29/04/2009

Le bar du coin : Lewis/Grant

Martin Lewis - Lunch Counter, 1927


James Arden Grant - Au café, 1927

Le greffe : pas si morte

Alexandre-François Desportes - Nature morte avec un chat

25/04/2009

The cat's meow : Saeki



Anna Saeki - Aoi sora, shiroi kumo - Ciel bleu, nuage blanc
Mis en ligne par bierone



Hier, pas loin de chez les chats, chantait Anna Saeki, la tanguera japonaise, et pour ses tangos on peut voir ici ou ...

20/04/2009

Brillez, lanternes de papier : Sargent

John Singer Sargent - Carnation, Lily, Lily, Rose, 1885-86



The Jaynetts - Sally go round the roses


Polly et Dolly, les deux filles de Fred Barnard, le grand illustrateur des romans de Dickens, dans le jardin du peintre Francis David Millet, à Broadway (Worcestershire). Sargent les fit poser cinq minutes par jour au crépuscule pendant tout l'automne de 1885, au moment exact dont il voulait capter la lumière, interrompant sa partie de tennis pour jeter quelques touches de peinture. Il les tint là jusqu'en Novembre, les petites filles portaient des sweaters sous leur robes blanches pour ne pas prendre froid et il fallait fixer des roses artificielles sur les buissons. Pourtant le tableau ne fut pas terminé cette année là et les séances quotidiennes reprirent l'été suivant. Le propriétaire du jardin, Francis Millet, faisait des tableaux de genre touchants comme celui-ci...



Francis Davis Millet -
Wandering thoughts


...une rose encore.

Dix ans après les séances de pose pour Carnation, Lily... Fred Barnard prit du laudanum avant de se coucher, s'assoupit sans éteindre sa pipe et mourut dans l'incendie qui en résulta. Sargent continua de s'ocuper de Polly et Dolly - il les emmenait dans ses voyages d'été et fit au moins deux portraits d'elles. A sa mort, il légua à leur mère 5000 livres, ce qui était une belle somme pour l'époque.

Francis Millet, qui eut une vie aventureuse - il débuta comme tambour militaire pendant la guerre de Sécession - s'embarqua pour son dernier voyage en avril 1912 sur un paquebot qui s'appelait le Titanic.




Les Jaynetts sont un groupe de R&B féminin des années soixante, recomposé au fil des sessions, essentiellement à partir des membres d'un autre groupe, The Hearts. Sally go 'round the roses (1963, Tuff records) est leur unique succès - son sens reste une énigme, l'interprétation la plus couramment reçue étant qu'il s'agit de l'adaptation d'un Nursery Rhyme. Et le véritable auteur est l'arrangeur Artie Butler.
Sally go round the roses
Sally go round the roses

Hope this place can't hurt you

Roses they can't hurt you

Sally don't you go, don't you go downtown

Sally don't you go, don't you go downtown

Saddest thing in the whole wide world
Is see your baby with another girl
Sally go round, oh Sally don't you go
Sally don't you go, Don't you go downtown

Oh, don't you go downtown

Saddest thing in the whole wide world

See your baby with another girl

Sally go round the roses
Sally go round the roses

They won't tell your secret

They won't tell your secret,
Oh no won't tell your secret

Sally baby cry, let your hair hang down
Sally baby cry, let your hair hang down

Sit and cry with the door closed

Sit and cry so no one knows

Sally baby cry, let your hair hang down

Sally baby cry, let your hair hang down

Saddest thing in the whole wide world
See your baby with another girl

Sally go round the roses

Sally go round the roses

Sally go round the roses



Carnation, Lily, Lily, Rose est une strophe tirée de Ye Shepherds Tell Me une chanson de Joseph Mazzinghi populaire dans les années où Sargent peignait son tableau.

Et bien sûr, à propos de Sargent, il faut absolument visiter la John Singer Sargent Virtual Gallery.


15/04/2009

Ronde de nuit : les lumières et les spectres

N.C. Wyeth, pour le Harper's Magazine, 1905



Andrew Wyeth - Moon madness, 1982



N.C. Wyeth, pour le Harper's Magazine, 1905



Norbert Ghisoland



Andrew Wyeth - The witching hour, 1977



Félix Vallotton - Femme fouillant dans un placard, 1900

13/04/2009

Portrait craché : portrait caché

John Everett Millais - Effie Millais

Retrouvé par hasard il y a un an et demi par une brave dame du Somerset qui débarassait son grenier. On le lui avait offert pour ses neuf ans.
Via The earthly paradise.

10/04/2009

Ayons congé : Merson/Johnson

cliquer pour agrandir

Luc-Olivier Merson -
Le repos pendant la fuite en Egypte, 1880


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Jonathan Eastman Johnson - A ride for freedom - the fugitive slaves, ca 1862

07/04/2009

Koï mambo



C'est le printemps...




...on descend au jardin...




...taquiner la carpe...




...Koï.

04/04/2009

Le greffe : Meow Meow (Spicer/Burger/Matsumoto)



Shiori Matsumoto (via Old Paint)



Meow Meow par Kat Onoma (Happy Birthday public, 2003)
Rodolphe Burger, g voc - Guy "Bix" Bickel, tp - Philippe Poirier ts - Pierre Keyline b - Pascal Benoit dr



I hear a banging on the door of the night
Buzz, buzz; buzz, buzz; buzz, buzz
If you open the door does it let in light?
Buzz, buzz, buzz, buzz; buzz, buzzz.
If the day appears like a yellow raft
Meow, meow; meow, meoww
Is it really on top of a yellow giraffe
Meow, meow, meow, meow. Meow, meow


Shiori Matsumoto (via mardecortesbaja)


If the door caves in as the darkness slides
Knocking and knocking; knock, knock, knock
What can tell the light of whatever's inside?
Knocking and knocking; knock, knock, knock


Shiori Matsumoto (via mardecortesbaja)

Or the light and the darkness dance in your eye
Shadows falling one by one
Pigs, and eels, and open sky
Dancers falling one by one
Dancers shrieking one by one.


Paroles : poème de Jack Spicer (1925-1965) - Thing Language, 1964

03/04/2009

Portrait craché : Elle dessinait très bien, et composait des romances charmantes...



Elisabeth Vigée-Lebrun - La Comtesse Golovine, 1798



"Le peuple russe est laid en général, mais il a une tenue à la fois simple et fière, et ce sont les meilleures gens du monde. On ne rencontre jamais un homme ivre, quoique leur boisson habituelle soit de l'eau-de-vie de grain. La plupart se nourrissent de pommes de terre, et force ail mêlé d'huile, qu'ils mangent avec leur pain, en sorte qu'ils infectent, bien qu'ils aient l'usage de se baigner tous les samedis. Cette pauvre nourriture ne les empêche pas de chanter à tue-tête en travaillant ou en menant leurs barques, et ce peuple m'a bien souvent rappelé ce qu'au commencement de la révolution disait un soir chez moi le marquis de Chastellux: «Si on leur ôte leur bandeau, ils seront bien plus malheureux!» (...)

(...)Plusieurs fermiers sont aussi fort riches. Je me souviens qu'arrivant un jour pour dîner chez le comte Golovin, je trouvai dans le salon un grand et gros homme qui avait tout-à-fait l'air d'un paysan renforcé. Quand on eut annoncé le dîner, je vis cet homme se mettre à table avec nous, ce qui me parut extraordinaire, et je demandai à la comtesse qui il était: «C'est, me dit-elle, le fermier de mon mari, qui vient lui prêter soixante mille roubles pour que nous puissions satisfaire à quelques dettes; l'obligeance de ce bon fermier vaut bien le dîner que nous lui donnons.» Rien n'était plus naturel en effet; ce qui pouvait me le paraître un peu moins, c'est que le comte Golovin, avec une fortune aussi considérable que la sienne, pût avoir besoin de l'argent de son fermier; mais je n'en étais plus à apprendre avec quelle facilité les seigneurs russes dépensent leur revenu; il faut dire, à la vérité, qu'ils sont infiniment plus magnifiques que les Français. Il résulte toutefois de ce luxe extraordinaire, auquel le nôtre ne peut être comparé, que, pour être payé quand ils vous doivent, il faut aller chez eux vers le 1er janvier, ou vers le 1er juillet, époques où ils touchent le revenu de leurs terres; autrement, on court risque de les trouver sans argent. Tant que je suis restée dans l'ignorance de cet usage, j'ai souvent attendu le paiement des portraits que j'avais faits. Au reste, le comte Golovin dont je parle, était le meilleur homme du monde; mais il n'avait aucun ordre. Par exemple, il acceptait tous les placemens qu'on lui offrait; car pour son malheur, on avait beaucoup de confiance en lui. Il tenait compte exactement de l'intérêt à dix pour cent, (taux ordinaire à Pétersbourg), puis au lieu de faire valoir ces fonds de manière ou d'autre, il les gardait dans une cassette, pour s'en servir s'il s'en présentait l'occasion; en sorte qu'on m'a dit qu'à sa mort, lorsque l'on ouvrit cette cassette, on y trouva de quoi payer la plus grande partie de ce qu'il devait.

La comtesse Golovin était une femme charmante, pleine d'esprit et de talens, ce qui suffisait souvent pour nous tenir compagnie; car elle recevait peu de monde. Elle dessinait très bien, et composait des romances charmantes, qu'elle chantait en s'accompagnant du piano. De plus, elle était à l'affût de toutes les nouvelles littéraires de l'Europe, qui, je crois, étaient connues chez elle aussitôt qu'à Paris. Elle avait pour amie intime la comtesse Tolstoi qui était belle et bonne, mais beaucoup moins animée que la comtesse Golovin; et peut-être ce contraste dans leur caractère avait-il formé et cimenté leur liaison."

Souvenirs de Madame Louise Elisabeth Vigée-Lebrun, Paris, 1835
tome second, Chapitre XVIII
: Le froid à Pétersbourg.--Le peuple russe.--La douceur de ses moeurs.--Sa probité.--Son intelligence.--Les femmes de marchands russes.--Le comte Golovin.--La débâcle de la Néva.--Les salons de Pétersbourg.--Le théâtre.--Madame Hus.--Mandini.--La comtesse Strogonoff.--La princesse Kourakin.

02/04/2009

Le greffe : One cat, one vote, and one beer...



Illustration : Vincent Valdez

Ry Cooder, vocal - Joachim Cooder, keyboard, percussion - John Hassell, trumpet

Hey bartender, what you say , I'm gonna get drunk on election day!
Want one glass of bourbon, one glass of rye
Come on, set me up, Joe, don't pass me by!
My money's alright, but my feet go sore
See, I been trying to vote, 'bout a hour or more
I tried, but I didn't get nowhere Joe,
I just don't think they're doing this voting fair and square!

Better make it one cat, one vote, and one beer
Bartender, one cat, one vote, and one beer...

See, I went downtown to the voting room

'Cause I wanted to get my voting done soon

The man said, "We're gonna have to do a little checking on you"

Come back a little later on and said, "Well, Buddy, you knox, your vote just can't go through
Says you been dead, ten years back. We're sure not gonna take a vote off a dead red cat"
"What you say ?"
"Step aside now, you're interering with the election process, that's a crime"
"The crime is you!"
"Well Buddy, voting is just something I don't think you're going to do"

Chorus

Now, I'm gonna drink a little gin and some mellow wine

Then I'm gonna try that voting machine out just one more time
'Cause democracy is in our hands, but it's slipping through our fingers just like sand
I'm worried for you, sure worried for me, watching the election coming round on the T.V.
Voting is closed, we already lost the race
Might as well meet me down to Little Joe's Place

Chorus

On aura reconnu, outre une allusion à une chanson bien connue de John Lee Hooker, un petit exposé condensé des difficultés que certains êtres humains ont éprouvées pour pouvoir voter aux Etats-Unis d'Amérique, jusqu'au 5 Juillet 1971 selon certains, et encore beaucoup plus tard selon d'autres.

My name is Buddy est le second album de la "trilogie californienne" de Ry Cooder, après



et avant


Buddy est un concept-album. Il raconte les aventures d'un chat rouge, Buddy, qui quitte la ferme familiale pour échapper à la misère et vagabonde en compagnie de Lefty, une souris syndicaliste wobbly, avec l'insigne des IWW sur la casquette, et du révérend Tom Toad, qui combat le nouveau Ku-Klux-Klan à coups de Gospel Songs. Cooder revient à ses racines, Woody Guthrie et les Dust Bowl Ballads, aux migrants des Raisins de la colère, et à son album de 1972, Into the Purple Valley. Pas sûr d'ailleurs que cette America of yesteryear ne soit pas aussi celle de demain, quand on voit à quelle allure les Tent Cities s'installent aux US comme au temps de Tom Joad. A noter que parmi les nombreux musiciens convoqués on entend Pete Seeger et son frère Mike.

Reprenez un peu des aventures de Buddy Red Cat, Lefty Mouse & Reverend Tom Toad : Strike ! La grève...


Ry Cooder, vocals, guitar - Joachim Cooder, drums - Mike Seeger, fiddle, harmonica, jaw harp

I got off the train one evening in a little mining town
I started walking up the main street when the sun was going down
When I heard some voices singing, so I went to see what for

Might just be a birthday party, and might be room for just one more
It was miners and their families, they had left the mine that day

Walked out for safe conditions, on strike for decent pay...

01/04/2009

Portrait craché : Sans la perruque

Maurice Quentin de la Tour - Autoportrait, 1760, pastel