Huile sur toile
Tate Gallery CC-BY-NC-ND (3.0 Unported)
Christopher Richard Wynne Nevinson naît en 1889 d'un père - Henry Nevinson - journaliste, militant anti-esclavagiste, suffragiste (1) et socialiste et d'une mère elle aussi suffragiste (2). Il étudie le dessin et la peinture à la Slade School puis, à l'occasion d'un séjour parisien - à l'inévitable Académie Julian - rencontre Gino Severini et surtout Marinetti, que connaissait déjà son père. Revenu à Londres, il est pour un temps l'un des deux leaders - avec Wyndham Lewis - du futurisme anglais au Rebel Art Centre, mais il a la mauvaise idée de signer, seul avec Marinetti, le manifeste qui se voulait fondateur de ce courant, Vital English Art - ou Contre l'art anglais, dans sa version française.
Manifeste Marinetti-Nevinson du 11 juin 1914 (date de la version française)
"Nous voulons un art anglais viril, puissant et anti-sentimental"
Immédiatement, Wyndham Lewis prend cette déclaration comme un coup monté contre lui. Réunissant et faisant signer tous les autres futuristes anglais - dont Ezra Pound, j'y reviendrai - il expédie une lettre à la presse récusant le Manifeste et, sans même le nommer, excluant de fait Nevinson du mouvement vorticiste. Nevinson se retrouve seul, dans un position de rebelle et de minoritaire qu'il cultivera tout au long de sa vie, tant face à l'art officiel de la Royal Academy que vis-vis d'autres groupes modernistes comme celui de Bloomsbury.
Mais nous sommes à la mi-juin 1914, et Nevinson va avoir l'occasion (3) de se confronter physiquement à un phénomène véritablement viril, puissant et anti-sentimental : l'holocauste industriel de 14-18.
Il a toujours exclu le service armé, d'autant qu'il est atteint de fièvre rhumatismale. Il s'engage, avec son père, dans une unité d'ambulances du front levée par les Quakers, la Friends' Ambulance Unit. Après la traversée ils sont affectés à Ypres, où des centaines de blessés sont entassés dans trois hangars des chemins de fer que les Anglais appelleront The Shambles - Les Abattoirs.
C.R.W. Nevinson - La Patrie, 1917
Huile sur toile
Au bout d'une semaine aux Shambles, ma vie d'avant semblait dater de plusieurs années. Un mois passé, j'avais l'impression d'être né dans un cauchemar. J'avais vu des choses si révoltantes qu'elles étaient difficiles à concevoir, et personne ne cillait, même les plus sensibles d'entre nous. Nous ne pouvions qu'aider, ignorer les hurlements, le pus, la gangrène et les éventrements (4) .
Nevinson dans son uniforme d'ambulancier
Dans la demi-obscurité de ces entrepôts nus, sur le sol couvert de paille, gisaient par centaines et centaines les blessés, Français, Belges, par-ci par-là quelques Allemands et Britanniques. Beaucoup d'entre eux étaient restés là trois jours et trois nuits entières, pratiquement sans soin et même sans nourriture pour la plupart, les vivants, les mourants et les morts côte à côte (5).
C.R.W. Nevinson - The Doctor, 1916
Huile sur toile
Le futurisme - italien et anglais, en l'occurrence - était un culte de la modernité rapide et violente. Mais en quoi préparait-il un artiste à ce choc de la réalité moderne, rapide, violente, extrême ? Nevinson et Wyndham Lewis peignaient avant 1914 des toiles aux titres suggestifs comme War ou Plan of War, et dans ses souvenirs l'artiste se souvient qu'
"Aucune (d'entre elles) n'était bonne, mais elles étaient intéressantes en cela qu'elles prouvaient, comme Sir Michael Sadler l'avait affirmé, que certains artistes modernes avaient un étrange pressentiment de la catastrophe à venir. Rétrospectivement, on pourrait croire que quelques-uns d'entre nous se préparaient déjà techniquement à exprimer l'horreur, la cruauté et la violence qui les attendaient (6)."
Il conduit son ambulance, sur le front. Emmagasine les expériences, qu'il peindra plus tard. Tient jusqu'à la mi-janvier 1915 (7) et revient alors en Angleterre. Il peint; il expose; il devient celui qui a vu la guerre et qui peut la reproduire avec une toile et un pinceau; il devient célèbre - et même les militaires revenant du front se reconnaissent dans ses toiles...
Dès ses premières expositions, on remarque que ses techniques sont diverses. Il reste futuriste, il le proclame et d'ailleurs le prouve une toile comme...
C.R.W. Nevinson - Bursting Shell / Un obus éclate, 1915
Huile sur toile
Tate Gallery CC-BY-NC-ND (3.0 Unported)
Mais dans La Mitrailleuse et plus encore dans La Patrie et The Doctor, il revient en-deça du futurisme - d'abord vers une sorte de cubisme mitigé, et finalement vers un naturalisme stylisé qui sera une des formes possibles (8) du modernisme anglais dans les années qui suivent - et en cela Nevinson est évidemment un précurseur.
On a pu spéculer sur les raisons de cet abandon progressif du futurisme, y voyant le désir de ne pas déplaire aux autorités militaires, de la part d'un artiste officiel. Pourtant Nevinson n'hésita pas, par exemple, à maintenir Paths of Glory - refusé par la censure militaire (9) - sur les murs de son exposition de 1918...
...en barrant le tableau d'une bande de papier marron sur lequel était inscrit "censuré".
Mais la raison de ce retour au naturalisme était probablement tout autre. La furia futuriste était à la fois le pressentiment de la catastrophe et la prédisposition à la dépeindre dans sa pleine violence - en revanche l'expérience physique de la catastrophe, la souffrance, ne pouvait passer par la forme futuriste, sa reproduction exigeait un refroidissement - la solidification quasi-minérale de La Mitrailleuse ou la boue impressionniste de Paths of Glory. Si une trajectoire artistique a illustré l'impasse du futurisme face aux effets de la violence à laquelle il aspirait, c'est bien celle de Nevinson.
En janvier 1916, le Military Service Act établit la conscription en Grande-Bretagne. S'ensuit une nouvelle législation sur les réformes, le Compulsion Bill : tous les réformés pour inaptitude devront repasser un examen médical et risquent donc d'être envoyés au front; Nevinson est concerné, d'autant que la fièvre rhumatismale ne semble plus être un motif suffisant. Il entre dans une phase de dépression, envisage de se réfugier en Espagne (pays neutre) mais cela est maintenant interdit aux mobilisables. De plus, son père étant considéré comme un militant radical et objecteur de conscience (11), les soupçons s'étendent au fils. S'ensuit une série de démarches vaines pour se faire réformer; enfin, grâce à des amis de son père et au succès de ses expositions, il parvient à se faire nommer Official War Artist - mais sans solde et sans uniforme, à la différence d'autres peintres (12). Il retourne en France en Juillet 1917 et a juste le temps de quelques esquisses sur les préparatifs de la bataille de Passchendaele...
...260 000 morts dans la boue de chaque côté pour une avancée de huit kilomètres, soit soixante-cinq mille morts au kilomètre. Il est possible que le peintre se soit aventuré là où il ne fallait pas : pour insubordination, il est renvoyé en Angleterre, alors que l'offensive est à peine lancée, et un mois seulement après son arrivée.
1917 voit l'amplification de deux processus parallèles : la dépression psychique de Nevinson, et la diversification de son style. Psychologiquement instable depuis toujours, son état a été aggravé par le choc de sa période d'ambulancier puis la réincorporation en Angleterre, enfin par ses démêlés pour échapper au front et avec la censure - la bataille à propos de Paths of Glory dura des mois et se termina par le retrait de la toile, discrètement achetée par l'Imperial War Museum pour la cacher.
Sa versatilité stylistique était apparue dès l'exposition de 1918 aux Leicester Galleries : une seule toile vraiment futuriste, et une tendance croissante à un réalisme parfois quasi-photographique comme dans
J'interpréterais volontiers l'évolution stylistique de Nevinson - à l'instar de sa trajectoire personnelle - comme une blessure de guerre. Représenter l'explosion était l'objectif futuriste; représenter le trauma successif à l'explosion était une tout autre tâche. Le cubisme et le futurisme étaient inaptes à transmettre le travail de deuil et de dépression qui suivent le trauma, en ce sens l'évolution de Nevinson est un cas particulier du retour à l'ordre dans les arts. Mais c'est aussi un cas à part parce qu'il découle d'une expérience très directe - d'où, peut-être, la rapidité d'une évolution qui dérouta ses contemporains.
Nevinson part pour New York, mais ce qu'il y produit ne présente pas de véritable nouveauté pour les artistes états-uniens; il passe un temps à Paris, revient à Londres de plus en plus dépressif, en proie aux critiques de ses vieux ennemis - il s'en était fait pas mal, depuis Henry Tonks, professeur à la Slade, jusqu'au cercle de Bloomsbury, sans compter Lewis et Pound. Il envisage probablement le suicide.
Il ne se suicide pas. Plus tard, il achète un camion converti en caravane et y embarque avec sa femme, Kathleen. Ils quittent Londres, partent sur les routes anglaises où il peint de tranquilles paysages campagnards, loin du style viril, puissant et anti-sentimental.
On a pu spéculer sur les raisons de cet abandon progressif du futurisme, y voyant le désir de ne pas déplaire aux autorités militaires, de la part d'un artiste officiel. Pourtant Nevinson n'hésita pas, par exemple, à maintenir Paths of Glory - refusé par la censure militaire (9) - sur les murs de son exposition de 1918...
C.R.W. Nevinson - Paths of Glory / Les sentiers de la gloire (10), 1917
Huile sur toile
Imperial War Museum
...en barrant le tableau d'une bande de papier marron sur lequel était inscrit "censuré".
Paths of Glory "Censuré"
Photo Daily Mail, Mars 1918
Mais la raison de ce retour au naturalisme était probablement tout autre. La furia futuriste était à la fois le pressentiment de la catastrophe et la prédisposition à la dépeindre dans sa pleine violence - en revanche l'expérience physique de la catastrophe, la souffrance, ne pouvait passer par la forme futuriste, sa reproduction exigeait un refroidissement - la solidification quasi-minérale de La Mitrailleuse ou la boue impressionniste de Paths of Glory. Si une trajectoire artistique a illustré l'impasse du futurisme face aux effets de la violence à laquelle il aspirait, c'est bien celle de Nevinson.
En janvier 1916, le Military Service Act établit la conscription en Grande-Bretagne. S'ensuit une nouvelle législation sur les réformes, le Compulsion Bill : tous les réformés pour inaptitude devront repasser un examen médical et risquent donc d'être envoyés au front; Nevinson est concerné, d'autant que la fièvre rhumatismale ne semble plus être un motif suffisant. Il entre dans une phase de dépression, envisage de se réfugier en Espagne (pays neutre) mais cela est maintenant interdit aux mobilisables. De plus, son père étant considéré comme un militant radical et objecteur de conscience (11), les soupçons s'étendent au fils. S'ensuit une série de démarches vaines pour se faire réformer; enfin, grâce à des amis de son père et au succès de ses expositions, il parvient à se faire nommer Official War Artist - mais sans solde et sans uniforme, à la différence d'autres peintres (12). Il retourne en France en Juillet 1917 et a juste le temps de quelques esquisses sur les préparatifs de la bataille de Passchendaele...
C.R.W. Nevinson - Harvest of Battle / Moisson de bataille, 1919
Huile sur toile
Imperial War Museum
...260 000 morts dans la boue de chaque côté pour une avancée de huit kilomètres, soit soixante-cinq mille morts au kilomètre. Il est possible que le peintre se soit aventuré là où il ne fallait pas : pour insubordination, il est renvoyé en Angleterre, alors que l'offensive est à peine lancée, et un mois seulement après son arrivée.
1917 voit l'amplification de deux processus parallèles : la dépression psychique de Nevinson, et la diversification de son style. Psychologiquement instable depuis toujours, son état a été aggravé par le choc de sa période d'ambulancier puis la réincorporation en Angleterre, enfin par ses démêlés pour échapper au front et avec la censure - la bataille à propos de Paths of Glory dura des mois et se termina par le retrait de la toile, discrètement achetée par l'Imperial War Museum pour la cacher.
Sa versatilité stylistique était apparue dès l'exposition de 1918 aux Leicester Galleries : une seule toile vraiment futuriste, et une tendance croissante à un réalisme parfois quasi-photographique comme dans
C.R.W. Nevinson - Swooping Down on a Hostile Plane, 1917
Pastel
Collection privée
...où seuls les rayons d'un soleil caché subsistent comme un pâle souvenir du cubo-futurisme. Quand Harvest of Battle fut exposé, avec une douzaine de ses tableaux, à la grande exposition Nation's War Paintings and Drawings en 1919, le public aima, les critiques virent le tableau comme une image réaliste mais aussi, comme le dira Ezra Pound "un mauvais tableau". En deux ans seulement, Nevinson apparaissait comme s'étant de lui-même exclu de l'avant-garde artistique, et le style moderniste et anguleux qu'il avait proposé avec La Mitrailleuse pouvait être repris par d'autres avec succès, alors qu'il l'avait laissé derrière lui.
C.R.W. Nevinson - Portrait of a wounded soldier, 1916
Huile sur toile
J'interpréterais volontiers l'évolution stylistique de Nevinson - à l'instar de sa trajectoire personnelle - comme une blessure de guerre. Représenter l'explosion était l'objectif futuriste; représenter le trauma successif à l'explosion était une tout autre tâche. Le cubisme et le futurisme étaient inaptes à transmettre le travail de deuil et de dépression qui suivent le trauma, en ce sens l'évolution de Nevinson est un cas particulier du retour à l'ordre dans les arts. Mais c'est aussi un cas à part parce qu'il découle d'une expérience très directe - d'où, peut-être, la rapidité d'une évolution qui dérouta ses contemporains.
Nevinson part pour New York, mais ce qu'il y produit ne présente pas de véritable nouveauté pour les artistes états-uniens; il passe un temps à Paris, revient à Londres de plus en plus dépressif, en proie aux critiques de ses vieux ennemis - il s'en était fait pas mal, depuis Henry Tonks, professeur à la Slade, jusqu'au cercle de Bloomsbury, sans compter Lewis et Pound. Il envisage probablement le suicide.
Il ne se suicide pas. Plus tard, il achète un camion converti en caravane et y embarque avec sa femme, Kathleen. Ils quittent Londres, partent sur les routes anglaises où il peint de tranquilles paysages campagnards, loin du style viril, puissant et anti-sentimental.
C.R.W. Nevinson - On the downs
Huile sur toile
(1) C'est-à-dire partisans du suffrage des femmes. Henry Nevinson fit partie des fondateurs de la Men's League for Women's suffrage et publia en 1913 Women's Vote and Men.
(2) Margaret Nevinson était membre de la WSPU d'Emmeline Pankhurst, puis de la Women's Freedom League.
(3) Il est loin d'être le seul parmi les futuristes - Marinetti, Wyndham Lewis feront la guerre, T. E. Hulme et Gaudier-Brzeska périront au front.
(4) C.R.W. Nevinson - Paint and Prejudice, Harcourt Brace, New York, 1938, p. 99.
(5) M. Tatham & J.E. Miles (eds), Friends' Ambulance Unit, 1914-1919, Swathmore, Londres, 1920, p. 7, cité par Michael J.K. Walsh, Hanging a Rebel, The Life of C.R.W. Nevinson, Lutterworth Press, 2008, p.99.
(6) Paint and Prejudice, p. 87.
(7) Les raisons de son départ sont peu claires : "business reasons" pour les archives de la Friends' Ambulance Unit, ou "I crocked up" ("je suis tombé malade" ou "j'ai craqué") selon ses souvenirs dans Paint and Prejudice.
(8) Voir là-dessus Paul Edwards, Artists as Activists : C.R.W. Nevinson and Wyndham Lewis, in A Dilemma of English Modernism, ed. Michael J. K. Walsh, University of Delaware Press, 2007, notamment pp. 81-82.
(11) Henry Nevinson avait été correspondant de guerre pendant la guerre des Boers. Bien qu'ayant couru des risques, notamment lors du siège de Ladysmith, il avait été très critique de la politique britannique dans ce conflit, et de ce fait personnellement cible de menaces. Son fils avait également été persécuté par ses camarades d'école qui le considéraient comme le fils d'un traître.
(12) Sur tout cela, voir Michael J. K. Walsh, C.R.W. Nevinson, This Cult of Violence, Yale University Press, 2002, pp. 152-158.
(3) Il est loin d'être le seul parmi les futuristes - Marinetti, Wyndham Lewis feront la guerre, T. E. Hulme et Gaudier-Brzeska périront au front.
(4) C.R.W. Nevinson - Paint and Prejudice, Harcourt Brace, New York, 1938, p. 99.
(5) M. Tatham & J.E. Miles (eds), Friends' Ambulance Unit, 1914-1919, Swathmore, Londres, 1920, p. 7, cité par Michael J.K. Walsh, Hanging a Rebel, The Life of C.R.W. Nevinson, Lutterworth Press, 2008, p.99.
(6) Paint and Prejudice, p. 87.
(7) Les raisons de son départ sont peu claires : "business reasons" pour les archives de la Friends' Ambulance Unit, ou "I crocked up" ("je suis tombé malade" ou "j'ai craqué") selon ses souvenirs dans Paint and Prejudice.
(8) Voir là-dessus Paul Edwards, Artists as Activists : C.R.W. Nevinson and Wyndham Lewis, in A Dilemma of English Modernism, ed. Michael J. K. Walsh, University of Delaware Press, 2007, notamment pp. 81-82.
(9) Alors comme aujourd'hui, on ne devait montrer que les cadavres de l'ennemi.
(10) Le tableau reprend un vers (the paths of glory lead but to the grave) du poème de Thomas Gray, Elégie écrite dans un cimetière de campagne, titre repris, en référence au tableau de Nevinson, par Humphrey Cobb pour son roman, puis par Kubrick pour son film.
(10) Le tableau reprend un vers (the paths of glory lead but to the grave) du poème de Thomas Gray, Elégie écrite dans un cimetière de campagne, titre repris, en référence au tableau de Nevinson, par Humphrey Cobb pour son roman, puis par Kubrick pour son film.
(11) Henry Nevinson avait été correspondant de guerre pendant la guerre des Boers. Bien qu'ayant couru des risques, notamment lors du siège de Ladysmith, il avait été très critique de la politique britannique dans ce conflit, et de ce fait personnellement cible de menaces. Son fils avait également été persécuté par ses camarades d'école qui le considéraient comme le fils d'un traître.
(12) Sur tout cela, voir Michael J. K. Walsh, C.R.W. Nevinson, This Cult of Violence, Yale University Press, 2002, pp. 152-158.
Merci pour cette "semaine Nevinson".
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