Donald Barthelme - City life
Couverture de la première édition hardcover, Farrar et Straus, 1970.City life, un recueil de nouvelles publiées précédemment dans le New Yorker, le sommet de la carrière littéraire de Donald Barthelme : articles laudateurs dans Time et Life, la première page de la NYT Book review, 100.000 exemplaires en format de poche et même une place dans la liste du livre du mois, une première pour un auteur catalogué minimaliste. Pour un temps, un bonne partie des étudiants en creative writing voulurent écrire comme Barthelme.
Q: Is the novel dead?
A: Oh yes. Very much so.
Q: What replaces it?
A: I should think that it is replaced by what existed before it was invented.
Q: The same thing?
A: The same sort of thing.
Q: Is the bicycle dead?
A: Oh yes. Very much so.
Q: What replaces it?
A: I should think that it is replaced by what existed before it was invented.
Q: The same thing?
A: The same sort of thing.
Q: Is the bicycle dead?
Donald Barthelme - The explanation, City life, 1970.
(Je me souviens de mes efforts pour faire lire autour de moi la traduction française de City life (1). Jamais je ne me suis autant fait cracher à la gueule - pas de réalisme social, pas d'autobiographie féministe, pas de tropicalisme sud-américain... qu'est-ce-que c'est que ces trucs schizo que tu veux nous faire avaler ?)
Connaissant le soin maniaque que Barthelme mettait à superviser l'édition de ses livres (il préférait supprimer une ligne de son texte pour placer exactement un blanc sur la page) il est très probable qu'il a choisi lui-même cette illustration de couverture.
Où l'a-t-il dénichée ? Qui cherche trouve, et c'est Dan Visel qui a découvert que ces dessins...
Où l'a-t-il dénichée ? Qui cherche trouve, et c'est Dan Visel qui a découvert que ces dessins...
"Brian Shitart" - Firestone, Love, Purses, Bed, T-Bone, Wingtip, Pillows, in Landslide n°1, 1969
...avaient été publiés dans Landslide, éphémère magazine artistique contre-culturel ronéoté par William Leavitt et Bas Jan Ader dans les années 69-70 en Californie. Les rédacteurs de Landslide pastichaient les revues installées en interviewant des artistes qu'ils inventaient eux-mêmes, comme ce "Brian Shitart". Comme le remarque Visel, la date de publication (février 69) du n°1 de Landslide concorde avec le travail éditorial de Barthelme sur City life.
Mais "Love", par le fantomatique Brian Shitart, ne sort pas du néant - alors d'où cela ?
(à suivre)
(à suivre)
(1) La ville est triste, trad. Catherine Vierzy, Gallimard, 1978, récemment réédité.
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