31/03/2016

L'art de la lecture : Krohg


Christian Krohg - Oda med lampe
Huile sur toile
Collection privée
Via La Belle Epoche

30/03/2016

Ronde de nuit : Tadanori Yokoo


Tadanori Yokoo - A dark night's flashing
Via designboom

29/03/2016

Louons maintenant les modèles : Pascin


Jules Pascin - Nu, la brune au collier bleu, 1922
Huile sur toile
Collection privée
Source

28/03/2016

Les intérieurs sont habités : occupations pour un jour de pluie


Peter Ilsted - The Rainy Day, ca 1931 
Mezzotinte





Albert A. Hopkins - Illusion produced by a ride in the swing
in Magic, Stage Illusions and Scientific Diversions, including Trick Photography, 1897




27/03/2016

26/03/2016

Les intérieurs sont habités : Tchoupiatov, encore


Léonide Térentiévitch Tchoupiatov - Une pièce, ca 1920
Via Elena Tanakova


Léonide Térentiévitch Tchoupiatov - L'escalier

25/03/2016

Le bar du coin : Ruckhäberle


Christoph Ruckhäberle - Hotel Seeblick, 2004 
Huile sur toile

24/03/2016

Ronde de nuit : Koscianski


Leonard Koscianski - Suburban life
Huile sur panneau
Via artodyssey

23/03/2016

Duos : au-dessous du volcan


Amour et Psyché, 45-79 
Fresque pompéienne, maison de Terentius Neo
Via Last of the Romans

22/03/2016

Ciel... Michael Kenna


Michael Kenna - Avonmouth Docks, Study 7, Avon, England, 1987
© Michael Kenna
Via Appeltaartje Met Slagroom

21/03/2016

Parcs et jardins : Clara Gangutia


Clara Gangutia - La gran encina / Le grand chêne, 1999
Huile sur toile
Source

20/03/2016

Ciel... légèrement


Alexeï Paperny - Скажи легко / Dis-le légèrement
Chanté par Lisa





Dis-le légèrement et vivre devient léger
Et le ciel, on le voit au loin,
Assis à mêmes les nuées,
Comme porté par les bras de quelqu'un.

Tantôt de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
Avec toi à jamais
Tantôt de la fumée
Tantôt de la neige
Avec toi à jamais
À jamais


Sous nous des rivières, des cités,
Se promènent des dames, des messieurs,
Nous ayant vu, un merle hasardeux,
Dix fois, a chaviré...

Traduction de Sarah P. Struve - la suite des paroles sur son blog ici.

19/03/2016

L'art de la lecture : vingt et un francs


Siné - Dessin de couverture pour la Revue Bizarre n° 36-37 Dessin d'humour 1964









Et pendant ce temps-là...

18/03/2016

Fantômes à la rencontre : ville où la splendeur fut écrite






Le soir, les fantômes de Gérone descendent du Call, le quartier juif; les plus hardis d'entre eux...








...par le grand escalier de la cathédrale. Ils viennent prendre le frais aux balcons sur l'Onyar...









...et murmurer sur le pont d'en Gómez...











...ou celui des Peixateries Velles. 










Les plus anciens, les plus furtifs de ces fantômes devisent en hébreu ou en ladino. Ne dit-on (1) pas que c'est à Gérone que naquit la Kabbale, que vécurent et écrivirent Ezra ben Salomon...






Anonyme - Figure sculptée du tombeau de l'évêque Bernat de Pau, ca 1455-1465
Musée d'art, Gérone



...Azriel de Gérone, Nahmanide ou Jacob ben Sheshet; à Gérone que le Zohar...






Sepher ha-Zohar / Livre de la splendeur
Page de couverture d'une des deux premières éditions imprimées, Mantoue, 1558






fut écrit par Moses Ben Shem Tov, dit Moses de Leon, vers la fin du 13ème siècle. À Gérone que les plus savants parmi les Hasidim commencèrent à pratiquer leurs rites nocturnes, prières et lamentations - ce qui devint plus tard, à Safed chez Isaac Luria, le Tikkun Chatzot des cabalistes, la prière et méditation quotidienne de minuit. Car c'est à minuit, selon le Zohar,  que le vent du nord venant du paradis...






Tapisserie de la création, fin XIème - début XIIème siècle
détail : le vent du nord
Trésor de la cathédrale de Gérone





...porte l'étincelle divine qui vient frapper un coq sous ses ailes pour le faire chanter - et c'est ainsi que tous les coqs chantent à minuit, marquant l'heure où le pouvoir des démons se met à décliner.




Pere Mates - Retable de l'église de Segueró, 1ère moitié du XVIème, détail
  Musée d'Art,  Gérone





Certes, les cabalistes ont dû plier bagages, chassés par d'autres dieux (2)...







Vierge enceinte, dite Vierge de l'espérance, XIIème-XIVème siècle, Couvent de Saint François d'Assise, Gérone (?)
Musée d'art, Gérone


d'autres théologiens (2)...






Jacint Morató - Saint Thomas d'Aquin, 1727-1729, retable de l'église Sant Lluc, Gérone
Bois polychrome doré
Musée d'art, Gérone




d'autres rois et d'autres dictateurs (2)...





Costume de Charles Chaplin pour le film The great dictator, 1940
Musée du cinéma, Gérone




Mais restent les fantômes.





Crâne éclairé de l'intérieur, accessoire pour spectacle fantasmagorique, fin XVIIIème-XIXème siècle
Musée du cinéma, Gérone


Et c'est ainsi que, de soir...







Santiago Rusiñol i Prats - Girona, 1909 
Huile sur toile 
Musée d'art, Gérone




en matin...






Isidre Vicens - Teulas de la Girona antiga, 1962-1970
Huile sur toile




toujours démons et magiciens...





Alexandre Farto (VHILS) - Mural à Gérone, Milestone project, Juillet 2012



...se partagent Gérone.





(1) On, mais pas n'importe qui, puisqu'il s'agit après tout de Gershom Scholem.

(2) Ou la descendance imprévue des précédents.

17/03/2016

Les occupations solitaires : l'inspiration


Gösta Adrian-Nilsson (GAN) - Inspiration, 1928
Via ARI







Et, à propos de GAN, on peut se faufiler dans les diagonales du temps.

16/03/2016

Une semaine belge (7) : Scutenaire, quatre fois



Roland Delcol - Portrait de Scut (Louis Scutenaire) avec Jeanne Abraham, épouse de Jean Stas, 1977
Huile sur toile 
Musées royaux des beaux-Arts, Bruxelles
Via Kim Kern




Quand j'étais tout jeune, les accidents de travail étaient si fréquents dans mon pays que les gens, au passage d'un mort suivi du train de ses funérailles, ne demandaient pas : Qui est-ce ? mais, avec leur noire ironie : Quel trou ? ce qui voulait dire : Dans quelle carrière a-t-il été tué ? Comme si toutes ces morts n'eussent point suffi, aux grèves les gendarmes venaient tirer sur les ouvriers. Je me souviens d'une manifestation que j'avais suivie sur les épaules de Mémé Diablot. Les gendarmes tirèrent et, nous jetant sur le sol, nous avançâmes à plat ventre pendant bien trois cents mètres. À côté de moi, un grand type en velours à côtes, Victor Pintat, hurlait dans son enthousiasme émeutier et dansait en rampant. 



Vous dormez pour un patron. 



 N'oublions pas que nos maîtres ont des âmes d'esclave. 



Prolétaires de tous les pays, je n'ai pas de conseil à vous donner. 


 Louis Scutenaire (Ollignies 1905 - Bruxelles 1987) - Citations extraites de Mes inscriptions (1)



(1) Quelques autres à lire ici. Ou ; ou encore . On peut aussi visiter sa maison, en partie pour pas un rond, en totalité pour 9,99 zé(u)ros. On peut aussi visiter Irène Hamoir et voir son portrait par Magritte.

15/03/2016

Une semaine belge (6) : société du spectacle


Kurt Peiser (Anvers 1887 - Uccle 1962) - L'accordéoniste
Fusain sur papier
Via Belgian Paintings

14/03/2016

Une semaine belge (5) : l'art de l'achat et de la vente


Armand Rassenfosse (Liège 1862 - 1934) - La Marchande de Masques, 1917
Huile sur carton
Collection privée
Via fleurdulys

13/03/2016

Une semaine belge (4) : portrait craché


René Magritte - Autoportrait, 1923
Huile sur toile
Via La petite poule noire

12/03/2016

Une semaine belge (3) : bureau des sports


Marcel-Louis Baugniet - Le lancer du poids, 1927
Aquarelle
Via Belgian Paintings



Marcel-Louis Beaugniet (Liège 1896 - Bruxelles 1995) fait partie de la génération cubo-futuriste, cesse pratiquement de peindre dans les années 1930 pour dessiner des meubles et décorer des intérieurs, enfin passe à l'abstraction à la fin de sa vie. Il est plutôt connu pour ces portraits de sportifs ou de danseurs (dont Akarova, son épouse) des années 1920. Voir ici, ou encore .

11/03/2016

Une semaine belge (2) : le diable probablement (Mariën, encore)


Marcel Mariën - L'imitation du cinéma, 1959 (extrait)
Tom Gutt, Ulysse Pétiau, Suzanne Bourgoignie, Wout Hoeboer, Josette Brunet
Assistants : Jane Graverol, Léo Dohmen et Gilbert Senecaut. Musique : André Souris
Mis en ligne par TheSuLizhen



Sur le fond, l'argument est simple : un jeune homme lit l'Imitation de Jésus-Christ. Il décide de passer à l'acte. Il imite Jésus-Christ. Et ce qui s'ensuit, et qui finit mal, évidemment.

"Un film ignoble et infâme vient d’être présenté au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles sous les auspices du « Ciné-Club de la Jeunesse » devant un nombreux public de jeunes gens et de jeunes filles. Le film en question est une parodie sacrilège du christianisme mêlée d’une obscénité qui dépasse toute imagination. On espère que le Parquet prendra les mesures nécessaires pour mettre hors de circulation cette pellicule indigne d’un pays civilisé." (1).



(1) Centre catholique d'action cinématographique. Le film, censuré en Belgique et en France, a été réédité il y a six ans, mais il est difficile à trouver.


10/03/2016

Une semaine belge (1) : liberté chérie


Marcel Mariën (?) - Dessin de couverture  pour Les lèvres nues, numéros n°10 à 12, septembre 1958
Via Leo Dohmen



Les lèvres nues (1954-1958), revue fondée par Marcel Mariën, Paul Nougé et Jane Graverol, est, accessoirement (1), un chaînon entre le surréalisme belge (Louis Scutenaire y a écrit) et le proto-situationnisme lettriste des années 50. C'est dans les Lèvres nues (n°6) que Debord fait paraître l'Introduction à une critique de la géographie urbaine, la Théorie de la dérive (n°9) et, avec Wolman, le Mode d'emploi du détournement (n°8).



(1) Accessoirement, parce qu'il se passe en Belgique bien plus de choses que ce que les français veulent bien y voir. Ceci est le début d'une semaine belge.

09/03/2016

Ronde de nuit : Duo


Edward Hopper - Rooms for Tourists, 1945
Huile sur toile
Yale University Art Gallery, New Haven
Source



29 Août 1945 - la guerre est finie depuis deux semaines. Dans la maison de South Truro, Hopper se remet à peindre; il fait l'obscurité dans son atelier, fermant tout sauf la moitié haute de la grande fenêtre (1). Jo Hopper note méticuleusement les états successifs du tableau - elle connaît bien le sujet, une maison de Provincetown qui propose des chambres pour vacanciers. Elle voit les fenêtres s'éclairer progressivement. Elle aimerait voir s'allumer la petite lampe, à droite de la porte - dans la réalité elle est si jolie, elle brille comme un petit bijou... D'ailleurs, pourquoi ne peindrait-elle pas elle-même une scène de nuit comme celle-ci ? 

Mais pour ça il faudrait qu'elle utilise la voiture. Edward ne veut pas la laisser conduire, c'est un sujet de disputes entre eux - parmi d'autres.

Edward continue de traiter les intérieurs - c'est si joli, ces intérieurs illuminés en contraste avec le faible éclairage sur la façade. Jo est fascinée - "c'est si intéressant d'avoir quelque chose en train de grandir - on pourrait même dire : au-dedans de soi-même. La gestation, ça revient à ça, ce qui se passe dans l'atelier - ici comme à New York. Et ça fait tellement partie de moi, aussi" (2).

Jo n'y tient plus, elle demande à Edward - poliment, il faut être prudente avec Edward - quand il va éclairer la petite lampe verte à côté de la porte. Edward répond que non, qu'il ne va pas faire un foutu tableau à la John Sloan, et que s'il allume la lampe verte (petit bijou...) il va devoir rééquilibrer la couleur de la façade, lui donner du relief, et il la veut précisément comme ça, sans relief, voilà.

Difficile d'argumenter avec Edward. Il se mure dans le silence. Ou il quitte la pièce. Et puis cette année-là, Edward ne va pas bien, la nuit il fait des cauchemars et Jo s'inquiète. Cette année-là, c'est le début du déferlement de l'art abstrait - même au Whitney, on voit de plus en plus d'abstrait. Edward ne va pas bien, et Jo garde ses plaintes pour elle. 

Mais quand même, elle lui a sacrifié sa carrière, sans compter que le Whitney ignore souverainement les femmes artistes. Elle attendra l'année suivante pour lui dire son fait. L'année suivante, elle fera la grève de la faim.








(1) Gail Levin, Edward Hopper : an intimate biography, 1998,  pp. 379-381 (citant le journal de Jo Hopper).

(2) "It's so interesting to have something growing — one might almost say right inside one. Gestation is what it amounts to, what goes on in the studio — here or in N.Y. It's so a part of me too" (ibid. p. 380).

08/03/2016

Les occupations solitaires : l'œil gauche


Ernst Mach - Vue depuis l'œil gauche, in Beiträge zur Analyse der Empfindungen / Essais sur l'analyse des sensations, 1886
En remerciant la Public Domain Review



C'est précisément dans les Beiträge, quatre pages plus loin que ce dessin, qu'apparaît la phrase la plus souvent reprise de Mach : "das Ich ist unrettbar", "le Moi ne peut être sauvé". Comment passe-t-on du subjectivisme de l'œil gauche à la destruction du sujet, voilà une question philosophique intéressante, sur laquelle on peut lire un article de Sabine Plaud (avec une échappée, au-delà de Mach, vers Wittgenstein). 

Les Essais sur l'analyse des sensations ont été traduits en français par Françoise Eggers et Jean-Maurice Monnoyer, en 1998 sous le titre L'analyse des sensations, le rapport du physique au psychique, Jacqueline Chambon éd. 1998. Cette traduction, épuisée, se trouve chez les revendeurs à prix d'or, c'est après tout la valeur de ce texte. Cela dit, on peut en lire des extraits consistants ici, aussi.



07/03/2016

Les destructions de Paris : élargissement de perspective


Galerie des machines, Paris, 1910
Carte postale d'époque
via Postales Inventadas



La Galerie des Machines, construite pour l'exposition de 1889 et détruite en 1910 pour élargir la perspective du Champ-de-mars, était la plus grande structure en voûte de l'époque.

06/03/2016

05/03/2016

A l'ouest, rien de nouveau : Franju (3)


Georges Franju - Hôtel des Invalides, 1952
Voix : Michel Simon, commentaire des guides dit par l'adjudant Rusé et le brigadier Bordaen
Mis en ligne par german48 T




Financé par le ministère des Affaires étrangères pour sa collection de documentaires de prestige "Forces et Voix de France", Hôtel des Invalides est devenu un classique du détournement de commande.







04/03/2016

Transports en commun: Franju (2)


Georges Franju - La première nuit, 1958 
Mis en ligne par Jean-Luc Michotte



03/03/2016

Regarde la route : Franju (1)


Georges Franju - Pleins feux sur l'assassin, 1961 
Jean-Claude Trintignant (Jean-Marie), Dany Saval (Micheline)
Mis en ligne par healeyrick's channel



Je retraverse une période Franju, dit M. Chat. Par les temps qui courent, un peu de fantaisie, un peu de magie, voire un peu de magie fantastique, ce n'est pas de refus.

02/03/2016

Dans les yeux : Casorati/Duveneck


Felice Casorati - Portrait de Riccardo Gualino, 1922
Source




Frank Duveneck - Jeune garçon mangeant sa soupe 
Huile sur panneau
Via The Cooley Gallery