Los Angeles brûle, encore une fois. Encore plus que les autres fois. L'occasion de (re)lire...
Édition anglaise (Picador, 1999) - l'édition états-unienne était de 1998
...et notamment son chapitre 3, The case for letting Malibu burn. Où l'on découvre que ce qui se passe aujourd'hui était non seulement prévisible mais attendu, conséquence d'un urbanisme spéculatif monomaniaque dans une zone naturellement sujette aux feux de forêt : rien que dans la zone de Malibu, on compte pas moins de treize mégafeux (de plus de 10.000 acres chacun) entre 1930 et 1996.
L'orientation des canyons côtiers, l'accumulation de biomasse sèche (le chaparral) aux flancs des Santa Monica Mountains, le vent de Santa Ana, tout cela est bien connu depuis au moins un siècle. Alors, on peut toujours s'en prendre à la maire ou aux pompiers, mais le vrai coupable c'est une ville, c'est Los Angeles, ce cas emblématique de folie faite ville.
Bien sûr, le changement climatique amplifie le processus, on le voit maintenant. Mais à son origine on trouve les mêmes causes structurelles que celles qui font de l'urbanisme angelino une monstruosité vouée à périr. Et donc, quand ces deux séries causales se croisent, que peut-on attendre ? Simplement que Los Angeles brûle et brûlera encore si les choses restent en état. Aussi, à quoi sert de pleurer sur Malibu et Pacific Palisades ? Ce sur quoi il faut pleurer, c'est sur le genre humain, son absence de mémoire et son aveuglement collectif.
Si nous ne sommes pas sauvés par le/la maire, le/la gouverneur.e ou les agents immobiliers, le serons-nous par les romanciers ? Même pas, Los Angeles a déjà brûlé en 1939, dans...
qu'on peut même lire en français...
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