
Réfléchissez!
(1)


Pour écouter le poème entier en Scots il n'y a que l'embarras du choix - voir par exemple chez Mark Day - mais ma version préférée est celle de Bruce Fummey (voir son site) :



Mis en ligne par BruceFummeycomedian
et, toujours pour suivre le texte...


(à suivre)



(1) Traduction française de Jean-Claude Crapoulet, Robert Burns, Poésies, édition bilingue, Aubier, 1994.

Et pendant ce temps-là... eh bien, dansez maintenant (via bibigreycat)

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