Atahualpa Yupanqui - Milonga del solitario/Milonga du solitaire
Me gusta de vez en cuando
perderme en un bordoneo,
porque bordoneando veo
que ni yo mismo me mando.
Las cuerdas van ordenando
los rumbos del pensamiento,
y en el trotecito lento
de una milonga campera
va saliendo campo afuera,
lo mejor del sentimiento.
De temps en temps j’aime bien être
perdu dans un fredonnement
car je vois bien qu’en fredonnant
je ne suis pas même mon maître.
Les six cordes en la pensée mettent
de l’ordre et un cheminement
et dans le lent trottinement
d’une milonga populaire
peu à peu s’envole dans l’air
tout le meilleur du sentiment.
...
Toda la noche he cantado
con el alma estremecida,
que el canto es la abierta herida
de un sentimiento sagrado,
a naide tengo a mi lado
porque no buscó piedad,
desprecio la caridad
por la vergüenza que encierra;
soy como el león de las sierras,
vivo y muero en soledad.
La nuit entière j’ai chanté
avec l’âme toute tremblante
une plaie s’ouvre quand on chante
la plaie d’un sentiment sacré,
je n’ai personne à mes côtés
car de pitié je n’ai que faire,
la charité je n’aime guère,
c’est la honte qui l’accompagne :
je suis comme un lion des montagnes,
je vis et je meurs solitaire.
Traduction française de Jacques Ancet
Les paroles et la traduction complètes se trouvent sur La Caminata
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