Vanity Fair, 15 Septembre 1904
Source
Ce Bosanquet n'était pas un néo-hégélien, c'était un cricketeer. Un des plus fameux cricketeers au monde, celui qui, aux alentours de l'année 1900, inventa le googly. Un truc qui faisait bien rire tous ses petits camarades - enfin, ceux de son équipe, en tout cas.
Via St George's Park
Le googly, c'est affreusement simple, comme tout au cricket d'ailleurs : c'est quand le lanceur (bowler) envoie un leg break mais que ce n'est pas vraiment un leg break, en fait le résultat c'est plutôt un off break, sauf que ce n'est pas non plus tout à fait un vrai off break, c'est un googly - l'art ultime du spin.
Bien. Je reprends : vous tenez simplement la balle comme ça :
Via Question Cricket
Abdul Qadir dans ses œuvres
Mis en ligne par robelinda2
Mis en ligne par questioncricket
Ne dites pas que cela vous ennuie ou que vous n'y comprenez rien. Parce que c'est exactement l'effet que ça fait à beaucoup de gens quand vous leur parlez football. By the way, rappelez-vous qu'il y a plus de gens au monde pour regarder l'ICC World cup que pour s'intéresser au Tour de France ou au championnat du monde de rugby.
Car le cricket n'est pas sans intérêt - comme d'autres sports c'est un terrain de jeu et aussi de bataille, de ceux où les vaincus ont su reconquérir le terrain des vainqueurs - dans cet esprit on pourrait aller revoir...
Car le cricket n'est pas sans intérêt - comme d'autres sports c'est un terrain de jeu et aussi de bataille, de ceux où les vaincus ont su reconquérir le terrain des vainqueurs - dans cet esprit on pourrait aller revoir...
Ashutosh Gowariker - Lagaan, 2001
Mis en ligne par gargagan
...ou se rappeler l'histoire des cinq guinées de Learie Constantine...
Sportcaster card de Learie Constantine
...le champion de cricket trinidadien qui avait du mal à se faire admettre dans les clubs anglais ou à dormir dans un hôtel londonien, mais qui gagnait ses matchs et ses procès...
...ou encore se replonger dans ce livre fameux de C.L.R. James...
...qui n'était pas seulement un des meilleurs journalistes de cricket de son temps, mais aussi le seul noir dans la trentaine de délégués en 1938, dans la grange d'Alfred Rosmer, à la conférence de fondation de la Quatrième Internationale, et encore un des premiers à quitter ladite quand il était temps avec un esprit de suite certain, et enfin l'auteur des deux meilleurs livres jamais écrits sur la révolution haïtienne et sur Moby Dick...
...ou enfin relire Netherland de Joseph O'Neill - à ce jour la meilleure métaphore romanesque du 11 septembre - le pitch de cricket de New York rêvé par Chuck Ramkissoon, comme un Ground Zero alternatif et fondateur (c'est une remarque à double fond que faisait Barack Obama, quand il disait qu'il lisait précisément ce livre parce qu'il en avait un peu marre des dossiers). La dernière fois que quelqu'un a interrompu ma lecture dans le métro (cela m'arrive de moins en moins souvent, je ne dois pas lire les bons livres) pour me dire "moi aussi j'ai beaucoup aimé ce roman" c'était pour Netherland.
Tant il est vrai que rien ne vaut le regard lointain, le sport des autres, leurs règles inconnues, leurs gymnastiques étranges. Vous en perdez l'orient, vous vous posez des questions hasardeuses : quelle est la part de jeu dans cette guerre, de haine dans cette fraternité - dans ces habiletés retorses, de liberté reconquise et finalement, dans ces manigances, d'innocence retrouvée ?
Certains pensent que le cricket est né en France aux alentours du XVème siècle, mais il est bien connu que les français ont tout inventé, y compris internet et le PC. Remarquez que les pakistanais ne sont pas en reste. Mais les auteurs sérieux s'accordent sur deux points difficilement discutables : 1) le cricket remonte à la nuit des temps et 2) il a très vraisemblablement été inventé par des enfants.
La première tournée d'une équipe de cricket en France devait avoir lieu en 1789, elle fut annulée pour des raisons évidentes et l'hexagone attendit son premier match jusqu'en 1864. L'association française a été formée en 1987 - sur son site on trouvera un abrégé dessiné des principales règles, le texte français des Laws of cricket et un glossaire - on y verra qu'en français le googly s'appelle, comme de juste, le bosanquet.
Bien entendu le googly n'a rien à voir avec le Googol (en français : Gogol) et encore moins avec un moteur d'égarement bien connu. Quant au sens exact du mot googly et à son équivalent français, c'est un vrai défi pour traducteur - vraiment un truc pas net, limite gentiment dégoûtant...
Enfin - est-ce vraiment une occupation solitaire ? Eh bien oui : à tout moment il n'y a qu'un seul lanceur sur le terrain, le même pour les six lancers consécutifs d'un over. C'est d'ailleurs le sens du dessin de Spy : non pas la solitude du coureur de fond mais celle du tendeur de piège.
Article très instructif. Merci.
RépondreSupprimerTrès bon, merci.
RépondreSupprimerhttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6274486r/f11.image