...ses Coutançais...
...ses églises alignées...
...ses aubes si souvent louées - et qu'il faut rendre au crépuscule...
...la Manche, pas celle de Don Quichotte, mais celle de
...et de
La Manche... et ses manchots (1)...
...ses périls...
...son long chemin vers la pointe d'Agon...
...là où les arbres dansent...
...et où le phare marche au soleil...
...où le donjon de Charles le Mauvais...
...sert de perchoir à tous les corbeaux du havre de la Sienne...
...la Manche où les chemins creux...
...se prolongent dans le doux tunnel brumeux des concerts nocturnes...
Cordoba Reunion : Javier Girotto, Carlos Buschini
...quand ils ne débouchent pas, au loin...
...sur le petit ermitage de Saint Gerbold.
A la fin du VIIème siècle, Gerbold est intendant chez un seigneur dont la femme, telle celle de Putiphar, lui fait des avances qu'il refuse vertueusement. Ulcérée, elle l'accuse de viol et Gerbold est jeté à la mer, une meule attachée au cou. La meule se change miraculeusement en barque qui le dépose sur le rivage où il vit en ermite. Les habitants de Bayeux le choisissent pour évêque mais il se montre si rigoureusement vertueux que les Bajocasses (2) le fichent à la porte. Furieux, Gerbold jette son anneau d'évêque à la rivière et prévient qu'il ne reviendra que si on le lui ramène. Et voilà que la population de Bayeux est frappée d'une épouvantable épidémie de dysenterie... Heureusement, un pêcheur retrouve l'anneau dans le ventre d'un poisson, les Bajocasses décident que la vertu est décidément un moindre mal, et Gerbold revient en grande pompe. Et depuis - tel Saint Denis du mal de tête ou Saint Fiacre des hémorroïdes - Saint Gerbold guérit de la chiasse.
C'est le seigneur d'Argouges - encore lui - qui a construit l'ermitage. L'ermite mène une vie sans confort mais tranquille, son unique tâche étant de dire des messes à Saint Gerbold. Il vit des baies et champignons qu'il ramasse, cultive un jardinet et, seul religieux, paraît-il, de toute l'église d'Occident, il a le droit de porter la barbe non taillée. Hélas, le poste est vacant depuis 1830. A l'attention des barbus adeptes de la décroissance, voici le local disponible, à usage tant professionnel que d'habitation :
Pendant ce temps, autre barbu pas forcément érémitique :
Thomas de Pourquery, Supersonic
et le chœur du collège Jules-Verne de Saint-Hilaire du Harcouët
La Manche, où les hameaux ont des noms pour gnomes et lutins...
Bricqueville-la-Blouette, la Petite-Barbouillère, la Pajoterie, le Pied-de-Chat, la Demi-Lune, Saint-Sauveur-de-Lendelin...
On a cueilli les fraises des bois
à Saint-Sauveur-de-Lendelin
Et on a perdu notre temps
Dans la rue faite exprès pour ça
Et à la fin de l'éternité on a pris les vélos pour aller à Coutainville, écouter André Minvielle.
Et la surprise du 30ème festival, c'était Ravid Kahalani, et son groupe Yemen blues - d'une famille de Temanim (juifs du Yémen), Kahalani chante principalement en arabe, aussi en hébreu et, en créole (3), cette chanson :
Yemen blues - Trapé la vérité
Mis en ligne par YEMENBLUES
...Sa nous di jan nou yé sé sèlman jan nou rivé trapé vérité adan sa nou ka fè
...Ce que nous disons être - c'est seulement un moyen de trouver la vérité dans ce que nous faisons.
(1) Habitants de la Manche (pop.)
(2) Habitants de Bayeux (anc.)
(3) Peut-être martiniquais, mais cela reste à confirmer.
1 commentaire:
clap clap clap ! :)
Enregistrer un commentaire