Valentin Alexandrovitch Serov - Portrait d'Alexei Stakhovitch
Joseph van Sluijters, dit Georges de Feure - La femme au chapeau noir, ca 1900
26/11/2008
24/11/2008
Si miagola nel buio : le long petit escalier
Maria Pia de Vito, dans un court extrait du documentaire Jazz istruzioni per l'uso, d'Elena Somaré. Après des études musicales classiques le parcours de M.P. de Vito mêle le folk napolitain et le jazz, pour ce dernier notamment avec John Taylor.
En 2006 elle a repris des chansons de Joni Mitchell dont So right qu'on entend ici grâce à Jazz Musique Production. Plus récemment elle a enregistré avec le pianiste anglais Huw Warren un disque de standards napolitains, anglais et brésiliens dont le gracieux Si fosse n'auciello...
Maria Pia De Vito (chant) Gabriele Mirabassi (clarinette) John Taylor (piano) - Si fosse n'auciello...
paroles d'Antonio de Curtis (dit Totò)
Album Diálektos (Maria Pia de Vito & Huw Warren), 2008
paroles d'Antonio de Curtis (dit Totò)
Album Diálektos (Maria Pia de Vito & Huw Warren), 2008
Mis en ligne par Giovanni Maria Ruggiero
Si j'étais un oiseau, je voudrais chanter tous les matins au-dessus de ta fenêtre
Scalinatella
longa longa
longa
longa
Strettulella
strettulella
addo' sta chella
'nnammuratella
Nun sponta ancora
zuc zuc
zuc zuc
zuc zucculillo
zucculillo
pe' 'sta viarella
scarrupatella
Addo' mme ne vogl'i'
t'od dico e crideme
addo' se ne po' ghi
chi è stanco 'e chiagnere
Scalinatella
saglie 'n cielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'e' 'nnammurata
'e nu pittore...
ca pitta Capre e parla furastiero
e i' porto 'mpietto
nu dulore 'e core
e sento chem m'accide stu penziero
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'è 'nnammurata
'e nu pittore
ca pitta Capre e parla furastiero...
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
portame a chella
sciaguratella
eh portame a chella
sciaguratella
Scalinatella, paroles de Enzo Bonagura, musique de Giuseppe Coffi, 1948.
...c'est la rue qui descend en escalier, du haut de la ville jusqu'à la plage...
...longa longa.
Mis en ligne par reliezscilla
Si miagola nel buio : ça miaule dans le noir. Ce sera une série sur la Canzone. Vaste programme.
Si fosse n 'auciello, ogne matina vurria
cantà 'ncoppa 'a fenesta toja :
Bongiorno , ammore mio, bongiorno, ammore !
E pò vurria zumpà 'ncoppa 'e capille
e chianu chiano, comme a na carezza,
cu stu beccuccio accussi piccerillo,
mme te mangiasse 'e vase a pezzechillo ...
Si fosse nu canario o nu cardillo.
cantà 'ncoppa 'a fenesta toja :
Bongiorno , ammore mio, bongiorno, ammore !
E pò vurria zumpà 'ncoppa 'e capille
e chianu chiano, comme a na carezza,
cu stu beccuccio accussi piccerillo,
mme te mangiasse 'e vase a pezzechillo ...
Si fosse nu canario o nu cardillo.
Et elle était il y a quelques jours près de chez les chats, en duo avec Jean-Baptiste Trotignon. Au moment des rappels elle a chanté sa version de Scalinatella, enregistrée sur l'album Nauplia, et que vous pouvez écouter ici.
Scalinatella
longa longa
longa
longa
Strettulella
strettulella
addo' sta chella
'nnammuratella
Nun sponta ancora
zuc zuc
zuc zuc
zuc zucculillo
zucculillo
pe' 'sta viarella
scarrupatella
Addo' mme ne vogl'i'
t'od dico e crideme
addo' se ne po' ghi
chi è stanco 'e chiagnere
Scalinatella
saglie 'n cielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'e' 'nnammurata
'e nu pittore...
ca pitta Capre e parla furastiero
e i' porto 'mpietto
nu dulore 'e core
e sento chem m'accide stu penziero
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
Chella s'è 'nnammurata
'e nu pittore
ca pitta Capre e parla furastiero...
Scalinatella
saglie 'ncielo
o scinne a mare
cercammella
trovammella
portame a chella
sciaguratella
portame a chella
sciaguratella
eh portame a chella
sciaguratella
Scalinatella, paroles de Enzo Bonagura, musique de Giuseppe Coffi, 1948.
La scalinatella, à Positano...
...c'est la rue qui descend en escalier, du haut de la ville jusqu'à la plage...
...longa longa.
Ci-dessous vous avez droit en prime à la version de Massimo Ranieri, qui fait volontairement ressortir les influences arabo-andalouses sur le chant napolitain.
Mis en ligne par reliezscilla
Si miagola nel buio : ça miaule dans le noir. Ce sera une série sur la Canzone. Vaste programme.
21/11/2008
18/11/2008
Le greffe : nébuleuse
Nébuleuse de l'Oeil de chat (NGC 6543) dans la constellation du Dragon, à 3600 années-lumière seulement.
14/11/2008
12/11/2008
10/11/2008
Portrait craché : Madame
09/11/2008
Le bar du coin : Paris, ce gigantesque bureau des objets perdus
C'est Italo Calvino, l'auteur du Baron perché, photographié sans nul doute à Paris - mais où et quand précisément ? Je me le suis longtemps demandé.
Le bar, au fond à droite, d'où sort - peut-être - Calvino, c'est le Bonaparte (1), au coin de la rue du même nom...
Le bar, au fond à droite, d'où sort - peut-être - Calvino, c'est le Bonaparte (1), au coin de la rue du même nom...
...et de la rue Guillaume Apollinaire.
Imaginez que le photographe se soit retourné, vous verriez le porche de Saint-Germain-des-prés.
Imaginez que le photographe se soit retourné, vous verriez le porche de Saint-Germain-des-prés.
Sur la photo, juste à gauche du bar, l'entrée d'un cinéma. A l'affiche, on dirait Un taxi pour Tobrouk, de Pierre Granier-Defferre, un de ces films dont la meilleure partie est dans le générique.
Mis en ligne par tobrouk1968
Un taxi... est sorti à Paris le 10 Mai 1960, un peut tôt pour ce cinéma qui n'ouvrit ses portes qu'en 1969 - il s'appelait alors le Bilboquet. Il s'agit donc d'une reprise, mais de quand date-t-elle ?
Un indice : on ne voit que les quatre dernières lettres de l'enseigne du cinéma : main... Or le Bilboquet ne s'est appelé Olympic Saint-Germain qu'entre son rachat en 1978 par Frédéric Mitterrand et sa revente en 1982 à la société Ciné-Classic, qui le rebaptisa tout simplement le Saint-Germain-des-prés, nom qu'il porte toujours.
Un indice : on ne voit que les quatre dernières lettres de l'enseigne du cinéma : main... Or le Bilboquet ne s'est appelé Olympic Saint-Germain qu'entre son rachat en 1978 par Frédéric Mitterrand et sa revente en 1982 à la société Ciné-Classic, qui le rebaptisa tout simplement le Saint-Germain-des-prés, nom qu'il porte toujours.
Calvino n'ayant habité Paris qu'entre 1967 et 1980, on peut encore restreindre cette période, si l'on veut bien faire abstraction de ses fréquents retours sur les bords de la Seine, par exemple pour se faire décorer de la Légion d'honneur par Jack Lang en 1981 - nobody's perfect.
Disons 1978 ou début 1979 - dans ce cas l'homme qui nous regarde est peut-être encore en train de corriger les épreuves de Se una notte d'invierno un viaggiatore, roman fabuleux publié en 79 et qui se compose...
Disons 1978 ou début 1979 - dans ce cas l'homme qui nous regarde est peut-être encore en train de corriger les épreuves de Se una notte d'invierno un viaggiatore, roman fabuleux publié en 79 et qui se compose...
...de dix incipit, débuts laissés en suspens de romans d'un genre à chaque fois différent, entrecoupant l'histoire d'amour en douze chapitre d'un lecteur et d'une lectrice de ce puzzle dû à une erreur de l'imprimeur. Alors, imaginez que sur cette photo de Saint-Germain-des-Prés l'oeil légèrement amusé de Calvino soit celui de l'écrivain...
Schéma de Si par une nuit d'hiver un voyageur
composé après la rédaction du livre et publié dans la revue Alfabeta
composé après la rédaction du livre et publié dans la revue Alfabeta
...qui jauge la subtilité de ses futurs lecteurs.
Derrière lui on reconnaît évidemment un exemplaire original des 88 grands modèles de Fontaines Wallace. Les quatre cariatides sont censées être inspirées de la Fontaine des Innocents...
...de Jean Goujon. Deux d'entre elles, les yeux ouverts, personnifient la Bonté et la Charité. Celles qui ont les yeux fermés représentent la Simplicité et la Sobriété (2). Parmi ces deux dernières je vous laisse le soin de deviner...
...quelle est celle qui nous fait face. Cela dit, plus que la simplicité, la sobriété siérait à notre auteur.
Enfin, au fond de la photo, on peut voir l'extrémité...
...de l'immeuble de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale, 4 place Saint-Germain-des-prés, anciennement 44 rue de Rennes. Aujourd'hui reconvertie en boîte à bachot pour étudiants en droit, cette salle restera dans l'histoire pour avoir abrité, le 22 mars 1895, la première séance de cinématographe, avec la projection de...
La sortie des usines Lumière,
"Même le cinéma à Paris est un musée, ou une encyclopédie à consulter, non seulement en raison de la quantité des films de la Cinémathèque, mais grâce aussi à tout le réseau des studios du Quartier latin : ces salles très étroites, qui puent, où on peut voir le dernier film du nouveau metteur en scène brésilien ou polonais aussi bien que les vieux films de l'époque du cinéma muet ou de la seconde guerre mondiale. En faisant un peu attention et avec un peu de chance, tout spectateur peut reconstruire l'histoire du cinéma morceau par morceau : moi, par exemple, j'ai un faible pour les films des années trente, parce que ce sont les années où le cinéma était pour moi le monde entier, et dans ce domaine je peux avoir des satisfactions, disons, dans le sens de la recherche du temps perdu, et revoir les films de mon enfance ou récupérer les films que j'ai ratés dans mon enfance, que je croyais perdus à jamais, alors qu'à Paris on peut toujours espérer trouver ce que l'on avait perdu - son propre passé ou celui d'autrui. Une autre manière donc de voir cette ville : comme un gigantesque bureau des objets perdus, un peu comme la Lune dans le Roland furieux (3), où est rassemblé tout ce qui a été perdu dans le monde."
Italo Calvino, Ermite à Paris, pages autobiographiques, p. 93, trad. Jean-paul Manganaro, éd. du Seuil.
(1) photo de Lucie
Italo Calvino, Ermite à Paris, pages autobiographiques, p. 93, trad. Jean-paul Manganaro, éd. du Seuil.
(1) photo de Lucie
(2) Un des desseins de Richard Wallace, milliardaire, fastueux amateur d'art et philanthrope discret, était en installant ses fontaines publiques de protéger le peuple parisien de l'ivrognerie.
(3) "Après avoir traversé des plaines brillantes, ils arrivent au vaste royaume de la Lune, dont la surface est brillante comme l'acier le plus pur. Cette planète, en comprenant les vapeurs qui l'entourent, paraît égale en grandeur au globe de la Terre. Le paladin reconnaît avec surprise que ce globe vu de près, est immense, tandis qu'il nous paraît fort petit quand nous l'examinons d'ici-bas. Il peut à peine distinguer la Terre plongée dans les ténèbres et privée de clarté; il y découvre des fleuves, des campagnes, des lacs; des vallées, des montagnes, des villes et des châteaux bien différents des nôtres. Les maisons lui paraissent d'une grandeur énorme; il voit de vastes forêts où les nymphes poursuivent chaque jour des animaux sauvages. Astolphe, qui se propose un autre but, ne s'amuse point à considérer ces objets divers, il se laisse conduire dans un vallon qu'environnent deux collines. Là sont recueillies toutes les choses que nous perdons par notre faute, par les injures du temps, ou par l'effet du hasard; il ne s'agit point des empires et des trésors que dispense la capricieuse fortune, mais de ce qu'elle ne peut ni donner ni ravir. Je veux parler des réputations que le temps comme un ver rongeur, mine lentement et finit par détruire. On y voit tous les voeux et toutes les prières que les malheureux pécheurs adressent au Ciel. Là se trouvent encore les larmes et les soupirs des amants; le temps perdu au jeu ou dans l'oisiveté, les vains projets laissés sans exécution, les frivoles désirs, dont le nombre immense remplit presque le vallon. Enfin on aperçoit là-haut tout ce qui a été perdu sur la Terre."
L'Arioste, Roland furieux, chant 34.