03/05/2016

Ronde de nuit : ville qui a vu le diable







Dans la ville de Vic (1), quand vient le soir...








le diable sort et se promène...



José María Sert y Badía - Ecce rex vester (le jugement de Pilate)
Mural de la cathédrale Sant Pere de Vic, 1940-1945 (2)
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car comme toutes les villes pétries de religion...










Vic est peuplée de démons...










ils pourraient voler au-dessus de vos têtes...











surgir sur votre passage...





Lluis Borrassà - Retable de saint André de Gurb, 1415-1418, quatre détails
Musée épiscopal de Vic




vous empoigner à l'improviste...





Lluis Borrassà - Retable de saint Antoine, 1er quart du XVème s.
Musée épiscopal de Vic





et vous faire passer un très mauvais moment...





Maître de Cervera - Retable de saint Michel archange, 1494, détail
Musée épiscopal de Vic




et l'on a beau se défaire du diable chaque matin...











il revient chaque soir...










et les habitants de Vic se cachent...













...le diable passe sous leurs fenêtres.






Le diable en haut-de-forme porte l'habit des étudiants du séminaire de Vic, seule institution universitaire de la ville de 1749 à la fin des années 1970 (3). Statue de Joan Seguranyes, L'Estudiant de Vic, 1978.


(1) Comarque d'Osona, province de Barcelone.

(2) Sert a décoré à trois reprises la cathédrale de Vic. L'ensemble de la seconde décoration (1930) ayant disparu dans l'incendie pendant la guerre civile, il l'a entièrement refaite avant de mourir. A partir des années quarante, Sert développe une esthétique des ruines inspirée des théories d'Albert Speer - la troisième décoration de Vic peut être interprétée comme une tentative pour réaliser cette esthétique. Le franquisme de Sert à la fin de sa vie ne doit pas faire oublier qu'il fut un des rares et des derniers à intervenir, sans succès, pour sauver Max Jacob.

(3) Le séminaire a fonctionné jusqu'en 1947 dans la vieille ville près de l'église Sant Just. Le nouveau bâtiment, de style néo-fasciste, a été construit à la fin des années 40 par les prisonniers du franquisme. Il n'y a plus de séminaristes à Vic et le bâtiment abrite un hôtel, une école de cuisine et des salles de formation. Toujours propriété de l'église, il ne paie pas de taxes, ce qui est matière à débats révélateurs.

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