Patti LuPone (dans le rôle de Moll) & The Acting Company - Nickel Under the Foot, 1985
Scène 7 de l'opéra The Cradle Will Rock (Marc Blitzstein, 1937)
Scène 7 de l'opéra The Cradle Will Rock (Marc Blitzstein, 1937)
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The cradle will rock, sketch 7 : Nickel under the foot
Source
The cradle will rock est un opéra brechtien sur le thème de l'affrontement de classe dans la ville de Steeltown, allégorie des Etats-Unis. S'opposent le Tycoon local, Mr Mister, détenteur de tous les pouvoirs confondus, usines, police, église, presse... et Larry Foreman, homme ordinaire qui tente de syndiquer (unionize) les travailleurs du cru.
Trouvant son théâtre fermé, la troupe décida de jouer quand même; pendant que les acteurs haranguaient le public devant les portes, Welles et le producteur John Houseman allèrent louer un piano et une scène, au Venice Theatre quelques blocs plus loin. L'opéra fut joué sans orchestre et sans décors, avec juste Blitzstein au piano sur la scène. Comme les acteurs ne pouvaient y monter à cause des règles syndicales, ils chantèrent au milieu du public.
Succès immédiat, l'opéra tint dix-neuf représentations dans le même dispositif, suivies d'une reprise à l'automne 37 au Mercury Theatre de Welles, puis par une diffusion sur disques. The cradle will rock devint ainsi un classique états-unien.
On trouvera un historique et des liens sur le site de New Line Theatre. Pour ceux qui voudraient approfondir la question (en anglais) le livre de référence est celui de Michael Denning, The Cultural Front. Enfin, comme la production de The cradle will rock, avec ses arrière-plans sociaux, est en elle-même un roman, voire un opéra, elle a donné lieu à deux scénarios, l'un d'Orson Welles hélas jamais tourné, l'autre écrit et réalisé par Tim Robbins (titre français : Broadway 39ème rue). Sur les rapports entre ces deux scripts, on peut lire un article de Jonathan Rosenbaum, ici.
Moll, le premier rôle féminin de The cradle... est la prostituée affamée jetée en prison pour avoir refusé ses services à un des flics du boss de la ville, Mr Mister - elle se souvient qu'elle prenait un café chez Andy, un café et peut-être plus parce qu'elle croyait avoir un nickel, une pièce de cinq cents, sous le talon... La scène se déroule, comme une bonne partie de l'opéra, dans la cage de garde à vue d'un commissariat. Le texte :
The cradle will rock, sketch 7 : Nickel under the foot
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The cradle will rock est un opéra brechtien sur le thème de l'affrontement de classe dans la ville de Steeltown, allégorie des Etats-Unis. S'opposent le Tycoon local, Mr Mister, détenteur de tous les pouvoirs confondus, usines, police, église, presse... et Larry Foreman, homme ordinaire qui tente de syndiquer (unionize) les travailleurs du cru.
Marc Blitzstein écrivit The cradle will rock au moment même où le mouvement ouvrier états-unien était en train de gagner la bataille de l'unionization à travers, notamment, les grèves de Little Steel et de Flint - et la création du CIO. L'opéra, mis en scène par Orson Welles, était une production du Federal Theatre Project, organisme public du new Deal dépendant de la WPA. C'est probablement la coïncidence de cette production avec les grèves en cours qui poussa le Federal Theatre Project à retirer son soutien à la production - bon, imaginez une ministre de la culture socialiste finançant au Châtelet un opéra rock appelant à la grève générale contre la loi travail - puis se ravisant pour garder son poste. Inconcevable, je sais.
Trouvant son théâtre fermé, la troupe décida de jouer quand même; pendant que les acteurs haranguaient le public devant les portes, Welles et le producteur John Houseman allèrent louer un piano et une scène, au Venice Theatre quelques blocs plus loin. L'opéra fut joué sans orchestre et sans décors, avec juste Blitzstein au piano sur la scène. Comme les acteurs ne pouvaient y monter à cause des règles syndicales, ils chantèrent au milieu du public.
Olive Stanton, qui jouait Moll dans la troupe de 1937,
et qui fut la première à se lever pour chanter de la salle au Venice Theatre
Succès immédiat, l'opéra tint dix-neuf représentations dans le même dispositif, suivies d'une reprise à l'automne 37 au Mercury Theatre de Welles, puis par une diffusion sur disques. The cradle will rock devint ainsi un classique états-unien.
On trouvera un historique et des liens sur le site de New Line Theatre. Pour ceux qui voudraient approfondir la question (en anglais) le livre de référence est celui de Michael Denning, The Cultural Front. Enfin, comme la production de The cradle will rock, avec ses arrière-plans sociaux, est en elle-même un roman, voire un opéra, elle a donné lieu à deux scénarios, l'un d'Orson Welles hélas jamais tourné, l'autre écrit et réalisé par Tim Robbins (titre français : Broadway 39ème rue). Sur les rapports entre ces deux scripts, on peut lire un article de Jonathan Rosenbaum, ici.
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