30/03/2010
29/03/2010
28/03/2010
Les occupations solitaires : la corde
Adam Buck - Sophia Western, 1800
"Adorned with all the charms in which Nature can array her, bedecked with beauty, youth, sprightliness, innocence, modesty and tenderness, breathing sweetness from her rosy lips and darting brightness from her sparkling eyes, the lovely Sophia comes!"
Sophia Western est un des personnages principaux du roman de Fielding, L'histoire de Tom Jones, enfant trouvé.
26/03/2010
25/03/2010
L'art de la lecture : Deineka
Alexandre Deineka - Jeune femme, 1934
...vous savez, le troisième choix du chasseur de papillons.
1934... on peut toujours rêver qu'elle lit Pétersbourg de Biély...
...vous savez, le troisième choix du chasseur de papillons.
24/03/2010
23/03/2010
22/03/2010
21/03/2010
19/03/2010
Le vendredi c'est Hasui
Kawase Hasui - Vue d'Aikawa-cho sur l'île Sado, au crépuscule, 18 Août 1921
Un grand-père et son petit-fils attendent le retour des pêcheurs. Une estampe des débuts d'Hasui (n° 68 dans le catalogue de Brown comme dans celui de Watanabé), de la Seconde série des souvenirs de voyage. Hasui n'avait pas les moyens de se rendre souvent sur l'île Sado, ce qui le poussait à produire en quantité quand il s'y rendait : six scènes de l'île du 16 au 21 Août de cette année-là.
18/03/2010
17/03/2010
16/03/2010
Placido, la larme et l'oeil
Michele Placido - Il grande sogno (fr: Le rêve italien), 2009, trailer
Mis en ligne par MRtrailerfilmitaly
Le film n'est pas parfait. Il est lacrymogène, forcément, dans sa première partie et parfois lacrymal pour la seconde. Il tire sur des ficelles de sitcoms - imitant d'ailleurs en cela son prédécesseur, La meglio gioventù. Il est loin d'égaler Romanzo criminale, le chef-d'oeuvre du même Placido. Il a été financé par la Mediaset (1). Le problème n'est pas là.
Il grande sogno est le meilleur film produit sur le Sessantotto - au sens large (2) - depuis, précisément, La meglio gioventù. Il est grevé de moins d'ambigüités et d'a priori idéologiques que le film de Tullio Giordana, qui reprenait la fausse opposition entre 68 "culturel" et 68 "politico-terroriste". Dans les limites du scénario autobiographique et d'une production grand public, Placido arrive à communiquer par moments l'énergie qui circulait entre les facultés occupées et les grilles des usines, à travers les quartiers, entre ville et campagnes. Mais le problème n'est pas là.
Le problème est dans l'oeil du spectateur français. Je dirais que cet oeil ne peut plus voir un film sur 68 sur le mode naïf et classique de la poétique aristotélicienne : la pitié, la crainte et la catharsis - registre qui reste celui de tout bon mélodrame historique. Que quand on touche à des sujets aussi éminemment politiques, la pitié, la crainte et la catharsis, donc le lacrymal, sont un passage quasi-obligé. Et que c'est là que ça se gâte dans l'oeil du spectateur français.
La dernière fois que cet oeil a pleuré sur 68, c'était il y a longtemps, en 1982.
Romain Goupil - Mourir à trente ans, 1982
Mis en ligne par diegozn
Depuis, sur le même sujet, il n'a eu le choix qu'entre ça
Cedric Klapisch - Le péril jeune, 1995
Mis en ligne par freno10
et ça
Philippe Garrel - Les amants réguliers, 2005
Mis en ligne par izzy0801
...soit entre la grande poilade et la mélancolie distinguée. Mais qu'on pleure de rire ou devant son miroir, ce n'est toujours pas ça, la catharsis.
Vous me direz, des Garrel et des Klapisch, les italiens en ont en stock. Mais le problème n'est pas là. Le problème, c'est que des Tullio Giordana et des Placido français, ça n'existe pas.
La catharsis, pour faire vite, c'est quand on se sent mieux en sortant du cinéma. Question : pourquoi est-ce-que je me sens mieux à la fin (pourtant un tantinet boiteuse) d'Il grande sogno, alors que je sors de chez Klapisch tout au plus vaguement honteux, et de chez Garrel plutôt plus déprimé qu'avant ? Question subsidiaire : qu'est-ce-que le spectateur français préfère chez Klapisch et/ou Garrel ?
Je risque une réponse : en Italie la pitié et la crainte ont toujours cours, s'agissant du Sessantotto, à preuve. En France en revanche, pays de spasmes brefs et de longs retours à l'ordre, le souvenir de 68 n'a inspiré de crainte que pendant quelques mois, alors la pitié, vous pensez... Ce qui doit expliquer que nous étions quatre dans la salle à la fin d'Il grande sogno, hier.
La catharsis, pour faire vite, c'est quand on se sent mieux en sortant du cinéma. Question : pourquoi est-ce-que je me sens mieux à la fin (pourtant un tantinet boiteuse) d'Il grande sogno, alors que je sors de chez Klapisch tout au plus vaguement honteux, et de chez Garrel plutôt plus déprimé qu'avant ? Question subsidiaire : qu'est-ce-que le spectateur français préfère chez Klapisch et/ou Garrel ?
Je risque une réponse : en Italie la pitié et la crainte ont toujours cours, s'agissant du Sessantotto, à preuve. En France en revanche, pays de spasmes brefs et de longs retours à l'ordre, le souvenir de 68 n'a inspiré de crainte que pendant quelques mois, alors la pitié, vous pensez... Ce qui doit expliquer que nous étions quatre dans la salle à la fin d'Il grande sogno, hier.
(1) Et donc par Berlusconi, indirectement. Ce qui ne veut pas dire grand-chose : la corporation du Cavaliere étant quasiment coextensive à l'économie italienne des médias, elle se comporte comme toute économie des médias, produisant tout (en abondance) et son contraire (en série limitée).
(2) Côté étudiant, le Sessantotto italien commence bien avant le mai français, en janvier 66 avec l'occupation de la faculté de sociologie de l'université de Trente. Et dans les usines, le coup d'envoi est bien antérieur.
15/03/2010
13/03/2010
L'art du balai, et de la lecture
Pieter Janssens Elinga, La balayeuse
Pierre Auguste Renoir - Balayeuse, 1889
Vincent Van Gogh - Paysanne balayant le sol, 1885
Camille Pissaro - La petite bonne de campagne, 1882
Kaziah Hancock - Street sweeper
Seymour Joseph Guy - The crossing sweeper, ca 1860
Agnes Goodsir - La Femme de ménage, 1905
Peter Fendi - L’indiscrète, 1833
Emile Béranger - La curieuse, 1846
Pierre Auguste Renoir - Balayeuse, 1889
Vincent Van Gogh - Paysanne balayant le sol, 1885
Camille Pissaro - La petite bonne de campagne, 1882
Kaziah Hancock - Street sweeper
Seymour Joseph Guy - The crossing sweeper, ca 1860
Agnes Goodsir - La Femme de ménage, 1905
Peter Fendi - L’indiscrète, 1833
Emile Béranger - La curieuse, 1846
12/03/2010
11/03/2010
Duos : Ben Shahn
Ben Shahn - Children musicians at Asheville, North Carolina, 1937
Farm Security Adminisration - Library of Congress, FSA/OWI Collection
10/03/2010
Le bar du coin : Soyer
09/03/2010
Bang, Ciel... et actualité politique
Sans surprise, les récentes élections municipales hollandaises ont permis à peu de frais l'exposition médiatique maximale du parti de Geert Wilders. Vous voulez savoir à quoi pourrait ressembler une extrême-droite moderne et décomplexée en Europe ? Lisez l'article de Laurent Chambon dans Minorités.
Egbert Lievenszoon van der Poel - Vue de Delft après l'explosion, 1654
08/03/2010
07/03/2010
Magomaev
Le baryton azéri Muslim Magomaev (1942-2008) chante "je suis si heureux d'être de retour chez moi"
d'Arkadii Ostrovskii - en style Vokaliz (sans paroles)
extrait du film soviétique L'étincelle bleue
Mis en ligne par Pustinnik25
Via Justin Erik Halldór Smith. qui poste cette vidéo en réponse à cette autre version, beaucoup plus répandue sur le web, par Eduard Anatolevitch Khil, dit Edward Hill :
Mis en ligne par RealPapaPit
06/03/2010
Transports en commun : Do Re Mi
Anvers, Centraal station, 23 mars 2009 08h00
Représentation inopinée de Do Re Mi
(promotion pour le casting de The sound of music pour une TV belge)
Représentation inopinée de Do Re Mi
(promotion pour le casting de The sound of music pour une TV belge)
Mis en ligne par saihttam1988
05/03/2010
Ronde de nuit : Doré
Gustave Doré - Scripture reader in a night refuge (lecteur des écritures saintes dans un asile de nuit) - illustration pour William Blanchard Jerrold, London, a pilgrimage, 1872
04/03/2010
Greuze - Ecolier endormi sur son livre, 1755
Portrait d'un jeune garçon - Anonyme français du XIXème
Via Arsvitaest
02/03/2010
L'art de la lecture : Bracquemond/Luc
Félix Bracquemond - La lecture de la Bible
Par exemple, Luc 6:24
Πλὴν οὐαὶ ὑμῖν τοῖς πλουσίοις, ὅτι ἀπέχετε τὴν παράκλησιν ὑμῶν.
Mais malheur à vous, les riches, car vous avez déjà votre consolation.
Luc 6:24, Codex Sinaïticus, 4ème siècle
Outre le fait d'être l'évangéliste qui parle le plus des femmes, Luc se distingue de ses confrères en ce qu'il est le seul à transmettre ce verset foudroyant. A noter que pour ἀπέχετε τὴν παράκλησιν il existe un conflit de traductions, selon qu'on retient l'un ou l'autre sens de ce curieux ἀπέχειν grec qui signifie à la fois écarter et recevoir. Dans la première acception les riches refuseraient leur παράκλησις (réconfort, consolation) mais c'est bien la seconde qui s'impose, et quasiment au sens commercial : ἀπέχω, je donne reçu d'un paiement qu'on me devait. Pour l'évangéliste les riches ont déjà signé leur reçu pour solde de tout compte. A tout prendre, si son français n'était pas vieilli, la traduction la plus suggestive serait celle de la Bible calviniste de Genève :
Mais malheur sur vous, riches : car vous remportez votre consolation.
Mais malheur sur vous, riches : car vous remportez votre consolation.
01/03/2010
Raymond Mason
Raymond Mason - Le départ des fruits et légumes du coeur de Paris, 28 février 1969, église Saint-Eustache, détail
Le 13 février dernier, Raymond Mason quittait définitivement la rue Monsieur-le-Prince. Et cela fait aujourd'hui quarante-et-un ans et un jour que les Halles de Paris ont fermé, transférées à Rungis. Mason avait loué une chambre dans le quartier et passé des heures à dessiner les habitués du marché. La sculpture elle-même fut réalisée, dit-on, le jour même de la fermeture et on peut la voir dans une chapelle de l'église Saint-Eustache, que Mason a d'ailleurs représentée.
"Voyez le type au chou-fleur et son copain avec une bette poirée sous le bras, puis le gars au gros nez tendant un cageot d'oranges comme s'il s'agissait d'un calice, et le petit enfant noir avec son chou et la femme au bonnet à pompons et aux lèvres cerise qui porte une caisse de pommes starking pressée contre la poitrine et l'homme tirant un chariot, et la tomate qui est tombée dans la rue et qui a été écrasée. En les regardant je me dis : dans les églises j'ai vu des saints et des Madones et des martyrs, les sauvés et les damnés, mais je n'ai jamais vu de gens pris à même la rue, sauf les fidèles assis sur les bancs de l'église, et voici qu'ils ont une chapelle à eux tout seuls et qu'ils ont été consacrés ! (Eux-mêmes n'en croiraient pas leurs yeux. "On ne nous la fait pas, à nous !" diraient-ils.) Consacrés, rendus sacrés, non pas à cause des saints qui les entourent, ni à cause des généraux enterrés dans leurs sarcophages, mais sacralisés par la tendresse d'un artiste qui s'en est souvenu avec amour et les a inlassablement recréés." (1)
(1) John Berger "On ne nous la fait pas, à nous !" in La forme d'une poche, Fage éd., Lyon 2003, traduction Michel Fuchs.
"Voyez le type au chou-fleur et son copain avec une bette poirée sous le bras, puis le gars au gros nez tendant un cageot d'oranges comme s'il s'agissait d'un calice, et le petit enfant noir avec son chou et la femme au bonnet à pompons et aux lèvres cerise qui porte une caisse de pommes starking pressée contre la poitrine et l'homme tirant un chariot, et la tomate qui est tombée dans la rue et qui a été écrasée. En les regardant je me dis : dans les églises j'ai vu des saints et des Madones et des martyrs, les sauvés et les damnés, mais je n'ai jamais vu de gens pris à même la rue, sauf les fidèles assis sur les bancs de l'église, et voici qu'ils ont une chapelle à eux tout seuls et qu'ils ont été consacrés ! (Eux-mêmes n'en croiraient pas leurs yeux. "On ne nous la fait pas, à nous !" diraient-ils.) Consacrés, rendus sacrés, non pas à cause des saints qui les entourent, ni à cause des généraux enterrés dans leurs sarcophages, mais sacralisés par la tendresse d'un artiste qui s'en est souvenu avec amour et les a inlassablement recréés." (1)
(1) John Berger "On ne nous la fait pas, à nous !" in La forme d'une poche, Fage éd., Lyon 2003, traduction Michel Fuchs.