Le cinéma de Karl Verloc. Un film sur la terreur (1). Mais le grand roman d'où il est adapté...
...n'est pas le premier grand roman sur la terreur.
(1) Si, à la place du mot terrorisme, on emploie celui de terreur, on élève d'un cran le débat, me semble-t-il. Le terrorisme vient toujours d'ailleurs. La terreur, nous en portons déjà un morceau en nous.
Notez que, l'année où ce tableau a été peint, l'essentiel du spectacle c'était ça, et il en resterait pour les retardataires.
Charles Giron - Le trapéziste et le clown
Et pendant ce temps-là : sur un tout autre sujet et pour les amateurs de Bois Vian, un intéressant article sur les moyens de transport dans l'Automne à Pékin
Mme Chat - Houlà, quinze jours ?
M. Chat - Oui, que pouvons-nous faire d'autre, nous allons avoir droit à deux semaines d'ouverture du Grand Show Technofasciste. On pourrait relire pour la quinzième fois Guy Debord, mais autant aborder le spectacle sous un autre angle, regardons des images...
Mme Chat - Oh oui, des images...
Makiko Furuichi explique que ce Yōkai est inspiré d'une nouvelle de Ray Bradbury, La corne de brume, où deux gardiens de phare voient apparaître...
nous étions tous deux seuls dans la haute tour et là-bas, devant nous, encore assez loin, il y avait un remous, suivi d’une vague, et quelque chose qui s’élevait dans un bouillonnement d’écume. Tout à coup, à la surface glacée de la mer, une tête parut, une grosse tête sombre avec des yeux immenses ; puis un cou. Venait ensuite – non pas un corps mais le cou interminable, encore et toujours. La tête se dressait à présent à quarante pieds au-dessus de l’eau sur un cou frêle, beau et sombre. C’est alors seulement que peu à peu, le corps sortit de la mer, pareil à une petite île de corail noir, couverte de coquillages et de crustacés. Enfin, on vit ondoyer une queue. En tout, de la tête au bout de la queue, j’estime que le monstre devait avoir quatre-vingt-dix à cent pieds.
Ray Bradbury - The Fog Horn / La corne de brume, 1950 - trad. Richard Négrou sous le titre La sirène, in Les pommes d'or du soleil, Denoël éd. 1956
...un monstre des profondeurs qui répond encore et toujurs à l'appel de la corne de brume.
— Ça crie comme une bête, n’est-ce pas ? » McDunn opina de la tête pour lui-même. « Une grosse bête solitaire, hurlant à la nuit. Debout au seuil de dix millions d’années, appelant vers les profondeurs : je suis là ! Je suis là ! Je suis là ! Et les profondeurs vont répondre, oui, elles vont le faire. (...) Depuis des années, Johnny, ce pauvre monstre vit en rampant, loin d’ici, à vingt lieues de profondeur peut-être, attendant que sa vie s’achève ; car elle a peut-être un million d’années, cette créature. Penses-y un peu, attendre un million d’années ; pourrais-tu attendre si longtemps ? (...) et à présent tu es seul, tout seul, dans un monde qui n’est pas fait pour toi et où tu dois te cacher. Mais le chant de la Sirène arrive jusqu’à toi puis s’en va, revient, puis repart, et tu te dresses au fin fond boueux des profondeurs et les yeux grands ouverts comme les lentilles d’un énorme objectif, tu te mets à avancer lentement, lentement, car tu as sur tes épaules tout l’immense poids pesant de l’Océan.
Le monstre était à présent à une centaine de pieds seulement, échangeant des cris avec la Sirène. Et la lumière créait entre eux comme un lien : les yeux du monstre étaient tour à tour de feu, de glace, de feu, de glace (...) — C’est ça la vie, dit McDunn. Attendre toujours quelqu’un qui ne revient pas. Aimer toujours plus quelqu’un qui vous aime toujours moins. Et au bout d’un certain temps arriver à vouloir le tuer pour qu’il ne puisse plus vous faire souffrir.
Dans la même salle on fait d'ailleurs d'autres rencontres...
...voire des auto-rencontres.
Après tout, comme le dit Bradbury :
(Free Street, Downtown, Portland, Maine)
Une des lithos les plus connues de Bellows (à part ses scènes sur le ring, évidemment), datant de la fin de sa période "Lyrical left". Bellows collabora à The Masses, puis en divergea à partir du moment où il se mit à soutenir l'intervention des États-unis dans la première guerre mondiale.
S'agissant du système pénitentiaire Géorgien, on peut se souvenir du livre