01/05/2020

Entendez-vous ce silence (à propos de Charlie parker et de la dérive des continents ) (avertissment : cette bûche va ralentir)


Morten Lasskogen (Morteh) - Lost
Via Forbes




Et les chats, confinés pour un certain temps, voire un temps incertain, s'occupent à autre chose, ouvrent leurs fenêtre, regardent le ciel, referment lesdites fenêtres, rangent leurs bibliothèques...



 (Oui, ça ressemble à ça, mais ça c'est chez Clémentine Mélois) (déjà)



...rouvrent leurs fenêtres, et se disent que les temps ont changé. Que les temps s'accélèrent. Ou ralentissent. C'est selon.

En même temps, entendez-vous ce silence.

Les temps de crise, les vrais, ont de ces précipitations, des rythmes be-bop - comme un solo de Charlie Parker.





Charlie Parker - Tico Tico, 1952
Mis en ligne par Charlie Parker




En même temps, ils ont - ils ont eu, depuis longtemps, pour aboutir ici maintenant, et ils auront - la lenteur de phase, la très basse fréquence des ondes longues, des vagues imperceptibles, des changements climatiques, des mouvements tectoniques, des plaques continentales qui avancent millimètre par millimètre.

Avec comme un bruit, au fond.




Mis en ligne par Tech Insider




Et donc. Je me disais (se dit M. Chat) que de m'astreindre à ces billets quasi-quotidiens, cela reflétait bien l'humeur, le sentiment, cela respectait bien la pulsation, le rythme.

Mais voilà. Les temps ont changé. Et donc. Je me dis.

Que d'une part, pour se caler sur les ondes longues le rythme va considérablement ralentir sur la présente bûche (1). A l'avenir les publications seront ici de périodicité plus aléatoire, au plus hebdomadaire, peut-être même plutôt mensuelle, voire rare. Et idiosyncrasiques. Mais c'était déjà idiosyncrasique et allusif, alors, bon.

Sinon, et d'autre part, pour mieux écouter le be-bop les chats ont aussi un fil pour les petites nouvelles plus ou moins originales, si ça vous intéresse.

Prenez soin - en respectant bien l'ordre suivant, sinon c'est de peu d'effet - de vous, des autres, de la planète, des chauve-souris, des pangolins, des virus, des gouvernements qui courent après les virus. Qui courent plus vite que les gouvernements. Bien des choses se sont mises à courir plus vite que les gouvernements, et pour longtemps. En même temps, entendez-vous ce silence ?




(1) Blog est le diminutif de weblog. Web, à l'origine, c'est du tissu (par extension, spider web, toile d'araignée, et web = toile, réseau). Log, à l'origine toujours, c'est une bûche. Comme celle que tient dans ses bras...




...la log lady de Twin peaks.


Puis c'est la bûche qui leste la corde jetée à l'eau derrière le bateau, pour en mesurer la vitesse. Un petit verre de rhum et, du coup, le log book c'est le journal de bord du navire, dans lequel on note cette vitesse (si on ne l'a pas oubliée, avec le rhum). Puis, par extension (l'influence de la marine, ou du rhum) tout journal de relevés. Enfin, pour les informaticiens du bon (2) vieux temps des salles blanches, la log file ou la log, le journal d'exploitation de la grosse bécane. Puis le weblog, journal sur le réseau (3). Bûche, j'aime bien, c'est joli, non ?

(2) Bon, mais froid. On se caillait dans les salles blanches. Et il fallait cacher la bouteille de rhum.

(3) Individuel. Compatible avec le verre de rhum, voire plus. Pas de chef pour vous surveiller. La navigation en solitaire. Le Challenge Havana Club de la bande passante de nuit. Cet universel tapotis sur les claviers derrière les persiennes closes.
Et puis, un jour, ce silence. Si on écoutait bien ce silence - on pourrait croire à un bruit, dans le fond.


3 commentaires:

Tororo a dit…

Bonjour amis aléatoirement périodiques!
J'espère que vous allez bien. Il y a certes de petits bruits rassurants qui proviennent de twitter, alors je ne suis pas trop inquiet, mais ça ne donne pas de nouvelles de vos occupations (solitaires à deux?), ni de l'avancement du rangement de la bibliothèque. Je lève un verre de rhum à votre santé!

loeildeschats a dit…

Nous allons bien, bien mieux hélas que les hirondelles, parulines et fauvettes. Nous nous tapissons (au pronominal, bien sûr, nous laissons les murs tranquilles). Mme Chat fait du yoga (patte derrière l'oreille, et on gratte), cela semble mieux lui réussir qu'à un certain goncourable. Pour la divertir, M. Chat écrit un roman policier de politique-fiction pré-fasciste (les temps qui courent, nous nous tapissons, cf. plus haut). Et il relit Rosamond Lehmann, c'est dire. Prenez soin de vous, Tororo

Tororo a dit…

Voilà des nouvelles comme je les aime. Je me réjouis de vous savoir ainsi solidairement occupés. Continuez comme ça, et surtout pas de méprise: se tapir, ce n'est pas la même chose que se pangoliner!