Enluminure pour Eustache Marcadé - Mystère de la Vengeance de Nostre Seigneur Ihesu Crist, ca 1465
Add MS 89066/1, folio 128v
British Library Manuscripts (en remerciant centralasian)
Eustache (ou Ustasse) Marcadé, né en Artois à une date inconnue, mort en 1440, Docteur en décret, Bachelier en théologie, Prévôt de Dampierre et Official de l'abbaye de Corbie, plus tard doyen de la Faculté de Décret (i.e. de droit) à Paris, est l'auteur du Mystère de la Vengeance de Nostre Seigneur Ihesu Crist. On lui attribue également le Mystère de la Passion, dit Passion d'Arras (ca 1425), le plus ancien Mystère français connu.
Le Mystère de la Vengeance de Nostre Seigneur Ihesu Crist (14.972 vers), dont la représentation durait quatre jours, reprend le thème de la Venjance Nostre Seigneur, poème/chanson de geste dont on connaît de nombreuses versions à partir du XIIème siècle, amalgamant la légende de Sainte Véronique et le récit de la destruction de Jérusalem par les Romains. Au premier jour, les quatre Vertus (Justice, Pitié, Paix et Vertu) débattent au paradis de la manière de se venger de la crucifixion du Christ. Les forces divines se déchaînent à la poursuite des coupables, Ponce Pilate essaie de se défausser, Caïphe le dénonce à l'empereur Tibère. Vespasien, futur empereur et gouverneur d'Espagne, est atteint de la lèpre, Dieu lui envoie l'ange Uriel qui lui conseille de rechercher le voile de sainte Véronique. Laquelle, justement de passage en Espagne au second jour, guérit Vespasien en lui montrant ledit voile. Tibère, frappé de ce miracle, reconnaît la divinité de jésus et fait chercher Ponce Pilate (ici se situe notre enluminure) lequel est emprisonné (et envoyé à Lyon...) Les troisième et quatrième journées mêlent, après la mort de Tibère, les récits des crimes de Néron et des rivalités (inspirées de l'histoire romaine) entre plusieurs empereurs ou prétendants, Othe (Othon), Gabbe (Galba) et Vitellius, se terminant par la victoire de Vespasien qui se retourne contre les juifs et prend Jérusalem, ramenant à Rome les Tables de la Loi, l'Arche d'alliance et la Verge d'Aaron, in sæcula sæculorum, Amen. Fin du Mystère...
...et célébration des noces fantastiques de la romanité impériale et du christianisme, sur le dos des boucs émissaires juifs et du traître Pilate; passent dans le fond les personnages récurrents de nos mythes romanesques, dont, évidemment, Joseph d'Arimathie... Sur les légendes antijudaïques du Moyen-Age et leur postérité compliquée (jusqu'à Eugène Sue...) on peut lire par exemple Gaël Milin, Le cordonnier de Jérusalem, dont la première partie est consacrée à la Vengeance de Notre Seigneur.
Le Mystère de la Vengeance de Nostre Seigneur Ihesu Crist (14.972 vers), dont la représentation durait quatre jours, reprend le thème de la Venjance Nostre Seigneur, poème/chanson de geste dont on connaît de nombreuses versions à partir du XIIème siècle, amalgamant la légende de Sainte Véronique et le récit de la destruction de Jérusalem par les Romains. Au premier jour, les quatre Vertus (Justice, Pitié, Paix et Vertu) débattent au paradis de la manière de se venger de la crucifixion du Christ. Les forces divines se déchaînent à la poursuite des coupables, Ponce Pilate essaie de se défausser, Caïphe le dénonce à l'empereur Tibère. Vespasien, futur empereur et gouverneur d'Espagne, est atteint de la lèpre, Dieu lui envoie l'ange Uriel qui lui conseille de rechercher le voile de sainte Véronique. Laquelle, justement de passage en Espagne au second jour, guérit Vespasien en lui montrant ledit voile. Tibère, frappé de ce miracle, reconnaît la divinité de jésus et fait chercher Ponce Pilate (ici se situe notre enluminure) lequel est emprisonné (et envoyé à Lyon...) Les troisième et quatrième journées mêlent, après la mort de Tibère, les récits des crimes de Néron et des rivalités (inspirées de l'histoire romaine) entre plusieurs empereurs ou prétendants, Othe (Othon), Gabbe (Galba) et Vitellius, se terminant par la victoire de Vespasien qui se retourne contre les juifs et prend Jérusalem, ramenant à Rome les Tables de la Loi, l'Arche d'alliance et la Verge d'Aaron, in sæcula sæculorum, Amen. Fin du Mystère...
Via centralasian
...et célébration des noces fantastiques de la romanité impériale et du christianisme, sur le dos des boucs émissaires juifs et du traître Pilate; passent dans le fond les personnages récurrents de nos mythes romanesques, dont, évidemment, Joseph d'Arimathie... Sur les légendes antijudaïques du Moyen-Age et leur postérité compliquée (jusqu'à Eugène Sue...) on peut lire par exemple Gaël Milin, Le cordonnier de Jérusalem, dont la première partie est consacrée à la Vengeance de Notre Seigneur.
Le Mystère de la Vengeance... fut représenté en 1463 à Abbeville en présence de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui en commanda un exemplaire manuscrit. L'enlumineur Loyset Liédet (ca 1420 - 1479), actif à Hesdin puis à Bruges, fut payé 18 livres pour son travail, une somme pour l'époque. Pour plus d'information on peut lire l'étude de Paul Durrieu en 1910.
On peut voir l'ensemble du travail de Liédet sur la Vengeance chez centralasian. Après avoir quitté la bibliothèque des ducs de Bourgogne le manuscrit fut divisé en deux volumes - numérisés par la British Library, ils sont accessibles ici et là.
Et s'il est des amateurs de Vengeance(s), il en existe bien d'autres, par exemple celle de 1458, ou encore celle-là...
On peut voir l'ensemble du travail de Liédet sur la Vengeance chez centralasian. Après avoir quitté la bibliothèque des ducs de Bourgogne le manuscrit fut divisé en deux volumes - numérisés par la British Library, ils sont accessibles ici et là.
Et s'il est des amateurs de Vengeance(s), il en existe bien d'autres, par exemple celle de 1458, ou encore celle-là...
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