Mme Chat - Alors, il est où, ce traité ?
M. Chat - Je ne sais pas, je n'ai pas voté pour. Viens plutôt voir la Meuse, tu sais...
Adieu, Meuse endormeuse et douce à mon enfance,
Qui demeures aux prés, où tu coules tout bas.
Meuse, adieu : j’ai déjà commencé ma
partance
En des pays nouveaux où tu ne coules pas.
(il y a trop longtemps, se dit M. Chat, je me suis baigné dans la Meuse, loin d'ici, là où elle est tout étroite et froide, avec les petits gars de la troisième batterie du huitième régiment et on n'avait rien à voir avec les soldats de l'an II qui sont venus ici fermer toutes les églises si bien que celle des Dominicaines, n'ayant jamais rouvert au culte, est aujourd'hui, paraît-il selon les guides touristiques, la plus belle librairie du monde
avec un minuscule rayon french literature in french qu'il faut chercher à la loupe dans ce qui fut le chef-lieu de la Meuse-inférieure et ce n'est pas par nationalisme infatué oh non mais avec une tristesse renouvelée qu'on y retrouve essentiellement ces auteurs-phares que sont Houellebecq et Sylvain Tesson)
Quand reviendrai-je ici filer encore la
laine ?
Quand verrai-je tes flots qui passent par chez
nous ?
Quand nous reverrons-nous ? et nous
reverrons-nous ?
(c'est étonnant Péguy se dit M. Chat, on commence par trouver ça insupportable, la barbe comme disaient Reboux et Müller
Sainte Barbe m'a dit : tourne la manivelle...
et puis on peut plus s'en arracher, ça vous tourne dans la mémoire comme ces litanies d'enfance qui reviennent toujours)
Mme Chat - On y va, alors ?
M. Chat - oui, allons voir la Meuse et le Pont Saint-Servais qui fait penser au Pont d'Orléans
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