19/06/2018

L'art de la fenêtre : Foujita


Tsuguharu Foujita - Le balcon et la cage d'oiseau, 1917
Via mauveflwrs




Et les chats se sont envolés. Ils reviendront le 1er juillet.

18/06/2018

Les occupations solitaires : la chaise


Douglas Smith - Titre inconnu, de la série Thrillers
Dessin sur carte à gratter
Via Fubiz



Et on peut voir ce que fait Douglas Smith sur Behance.




Et pendant ce temps-là...
...c'est la saison

17/06/2018

Paix aux chaumières : Chagall


Marc Chagall - Paix aux chaumières – guerre aux palais, 1918 
Projet de panneau décoratif à Vitebsk pour le premier anniversaire de la Révolution d’Octobre
Aquarelle et mine de plomb sur papier
Galerie Trétiakov, Moscou





...qu'on peut voir à l'exposition Chagall, Lissitzky, Malevitch, l’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922), Beaubourg, galerie 2, jusqu'au 16 juillet 2018.

Dans le coin inférieur droit, on lit la seconde partie du mot d'ordre, ВОИНА ДВОРЦАМ - Guerre aux palais. Il fait référence à l'appel de Georg Büchner dans Le Messager de Hesse (Der Hessische Landbote) en 1834 : Friede den Hütten, Krieg den Palästen !



Et à propos de Vitebsk, également ici.



16/06/2018

L'art au travail : Mabel Dwight


Mabel Dwight - Museum guard / Gardien de musée, 1936



"Quand je travaillais au Metropolitan Museum, je discutais avec les gardiens. Ils me disaient combien les longues heures debout les fatiguaient. Il n'y a pas de tabourets pour eux, comme dans les musées en Europe. La direction prétend que les gardiens s'endormiraient s'il pouvaient s'asseoir. C'est comme si ce travail avait un effet paralysant sur ceux qui le font, il y en a qui s'effondrent. Un jour, dans les salles des meubles d'époque, une copiste s'est mise à sermonner un gardien; elle lui reprochait son indifférence, alors qu'il avait la chance inespérée d'étudier l'histoire de l'ameublement... Elle l'interrogeait : "savez-vous la différence entre les pieds d'une chaise Louis XV et ceux d'une Louis XVI ?" "Eh bien madame, répondit-il,  je m'en fiche, des pieds de Louis, ce que je sais, c'est que les miens me font mal".
Mabel Dwight, in Thomas Craven, A treasury of American prints, 1939
(cité dans le catalogue raisonné de Susan Barnes Robinson & John Pirog)




A propos de Mabel Dwight, déjà. Et aussi.

15/06/2018

L'art de la rue : entre autres choses


Marche pour une éducation non sexiste, l'égalité de genre et la fin de la violence machiste, entre autres choses
Santiago du Chili, 
6 juin 2018
Photo Ivan Alvarado/Reuters

14/06/2018

Une semaine Spruance, bonus du huitième jour : baleine blanche et expérience de laboratoire


Benton Spruance - The Whiteness of the Whale - du portfolio Moby Dick - The Passion of Ahab, 1965-1966




Mauro Biani, pour Il Manifesto, 12 juin 2018




 Mauro Biani, pour Il Manifesto, 13 juin 2018
"Nous faisons partie d'une nouvelle expérimentation - comme rats de laboratoire"

13/06/2018

Une semaine Spruance (7) : le sport


Benton Murdoch Spruance - Forward Pass (Football), 1944 
Lithographie en 5 couleurs

12/06/2018

Une semaine Spruance (6) : duo


Benton Murdoch Spruance - Caustic comment  / Remarque caustique, 1936
Lithographie

11/06/2018

Une semaine Spruance (5) : l'art au travail (de nuit)


Benton Murdoch Spruance - The People Work - Night, 1937 
Lithographie



Cette litho fait partie d'une série de quatre (matin, midi, soir et nuit).

10/06/2018

Une semaine Spruance (4) : ayons congé


Benton Murdoch Spruance, Prelude to Rest / Prélude au repos, 1935
Lithographie 
Smithsonian American Art Museum, Washington



Spruance, né à Philadelphie le 25 juin 1904, étudie à l'Académie des beau-Arts de cette même ville; il séjourne ensuite à Paris, par deux fois, y apprend la lithographie à l'atelier Desjobert et la peinture avec André Lhote, à l'Académie Montparnasse. Retourné à Philadelphie, il y enseigne, notamment au Beaver College (Arcadia University). Dans les années 30 ses thèmes relèvent de l'art social, parfois dans une manière diffuse et méditative comme dans Prelude to rest. Comme chez d'autres artistes de l'époque, son œuvre a un versant expressionniste, particulièrement évident quand il dépeint les horreurs de la seconde guerre mondiale (1), signant par exemple l'inoubliable Fathers and sons.

Un autre aspect de son travail, ces grands portraits de femmes, mélancoliquement hiératiques et silencieux, comme Soliloquy, qui se multiplient au fil des années 40. Ensuite, il produit des lithos à thèmes religieux (chrétiens ou mythologiques). Souvenir de Lidice (1942) marque probablement une transition entre ces deux thématiques (les horreurs de la guerre et la spiritualité). Dans les années 50 Spruance participe activement au renouveau de la lithographie en couleurs - Subway playground en étant la réussite la plus évidente, ainsi que ses groupes de footballeurs.

Peintre, graveur et enseignant, Spruance était aussi actif dans l'Artists Equity, une association/syndicat d'artistes au niveau national, dont il présida un temps la section de Philadelphie. A ce titre, il est à l'origine du "un pour cent de Philadelphie" (one per cent ordinance, signée par le maire le 24 décembre 1959) qui prévoyait qu'un pour cent au plus du montant total de la construction d'immeuble, de pont, d'arche ou de toute autre structure financée pour tout ou partie par la Ville serait consacré à l'ornementation artistique. C'est ce percent for art de Philadelphie qui fut ensuite étendu aux Etats-unis, puis à d'autres pays. Quand vous voyez sur un rond-point (ou ailleurs) une œuvre qui vous plaît (ou ne vous plaît pas) Benton Spruance y est pour quelque chose et un artiste en vit, un peu.

Il existe un site dédié.


(1) Spruance tenta sans succès de s'engager, mais cette disposition n'eut pas pour effet d'adoucir son regard sur la guerre. On a oublié que bien des war artists états-uniens de la seconde guerre n'étaient pas simplement des embedded, mais portaient aussi une vision réaliste et critique de leur guerre, tels David Fredenthal ou Joseph Hirsch.


09/06/2018

Une semaine Spruance (3) : les occupations solitaires


Benton Murdoch Spruance - Soliloquy / Soliloque, 1949
 Lithographie

08/06/2018

Une semaine Spruance (2) : transports en commun


Benton Murdoch Spruance - Subway Playground, 1951
Lithographie couleurs

07/06/2018

Comme on en lit sur le journal


Marc Ogeret (25 février 1932 - 4 juin 2018)
chante Louis Aragon - J'entends j'entends
(du recueil Les poètes, 1960) 
dans l'album Marc Ogeret chante Aragon, 1967
L'adaptation et la musique sont à l'origine (1961) de Jean Ferrat
Mis en ligne par DYM AND DESTROY




(jour imprévu survenant dans la semaine en cours)

06/06/2018

Une semaine Spruance (1) : ronde de nuit


Benton Murdoch Spruance - Air Raid, 1941
Lithographie
Via Kafka's Apartment

05/06/2018

Une science et un oiseau


Gavarni - I'm tired !, 1866
Aquarelle et gouache


Mais la Débardeuse, dont les orteils légers effleuraient à peine le parquet, semblait receler dans la souplesse de ses membres et le sérieux de son visage tous les raffinements de l’amour moderne, qui a la justesse d’une science et la mobilité d’un oiseau.
Gustave Flaubert - L'Education sentimentale,  IIème partie, chap. I



C'est au bal chez Rosanette, le morceau de bravoure qui ouvre la seconde partie. Flaubert n'avait pas besoin de préciser ce qu'était une débardeuse, tout le monde savait. Et tout le monde a oublié.

Les demoiselles en pantalon du XIXème siècle, nous les connaissons par les dessins de Gavarni. Est-ce vraiment lui qui a inventé la débardeuse, ou les débardeuses qui ont fait sa réputation ? Dans cette série de lithos (et parfois d'aquarelles) qui commence en 1830, celle-ci se distingue car elle parle anglais - parce que Gavarni a souvent vécu en Angleterre.

Le débardeur est le docker parisien du XIXème siècle - à l'origine il débarde du bois pour le transport fluvial. Son costume - pantalon de velours large et court (1), blouse de travail, ceinture de couleur - devient un costume de carnaval...






et, surtout, ce costume est unisexe. Une des rares occasions pour une femme de porter à Paris un pantalon en public - pour Carnaval (2) - sans avoir besoin...






...d'une permission de travestissement conformément à la fameuse Ordonnance du Préfet de police de Paris en date du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800) (3).

Bien sûr le pantalon, de large, se fait moulant...



Gavarni - Va enfant !  Va te livrer aux brefs plaisirs de ton âge !
Le Carnaval à Paris (Les Débardeurs), 1843
crayon, encre et lavis sur papier



et la fête est aussi expérience...



Bertall - Couple de Parisiens en Carnaval



des marges conquises, permises...



- Est-ce que vous n'en avez pas bientôt assez Angélina du Carnaval ?
- T'es malade ?



...et de leurs limites.




Gavarni - ...être fichues au violon comme des rien du tout ! deux femmes comme il faut... vingt-Dieu !



De la charge érotique que portaient les défilés de débardeuses, on peut entendre un écho dans ces pages souvent citées de Julien Gracq, connaissant ses premiers émois charnels lors du Carnaval de Nantes en 1923...





...Il m'en est resté quelques marques : une certaine vulgarité hardie dans la provocation chez la femme, un rien de canaillerie dans l'expression du désir, ne m'ont jamais, depuis, laissé tout à fait insensible.
Julien Gracq - La forme d'une ville, 1985
Oeuvres complètes, T. II pp. 851-853, Gallimard éd.



Sur la question fort sérieuse de ce que portent les femmes au-dessous de la ceinture, on peut lire avec profit l'ouvrage de Christine Bard, Une histoire politique du pantalon, Seuil éd. 2010. Et sur le carnaval parisien, le livre d'Alain Faure, Paris, Carême-prenant, du Carnaval à paris au XIXème siècle, 1800-1914, Hachette-Littérature, 1978.








(1) Court pour l'époque, c'est-à-dire qu'on voit la cheville.

(2) Le Carnaval de Paris - bien avant les bals du 14 juillet - a longtemps été la grande fête populaire de la Ville; il s'est éteint à partir des années 1930. Toujours à propos du Carnaval de Paris, voir ici, ou encore .

(3) Remarquez que, contrairement aux annonces ministérielles - d'essence purement médiatique - cette ordonnance n'a pas été officiellement abrogée, comme l'a fait remarquer Christine Bard.

04/06/2018

Duos : comme ça


Fritz Lang dirigeant Brigitte Helm sur Metropolis, 1926

03/06/2018

Où étais-tu pendant tout ce temps ?


Elaine Brown - The meeting (hymne du Black Panther Party), 1969
Chanté par Colette Magny, de l'album Chansons pour Titine, 1983
piano : Anne-Marie Fijal
Mis en ligne par A Most Human Human




Yes he turned and he walked
Past the eyes of my life
And he nodded and sang without sound
And his face had the look
Of a man who knew strife
And a feeling familiarly came around
I said man
Where have you been for all these years
Man where were you when I sought you
Man do you know me as I know you
Man am I coming through

And he spoke in a voice

That was centuries old
And be smiled in a way that was strange
And his full lips of night
Spoke about our people's plight
And a feeling familiarly came around
I said man
Where have you been for all these years
Man where were you when I sought you
Man do you know me as I know you
Man am I coming through

And we sat and we talked

About freedom and things
And he told me about what he dreamed
But I knew of that dream
Long before he had spoke
And a feeling familiarly came around
I said man
Where have you been for all these years
Man where were you when I sought you
Man do you know me as I know you
Man am I coming through



Et, à propos 





étudiante, serveuse de bar dans un club de strip-tease, journaliste, songwriter et chanteuse, militante puis ministre de l'information et enfin présidente du Black Panther Party, entre autres, ici.




02/06/2018

Transports en commun : Wunderwald, toujours

Gustav Wunderwald - Le S-Bahn à la station de Spandau, 1928
Huile sur toile 
Museum Europäischer Kulturen, Berlin
Source


Wunderwald, déjà.