26/03/2019

L'enfant du ghetto


Walter Sickert - A child of the Ghetto, Mr Israel Zangwill, 1897
Encre, gouache et aquarelle sur papier





Quand Sickert fait ce dessin pour Vanity Fair il a bien entendu à l'esprit le titre qui rendit Zangwill célèbre, Children of the ghetto. C'est dans ce livre et sa suite, Grandchildren of the ghetto, que la langue du petit peuple juif de Whitechapel et Spitalfields fait irruption dans la littérature anglaise - et, bien avant Abraham Cahan ou Henry Roth, dans celle des Etats-Unis, par importation. Car en cette fin de XIXème zigzaguant - comme à l'aveugle et déjà comme nous - entre mondialisme et nations, il a fallu que ce soit un sioniste (1) londonien qui invente pour les Etats-Unis cette métaphore du Melting pot...



Couverture de programme pour la pièce The Melting Pot d'Israel Zangwill, 1916



(1) Ce n'est pas Zangwill qui inventa le slogan d'une terre sans peuple pour un peuple sans terre - c'est Shaftesbury et même avant Shaftesbury, déjà, pour les mêmes raisons qu'aujourd'hui, des chrétiens évangélistes. Mais Zangwill fut probablement le premier sioniste à dire (en 1901) "Palestine is a country without a people; the Jews are a people without a country". Cela dit, il ne faut pas oublier qu'il s'est vite repenti de l'avoir dit.


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