21/05/2015

Im Westen nichts Neues : rien de nouveau non plus à l'état-major


William Nicholson - Canadian Headquarters Staff / Etat-major canadien, 1918
Huile sur toile
Musée canadien de la guerre
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Au fond, une immense photo aérienne de la Halle aux draps d'Ypres dévastée par les bombardements. Devant elle, cinq généraux et un major canadiens discutent de choses et d'autres, examinant vaguement une carte. L'un deux vérifie peut-être que le bout de ses bottes est convenablement ciré. Deux autres pensent visiblement à autre chose - le prochain repas ? 

Le spectateur est d'abord happé par l'image du fond, mais le papier qui y est collé la renvoie à son statut documentaire - la réalité ce sont ces gens qui attendent qu'on fasse leur portrait - l'autre, l'officiel - en s'ennuyant poliment, et que l'œil balaie de gauche à droite, suivant pour finir le regard du premier et du dernier de ces gradés, dans la même direction, on ne sait vers où. Car l'image la plus terrible de la guerre, ce n'est pas tant celle des destructions que celle de ces hommes qui donnent leurs ordres en regardant ailleurs. 

Plus de 4.000 soldats canadiens sont morts à la troisième bataille d'Ypres, dite bataille de Passchendaele, et plus de 12.000 y ont été blessés.

L'un des fils de Nicholson était mort au combat avant que l'artiste peigne ce tableau, qui répondait à une commande officielle. Il fut promptement relégué dans les caves du musée canadien de la guerre. Exhumé après des décennies, il est considéré comme le chef-d'œuvre de son auteur.

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