Album du Ballet du Chasteau de Bicêtre
dansé le 8 mars (1626 ?) au Louvre, à l'Arsenal et à l'Hôtel de Ville
Daniel Rabel (1578-1637) travailla au service de Gaston d'Orléans, de Louis XIII et de Mazarin. Il fut dessinateur de théâtre et de ballets, dans la veine grotesque, et l'un des premiers maîtres français de la peinture de fleurs - ainsi ces tulipes...
...ne méritent-elles pas le sonnet de Malherbe ?
A Rabel, peintre, sur un livre de fleurs.
Sonnet.
Quelques louanges nonpareilles
Qu'ait Apelle encore aujourd'hui,
Cet ouvrage plein de merveilles
Met Rabel au-dessus de lui.
L'art y surmonte la nature,
Et si mon jugement n'est vain,
Flore lui conduisoit la main
Quand il faisoit cette peinture.
Certes il a privé mes yeux
De l'objet qu'ils aiment le mieux,
N'y mettant point de marguerite;
Mais pouvoit-il être ignorant
Qu'une fleur de tant de mérite
Auroit terni le demeurant ?
Sonnet.
Quelques louanges nonpareilles
Qu'ait Apelle encore aujourd'hui,
Cet ouvrage plein de merveilles
Met Rabel au-dessus de lui.
L'art y surmonte la nature,
Et si mon jugement n'est vain,
Flore lui conduisoit la main
Quand il faisoit cette peinture.
Certes il a privé mes yeux
De l'objet qu'ils aiment le mieux,
N'y mettant point de marguerite;
Mais pouvoit-il être ignorant
Qu'une fleur de tant de mérite
Auroit terni le demeurant ?
(Quant à savoir qui était cette Marguerite, les paris sont ouverts sachant que le sonnet a été écrit en 1624 par un Malherbe de soixante-neuf ans).
On peut voir ici les albums d'entrées de ballet dessinées par Rabel, et deux d'entre elles, plus précisément, là chez Miss Langostino. Pour imaginer ce qu'était un opéra-ballet sous Louis XIII, ne pas manquer le livret du Grand Bal de la Douairière de Billebahault, avec les dessins de Rabel, sur opéra baroque.
Un recueil de Cent fleurs et insectes a été édité dans la collection de la Bibliothèque Nationale. Et on peut lire en introduction un article de John Hastington (UToronto) sur Rabel et le grotesque, là encore.
Daniel Rabel - Seconde entrée des fantosmes
À noter qu'en ce temps on voyait les fantômes en drap noir et que depuis nous sommes passés au blanc.
RépondreSupprimerJe pense que ces fantômes entrent couverts d'un linceul noir - c'est à cette époque que le noir se généralise vraiment comme couleur du deuil, du moins pour ceux qui pouvaient se le payer. Nos fantômes modernes portent de façon égalitaire un linceul blanc, c'est-à-dire un drap.
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