Aquarelle
Collection Chauvet. Dessins sur Paris et ses environs.
Source : Gallica/BnF
"Les révolutions de cet escalier forment deux spirales gracieuses et partent chacune d'un point opposé, en A et B, dans les couloirs de communications du rez-de-chaussée de la maison. Les visiteurs peuvent se voir monter, ils changeront tour à tour de paliers et iront jusqu'en haut de la maison allant tantôt vers la droite, tantôt vers la gauche, sans jamais pouvoir se donner la main.
En effet, si on part du palier A situé du côté le plus près de la rue de Valois, on pourra monter et sonner successivement aux portes des logements du premier à droite, du deuxième à gauche, etc., situés en A (fig. 1). Si, au contraire, on part du palier B situé du côté le plus près de la rue Radziwill, on ira chez les locataires du premier à gauche, du deuxième à droite, etc."
La maison de neuf étages dans le passage Radziwill à Paris, La Nature, 1896
L'escalier vu d'en haut
Le passage lui-même a été absorbé, comme pratiquement toute la rue Radziwill, par le complexe de la Banque de France. L'immeuble du 33, dit Hôtel meublé de Radziwill, fut longtemps réputé être le plus haut de Paris, avec ses huit étages sur la rue Radziwill et neuf sur la rue de Valois. Construit en 1781, son double escalier et ses deux entrées, 33 rue Radziwill et 48 rue de Valois, favorisaient les entreprises discrètes comme la prostitution. En 1791 l'immeuble abritait un vaste et dangereux tripot comptant sept salles en rez-de-chaussée côté rue de Valois, huit côté Radziwill, et quatre à l'entresol (1). Rénové, il abrite aujourd'hui des activités tout aussi discrètes, celles du Comité d'entreprise de la Banque de France. L'escalier existe toujours, on peut en voir des photographies ici, sur l'excellent Paris-Bise-Art. À noter qu'il sert brièvement de décor à Patrick Modiano pour son roman L'horizon (Gallimard, 2010).
(1) cf. Jacques Hillairet - Dictionnaire historique des rues de Paris, Minuit éd. 1985, II, p. 316.
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