Les manifestations, comme toute chose, ont un début, un milieu et une fin. Au début, on sort du métro, on se cherche, on se renifle, on se dit bonjour. Ici, pas loin du métro Oberkampf, Spiderman et Superman se demandent s'ils vont adhérer à la CFDT.
On a dit bonjour à Marie-Thérèse, ça faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vue - toi, tu es en retraite maintenant, m'a-t-elle dit, et toi, tu travailles encore, en parlant à Mme Chat. Marie-Thérèse a toujours eu un oeil de lynx. Marie-Thérèse fait ce qu'elle a toujours fait, elle défend bec et ongles son petit syndicat solidaire dans les longs couloirs pas si solidaires que ça d'une très redoutée Administration Centrale.
Puis dans le milieu des manifestations, on regarde autour de soi...
...on s'interroge sur l'impossibilité des virages à gauche, et sur l'obligation de traverser en deux temps.
J'aime bien les dames qui font des signes aux fenêtres pour nous encourager. Parfois, la manifestation les remarque et les acclame, alors les dames se cachent parce qu'elles sont timides.
Dans la manifestation il y a des croûtons et des lardons...
...le monsieur qui porte la pancarte a l'âge d'avoir crié comme moi, il y a quarante ans, que nous ne sommes pas contre les vieux, mais contre tout ce qui les a fait vieillir (1).
On regarde en l'air, et quand on voit le superbe graff du 86 boulevard Voltaire...
...on sait qu'on n'est pas loin de la fin. On les a tant de fois vues à travers des fumigènes, ces fenêtres...
...et, sous le ciel changeant, quand les têtes de cortège s'arrêtent pour la photo de fin, c'est un instant...
...un peu cabot, hors de propos mais si touchant. Car on a beau dire, la tête de cortège n'en sait pas beaucoup plus que la queue sur la suite et c'est le moment ou tout reste en suspens...
...où on se pose, en équilibre sur un pied, la fameuse question, que va-t-il se passer maintenant ?
Et puisque c'est l'endroit où le plus souvent elle se pose, appelons-la la question...
...de la place de la Nation.
(1) Mot d'ordre du Front de Libération de la Jeunesse, ca 1971.
(1) Mot d'ordre du Front de Libération de la Jeunesse, ca 1971.
Madame Chat, Monsieur Chat et moi finirons-nous par nous rencontrer dans ces manifs parisiennes ?
RépondreSupprimerPar habitude et par solidarité avec Mme Chat et ses copines, je manifeste plutôt avec les télégraphes zé téléphones. Mais on essaiera de vous repérer Jeudi. Sauf si vous vous obstinez à respirer le bon air de ma ville natale, Lyon.
RépondreSupprimerJe suivrai le fil des téléphones pour vous retrouver, vous, Mme Chat et ses copines. Tiens tiens, Lyon, votre ville natale... Très belle ville avec la Saône, le Rhône et les CRS...
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