Reprenons le cours de notre promenade. A la pointe de l'île, jetons un dernier coup d'oeil au roi Henri IV...
...et suivons le quai des Orfèvres. Retournons-nous vers le Pont-Neuf, une première fois...
Victor-Jean Nicolle - Vue du Pont-Neuf, située sur le petit bras de la rivière de Seine, prise au Quai des Orfèvres, à Paris, ca 1810
...et, un peu plus loin, une fois encore
Victor-Jean Nicolle - Le Pont-Neuf et les Grands-Augustins, XVIIIème siècle
Les maisons que l'on voit à droite au premier plan donnaient d'un côté sur la Seine et de l'autre sur une rue aujourd'hui disparue, la rue neuve Saint-Louis ou rue Saint-Louis tout court, à ne pas confondre avec la rue Saint-Louis en l'île.
Si on ouvre les cartons du plan de Turgot et que l'on sort sa feuille 11...
...en l'examinant de plus près...
...on voit bien cette rue Saint-Louis et même...
...les pittoresques encorbellements bien rendus par Nicolle, qu'on retrouve aussi dans cette gravure :
Si on ouvre les cartons du plan de Turgot et que l'on sort sa feuille 11...
...en l'examinant de plus près...
...on voit bien cette rue Saint-Louis et même...
...les pittoresques encorbellements bien rendus par Nicolle, qu'on retrouve aussi dans cette gravure :
Georg-Balthasar Probst - Vüe de la (sic) Pont St-Michel, vers l'église Notre-Dame, à Paris, ca 1760-1780
Musée Carnavalet
(un exemplaire en couleurs ici)
À gauche, le quai des Orfèvres, la rue Saint-Louis et ses encorbellements sur la Seine.
Détail de la gravure précédente
Mais ce n'est pas tout.
Sur la même feuille du plan de Turgot on remarque, à peine esquissée, une double tourelle...
Serait-ce la même tourelle que celle de ce dessin de Cruyl ?
Lievin Cruyl (1640-1720) - Le pont Saint-Michel et la rue Saint-Louis
Serait-ce la même qui figure...
Georg-Balthasar Probst - Vüe de la (sic) Pont St-Michel, vers l'église Notre-Dame, à Paris, ca 1760-1780
...sur cette gravure que nous avons déjà vue ?...
détail de la gravure précédente
Un peu de recueillement : nous entrons ici dans un vieux mythe parisien, une vraie légende urbaine, celle de la Tour du crime.
Partons d'abord des faits avérés : la double tourelle du plan de Turgot correspond bien à celle de la gravure de Probst. Elle se situait à l'angle du quai des Orfèvres et d'une rue aujourd'hui disparue, la rue de Jérusalem.
Presque indiscernable sur le plan de Turgot du fait de son orientation, elle donnait, partant du quai...
...dans la rue de Nazareth qui conduisait elle-même à la cour de la Sainte-Chapelle. Cet ensemble, l'enclos de la Cour des Comptes, était un labyrinthe de bâtiments juxtaposés au fil du temps entre la rue de Harlay et la rue de la Barillerie : Cour (ou Chambre) des Comptes et ses dépendances, Hôtel du Bailliage devenu palais du premier président, Sainte-Chapelle, immeubles privés souvent occupés par divers gens de justice et de police.
Un peu d'histoire.
L'hôtel du Bailliage du Palais, construit en 1485, fut reconstruit en 1607 pour devenir l'hôtel du premier président du Parlement, Achille 1er de Harlay (qui fut aussi le concepteur de la place Dauphine toute proche). En 1671, l'hôtel est agrandi pour le président Guillaume 1er de Lamoignon. Sentez, gentils lecteurs, que nous ne somme pas ici parmi des gens de peu. Ces braves magistrats eurent à juger de choses vraiment délicates - l'assassinat d'Henri IV, l'affaire des poisons... Ces quelques arpents de pavé, dans l'enceinte du vieux Palais de la Cité, peuplés de la crème de la noblesse de robe et de la bourgeoisie d'office, entre police et justice, sont depuis l'empereur Julien au coeur de l'appareil d'état.
Et y sont restés : en 1791, l'hôtel du premier président devient la résidence du maire de Paris, Pétion. S'y installent ensuite la Commission administrative de police, le Bureau Central du Canton de Paris et enfin, suite au décret du 28 Pluviôse an VIII, la Préfecture de police. Tout au long du XIXème siècle, "la rue de Jérusalem" devint le petit nom de la police.
La police, donc. Que nous en dit donc la légende ?
Elle rapporte que cette tour était appelée la Tour Tardieu parce qu'elle aurait été habitée au XVIIème siècle par Jacques Tardieu, lieutenant criminel au Châtelet.
En fait, on sait (1) que Jacques Tardieu a habité un peu plus en aval, la maison du 54 quai des Orfèvres, bâtie en 1643. Etait-il également propriétaire de la tourelle ? C'est le propre des légendes : face aux questions précises elles s'esquivent dans la brume persistante du possible.
Un lieutenant criminel au Châtelet était à l'époque l'équivalent d'un président de Tribunal Correctionnel ou de Cour d'Assises, qui aurait eu pour ressort la Ville de Paris.
Le Grand Châtelet - à l'emplacement actuel de la place du même nom - était le complexe judiciaire de Paris : siège du Prévôt de Paris, juridictions de première instance au civil et au pénal, notariat, greffe et enregistement des actes, prisons et morgue, tout y était concentré.
Ce Tardieu avait épousé une Marie Ferrier, et sa dot de trois cent mille livres. Sur l'avarice de la dame, les anecdotes fourmillent. Dans Les Plaideurs Racine l'avait prise pour modèle de la pauvre Babonnette, femme de Perrin Dandin, qui
"...eût du buvetier emporté les serviettes
plutôt que de rentrer au logis les mains nettes."
Sa réputation de ladrerie déteignit rapidement sur son mari, à preuve le sombre tableau que Boileau fait du couple dans sa 10ème Satire :
"Alors on ne mit plus de borne à la lésine.
On condamna la cave, on ferma la cuisine :
Pour ne s’en point servir aux plus rigoureux mois,
Dans le fond d’un grenier on séquestra le bois.
L’un et l’autre dès lors vécut à l’aventure
Des présents qu’à l’abri de la magistrature,
Le mari quelquefois des plaideurs extorquait,
Ou de ce que la femme aux voisins escroquait.
Mais, pour bien mettre ici leur crasse en tout son lustre,
Il faut voir du logis sortir ce couple illustre ;
Il faut voir le mari tout poudreux, tout souillé,
Couvert d’un vieux chapeau de cordon dépouillé,
Et de sa robe en vain de pièces rajeunie,
A pied dans les ruisseaux traînant l’ignominie.
Mais qui pourroit compter le nombre de haillons,
De pièces, de lambeaux, de sales guenillons,
De chiffons ramassés dans la plus noire ordure,
Dont la femme aux bons jours composait sa parure ?
Décrirai-je ses bas en trente endroits percés,
Ses souliers grimaçants vingt fois rapetassés,
Ses coiffes d’où pendait au bout d’une ficelle
Un vieux masque pelé presque aussi hideux qu’elle ?
Peindrai-je son jupon bigarré de latin
Qu’ensemble composaient trois thèses de satin,
Présent qu’en un procès sur certain privilège
Firent à son mari les régents d’un collège,
Et qui sur cette jupe à maint rieur encor
Derrière elle faisait dire, argumentabor ?
Mais peut-être j’invente une fable frivole.
Déments donc tout Paris, qui prenant la parole,
Sur ce sujet encor de bons témoins pourvu,
Tout prêt à le prouver, te dira : « je l’ai vu,
Vingt ans j’ai vu ce couple uni d’un même vice
A tous mes habitants montrer que l’avarice
Peut faire dans les biens trouver la pauvreté,
Et nous réduire à pis que la mendicité."
Le lieutenant criminel du Châtelet était tenu par tradition d'accompagner, monté sur une mule, ceux qu'il avait condamnés jusqu'au lieu de leur supplice. On disait que par économie, après ses chevaux, Tardieu avait vendu même sa mule, et qu'il en empruntait une pour les exécutions.
"Du Vendredi 20 août 1660. - MM. les lieutenant-civil et particuliers et conseillers assemblés, sur ce qu'ils ont appris que le jour précédent M. le lieutenant-civil était allé visiter M. le lieutenant-criminel, détenu au lit, malade pour quelques mauvais traitemens à lui faits par la dame lieutenante-criminelle, sa femme, laquelle refusa de leur ouvrir la porte, dont M. le lieutenant-civil offensé, avait envoyé quérir un serrurier pour la faire ouvrir, disant vouloir parler à M. le lieutenant-criminel de la part du Roi; ce qui obligea la dame de lui ouvrir la porte, sans permettre d'entrer dans sa maison qu'à lui seul, assez mal reçu, sur quoi la compagnie ayant délibéré ont député MM. Renard et Lefèvre, conseillers, pour visiter M. le lieutenant-criminel, savoir de lui l'état de sa santé et le sujet de son indisposition, qui leur dit : qu'il remerciait la compagnie de l'honneur qu'elle lui faisait et aussi les députés en leur nom, sans leur avoir voulu dire d'où provenait la blessure à l'épine du dos, pour avoir été jeté hors de son lit à coups de pieds par sa dite femme. Ce qui ayant été rapporté par lesdits conseillers députés, la compagnie ayant bien su que les voisins en avaient su le bruit, certifié par médecins et chirurgien du Châtelet, ont ordonné qu'il en serait informé, à la requête du procureur du roi, afin de pourvoir aux violences de ladite dame lieutenante-criminelle, et à la sûreté du dit sieur lieutenant-criminel, qui ne voulait avouer la chose, ni consentir à l'information."
L'épilogue moral qui grava le nom des époux Tardieu sur les tables de la petite histoire eut lieu cinq ans plus tard :
"Du Lundi 24 août 1665. - Deux vagabonds voleurs, nommés René et François Touchet, frères, natifs d'Angers, l'un âgé de vingt-quatre ans, et l'autre de vingt-et-un ans, sur les dix heures du matin furent heurter à la porte de M. le lieutenant criminel (Tardieu), lequel leur ayant ouvert la porte; ces deux voleurs, feignant pour entrer, lui vouloir parler d'affaires, aussitôt fermèrent la porte sur eux et dirent au sieur lieutenant, qu'en étant en nécessité il leur devait donner cinquante pistoles. Le sieur lieutenant leur répondit qu'il n'était point financier, et qu'il n'avait point à leur donner, ce que voyant, sa femme près de lui s'écria au voleur, et le plus jeune des deux lui appuyant un pistolet au milieu du front, lui fit sauter la cervelle en telle sorte, qu'elle mourut aussitôt du coup, dont le lieutenant étonné fut assailli des deux frères qui l'assassinèrent de seize coups d'épée et expira aussitôt. Les meurtriers ne se pouvant sauver sur le grand bruit, furent pris, l'un sur les tuiles, l'autre dans la cave. Le procès instruit à la cour de parlement, furent condamnés le jeudi suivant, d'être roués vifs et expirer sur la roue, ce qui fut exécuté le même jour."
Ils furent exécutés, comme de coutume, devant le cheval de bronze d'Henri IV au Pont-Neuf.
"Il y avait paraît-il à cet hôtel une serrure à secret, était-ce celle du coffre des Tardieu, qui empêcha les voleurs de l'ouvrir, ou celle de la maison, qui les retint dans leur fuite ? Là-dessus les récits des contemporains divergent, toujours est-il que les voleurs ne purent pas mettre la main sur le magot, qui ne profita qu'aux héritiers Tardieu. On fit au lieutenant criminel et à sa femme des funérailles solennelles. Tout le peuple va comme en procession à l'église Saint-Barthelemi, y prier Dieu pour l'âme de ce malheureux lieutenant criminel et de sa misérable femme... mais si elle n'avait point d'âme, que deviendront ces prières ? car pour les cierges ils sont brûlés et consumés ?"
Plan de l'enclos de la Cour des Comptes avant 1871
...dans la rue de Nazareth qui conduisait elle-même à la cour de la Sainte-Chapelle. Cet ensemble, l'enclos de la Cour des Comptes, était un labyrinthe de bâtiments juxtaposés au fil du temps entre la rue de Harlay et la rue de la Barillerie : Cour (ou Chambre) des Comptes et ses dépendances, Hôtel du Bailliage devenu palais du premier président, Sainte-Chapelle, immeubles privés souvent occupés par divers gens de justice et de police.
Un peu d'histoire.
L'hôtel du Bailliage du Palais, construit en 1485, fut reconstruit en 1607 pour devenir l'hôtel du premier président du Parlement, Achille 1er de Harlay (qui fut aussi le concepteur de la place Dauphine toute proche). En 1671, l'hôtel est agrandi pour le président Guillaume 1er de Lamoignon. Sentez, gentils lecteurs, que nous ne somme pas ici parmi des gens de peu. Ces braves magistrats eurent à juger de choses vraiment délicates - l'assassinat d'Henri IV, l'affaire des poisons... Ces quelques arpents de pavé, dans l'enceinte du vieux Palais de la Cité, peuplés de la crème de la noblesse de robe et de la bourgeoisie d'office, entre police et justice, sont depuis l'empereur Julien au coeur de l'appareil d'état.
Et y sont restés : en 1791, l'hôtel du premier président devient la résidence du maire de Paris, Pétion. S'y installent ensuite la Commission administrative de police, le Bureau Central du Canton de Paris et enfin, suite au décret du 28 Pluviôse an VIII, la Préfecture de police. Tout au long du XIXème siècle, "la rue de Jérusalem" devint le petit nom de la police.
La police, donc. Que nous en dit donc la légende ?
Elle rapporte que cette tour était appelée la Tour Tardieu parce qu'elle aurait été habitée au XVIIème siècle par Jacques Tardieu, lieutenant criminel au Châtelet.
En fait, on sait (1) que Jacques Tardieu a habité un peu plus en aval, la maison du 54 quai des Orfèvres, bâtie en 1643. Etait-il également propriétaire de la tourelle ? C'est le propre des légendes : face aux questions précises elles s'esquivent dans la brume persistante du possible.
Un lieutenant criminel au Châtelet était à l'époque l'équivalent d'un président de Tribunal Correctionnel ou de Cour d'Assises, qui aurait eu pour ressort la Ville de Paris.
Charles Naudet - Le Grand Châtelet à la fin du XVIIIème siècle (vue par l'entrée nord, du côté de l'Apport Paris)
Le Grand Châtelet - à l'emplacement actuel de la place du même nom - était le complexe judiciaire de Paris : siège du Prévôt de Paris, juridictions de première instance au civil et au pénal, notariat, greffe et enregistement des actes, prisons et morgue, tout y était concentré.
Ce Tardieu avait épousé une Marie Ferrier, et sa dot de trois cent mille livres. Sur l'avarice de la dame, les anecdotes fourmillent. Dans Les Plaideurs Racine l'avait prise pour modèle de la pauvre Babonnette, femme de Perrin Dandin, qui
"...eût du buvetier emporté les serviettes
plutôt que de rentrer au logis les mains nettes."
Sa réputation de ladrerie déteignit rapidement sur son mari, à preuve le sombre tableau que Boileau fait du couple dans sa 10ème Satire :
"Alors on ne mit plus de borne à la lésine.
On condamna la cave, on ferma la cuisine :
Pour ne s’en point servir aux plus rigoureux mois,
Dans le fond d’un grenier on séquestra le bois.
L’un et l’autre dès lors vécut à l’aventure
Des présents qu’à l’abri de la magistrature,
Le mari quelquefois des plaideurs extorquait,
Ou de ce que la femme aux voisins escroquait.
Mais, pour bien mettre ici leur crasse en tout son lustre,
Il faut voir du logis sortir ce couple illustre ;
Il faut voir le mari tout poudreux, tout souillé,
Couvert d’un vieux chapeau de cordon dépouillé,
Et de sa robe en vain de pièces rajeunie,
A pied dans les ruisseaux traînant l’ignominie.
Mais qui pourroit compter le nombre de haillons,
De pièces, de lambeaux, de sales guenillons,
De chiffons ramassés dans la plus noire ordure,
Dont la femme aux bons jours composait sa parure ?
Décrirai-je ses bas en trente endroits percés,
Ses souliers grimaçants vingt fois rapetassés,
Ses coiffes d’où pendait au bout d’une ficelle
Un vieux masque pelé presque aussi hideux qu’elle ?
Peindrai-je son jupon bigarré de latin
Qu’ensemble composaient trois thèses de satin,
Présent qu’en un procès sur certain privilège
Firent à son mari les régents d’un collège,
Et qui sur cette jupe à maint rieur encor
Derrière elle faisait dire, argumentabor ?
Mais peut-être j’invente une fable frivole.
Déments donc tout Paris, qui prenant la parole,
Sur ce sujet encor de bons témoins pourvu,
Tout prêt à le prouver, te dira : « je l’ai vu,
Vingt ans j’ai vu ce couple uni d’un même vice
A tous mes habitants montrer que l’avarice
Peut faire dans les biens trouver la pauvreté,
Et nous réduire à pis que la mendicité."
Le lieutenant criminel du Châtelet était tenu par tradition d'accompagner, monté sur une mule, ceux qu'il avait condamnés jusqu'au lieu de leur supplice. On disait que par économie, après ses chevaux, Tardieu avait vendu même sa mule, et qu'il en empruntait une pour les exécutions.
Mais ce qui devait frapper tout particulièrement l'imagination des Parisiens du XVIIème siècle, c'était les rumeurs selon lesquelles Tardieu était battu par sa femme - pensez que le lieutenant criminel du Châtelet était de par ses fonctions un des personnages les plus redoutables du temps, l'homme qui sur le moindre soupçon pouvait vous faire passer bien plus qu'un mauvais quart d'heure.
Mathieu Marais - Journal de Paris, extraits d'un registre du Châtelet.
"Du Lundi 24 août 1665. - Deux vagabonds voleurs, nommés René et François Touchet, frères, natifs d'Angers, l'un âgé de vingt-quatre ans, et l'autre de vingt-et-un ans, sur les dix heures du matin furent heurter à la porte de M. le lieutenant criminel (Tardieu), lequel leur ayant ouvert la porte; ces deux voleurs, feignant pour entrer, lui vouloir parler d'affaires, aussitôt fermèrent la porte sur eux et dirent au sieur lieutenant, qu'en étant en nécessité il leur devait donner cinquante pistoles. Le sieur lieutenant leur répondit qu'il n'était point financier, et qu'il n'avait point à leur donner, ce que voyant, sa femme près de lui s'écria au voleur, et le plus jeune des deux lui appuyant un pistolet au milieu du front, lui fit sauter la cervelle en telle sorte, qu'elle mourut aussitôt du coup, dont le lieutenant étonné fut assailli des deux frères qui l'assassinèrent de seize coups d'épée et expira aussitôt. Les meurtriers ne se pouvant sauver sur le grand bruit, furent pris, l'un sur les tuiles, l'autre dans la cave. Le procès instruit à la cour de parlement, furent condamnés le jeudi suivant, d'être roués vifs et expirer sur la roue, ce qui fut exécuté le même jour."
Mathieu Marais - Journal de Paris, extraits d'un registre du Châtelet.
Ils furent exécutés, comme de coutume, devant le cheval de bronze d'Henri IV au Pont-Neuf.
"Il y avait paraît-il à cet hôtel une serrure à secret, était-ce celle du coffre des Tardieu, qui empêcha les voleurs de l'ouvrir, ou celle de la maison, qui les retint dans leur fuite ? Là-dessus les récits des contemporains divergent, toujours est-il que les voleurs ne purent pas mettre la main sur le magot, qui ne profita qu'aux héritiers Tardieu. On fit au lieutenant criminel et à sa femme des funérailles solennelles. Tout le peuple va comme en procession à l'église Saint-Barthelemi, y prier Dieu pour l'âme de ce malheureux lieutenant criminel et de sa misérable femme... mais si elle n'avait point d'âme, que deviendront ces prières ? car pour les cierges ils sont brûlés et consumés ?"
1 commentaire:
Tardieu battu par sa femme ? On en pleure...
Merci pour ce bel article qui m'apprend beaucoup de choses sur Paris et sa petite histoire...
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