Bill Brandt - Girl Reclining at Eaton Place, 1955
Via gypsji
Et qui se souviendra ? Et comment faire pour garder la mémoire ?
Comment garder quoi que ce soit en ce monde ?
[…]
Mais le meilleur moyen de garder la mémoire est de la conserver au-dedans de l'oubli
pour qu'aucun souvenir ne vienne à s'éveiller plus tard
et troubler l'éternel repos de la mémoire
Le monde est plein du souvenir et de l'oubli
comme mer et terre ferme. Quelquefois la mémoire
est le sol sous nos pieds,
quelquefois la mémoire est la mer recouvrant toute chose
comme le Déluge. Et l'oubli est la terre ferme qui sauve, comme Ararat.
[…]
Chacun de nous est une digue entre passé et avenir.
Quand il [ou elle] meurt la digue se rompt, et le passé jaillit dans l'avenir.
Et il n'y a ni avant ni après. Tous les temps ne font qu'un
comme notre Dieu : notre temps est un.
Bénie soit la mémoire de la digue.
Yehuda Amichaï - Extraits de "Dans ma vie, sur ma vie" et "Qui se souviendra de ceux qui se souviennent ?" in Open Closed Open, Poems, traduit de l'hébreu en anglais par Chana Bloch et Chana Kronfeld, Harcourt, 2000
(via metaphorformetaphor)
(via metaphorformetaphor)
(Les deux poèmes ne figurent pas dans le choix opéré par Michel Eckhard Elial aux éditions de l'éclat et donc, pour la traduction de l'anglais en français, seuls les chats sont à blâmer)
Quatre recueils traduits en français : Anthologie personnelle, aux Ed. Actes Sud, Début fin début, Poèmes de Jérusalem et Les morts de mon père aux Editions de l'éclat.
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